jeudi 30 juin 2022

Une étude en émeraude : petit bijou One shot (et Assassin's Creed Valhalla)

Ayant reçu un paquet de la toute nouvelle maison d'édition Black River, (en fait 52eme structure d'Editis spécialement dédiée aux comics), je me devais d'en faire un retour. Le voilà :


Londres milieu du 18eme siècle, un célèbre enquêteur reçoit un soldat blessé en Afghanistan pour co-louer l'appartement de Baker Street qu'il occupe. Tous deux sont alors embarqués par le commissaire Lestrade dans une affaire sordide : l'assassinat grotesque d'un ministre allemand - cousin de la famille royale - en visite. L'étrangeté étant que sa difformité monstrueuse et le liquide vert s'échappant de son corps découpé ne semblent déranger personne...Encore plus étrange : la visite à la reine Victoria, très embêtée de cet incident diplomatique, établit très clairement qu'elle aussi fait partie des "Grands anciens". Le duo ne va pas tarder à mettre la main sur le suspect principal, mais...


N’en révélons pas trop. Ce comics, adapté de la nouvelle de 2003 du grand Neil Gaiman, mixant univers Holmesien et Lovecraftien, considéré par l'auteur de Sandman comme un hommage de fan aux univers de Conan Doyle et Lovecraft a obtenu une poignée de prix, dont les prestigieux Hugo, Locus et Bram Stocker Awards en 2004. Son titre étant lui-même un hommage au récit de Sherlock Holmes : A Study in Scarlet. L'intelligence et la grande classe de l'auteur réside dans sa faculté à nous mener en bateau dès le départ, et jusqu'au bout, donnant à ses 72 pages, complétées par dix de bonus graphiques, tout le charme et l'attrait du meilleur du comics alternatif. 

 
Pour ceux suivant Neil Gaiman, nul doute que ce récit superbement troussé et au rebondissement malicieux n'aura pas été omis depuis sa publication DarkHorse en 2018 ; pour les autres, il ne faudra pas manquer cette belle adaptation française. D'autant plus que le dessin exquis de Rafael Albuquerque, déjà apprécié, entre autre sur American Vampire ou encore Batman année zéro, sert superbement les ambiances du vieux Londres fantastique. Les couleurs douces de Dave Stewart apportant la touche si typique du label Dark Horse, réceptacle original du comics. Un grand petit comics, et l'un des meilleurs titres, sûrement, du tout jeune catalogue Black River.
"Incontournable, mon cher Watson !?"

FG


Une étude en émeraude
Neil Gaiman et Rafael Scavone, Rafael Albuquerque Dave Stewart
Éditions Black River (14,90€) - ISBN : 9782384260010

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Assassin's Creed Valhalla : le chant de gloire

Prequel du célèbre jeu Ubisoft, ce comics Viking tout en fureur se lit avec une certaine saveur.

En Norvège au milieu du IVeme siècle après JC, la guerrière Viking Eivor sauve un clan d'une attaque, pensant gagner les faveurs de son père le roi Styrbjorn. Elle lui ramène d'ailleurs une esclave chamane, prétendant posséder des pouvoirs magiques et pouvoir lui apporter fortune. Mais alors que son frère se bat de son côté dans les steppes de l'est pour trouver une épée en acier trempé, leurs destinées à chacun vont être bouleversées...

Si l'on rentre un peu sceptique dans ce bel album, à la couverture réalisée par Karl Kopinsky, c'est parce qu'habituellement, les adaptations de licences de jeux ne sont pas connues pour donner les meilleurs récits dessinés. Et pourtant, très rapidement, on se prend à suivre la fougue de ces personnages avides d'aventures et de combat. Alors certes, il ne faut pas chercher ici de scénario trop littéraire, mais on apprécie la recette efficace entre les dialogues plutôt "modernes", les intrigues croisées et un suspense juste ce qu'il faut. Le dessin agréable de Martin Tunica faisant le gros du boulot, rehaussé par les couleurs adaptées et plutôt douces de Michael Atiyeh. Pas encore de drakkars dans ce tome-ci, mais de belles haches et épées tranchantes !  Un récit tout à fait correct, et donc à suivre, pour tout amateur de saga Viking...

 

Assassin's Creed Valhalla : le chant de gloire
Cavan Scott, Martin Tunica, Michael Atiyeh
Éditions Black River (14,90) - ISBN : ISBN 9782384260072


Les éditions Black River "aux limites de l'imaginaire" ont aussi publié en mai Magic, que j'ai assez peu gouté à mon niveau, n'étant entre autre pas gamer, et malgré une superbe couverture et des dessins très sympathiques. (Ou alors, c'est que je suis trop vieux ; ça doit être ça.) Elles annoncent par contre de bien belles choses à première vue pour la suite :

A Walk Through Hell de Garth Ennis et Goran Sudzuka
Far cry : Rite of Passage de Bryan Edward Hill, Geraldo Borges et Michael Atiyeh
et The Division : Extremis Malis de Tom Clancy

> Avec ces trois prochains titres, il semble que le label s'autorise à évoluer vers des rivages comics "adulte" un ton au dessus. On  ne peut que s'en réjouir. 

Restez donc connecté(e)s !

 

lundi 20 juin 2022

They Only Find Them When They're dead : les voleurs

Cette seconde partie d'un Space Opera ambitieux et original pâtit d'une lecture un peu ardue, avec de nombreux flashback et forward.

En 2376, le Delta Rides, vaisseau nécrospique (dont le travail est de découper au laser des Dieux morts flottants dans l'espace) découvre un dieu en train de mourir. Il s'agirait de Georges Malik, capitaine du Vihaan II, présumé mort en 2367. Que faire ?
2414, un vaisseau privé transportant l'ambassadrice Marlyn Chen accoste la Balise Sagan, station isolée, afin de récupérer Naomi Geller, garde du corps qui doit accompagner l'ambassadrice vers L'envolée de Malik, colonie rebelle s'étant constituée autour du corps du dieu géant et lui vouant un culte fervent. L'idée est de proposer d'ouvrir la colonie aux pèlerinages de manière bien plus évidente et commerciale. En réalité un complot terroriste, stratagème pour accéder au dieu et le "dérober". Mais... qui terrorise qui ?

Si ce second tome, comprenant les chapitres 6 à 10 originaux, apporte un certain nombre de réponses et d'éléments au premier tome ayant introduit la série, génial scénario mettant la rareté des matières énergétiques au cœur de son récit, mélangeant matière organique deique et consommation courante, il est un peu compliqué de le suivre.
Al Ewing procède en effet en incessants bonds narratifs, dans le passé ou le futur, pour revenir au présent ; et si ce procédé apporte une matière, un certain sérieux à un récit de science fiction habitué du genre, cela reste déstabilisant, et nécessite plusieurs (re)lectures. Quoi qu'il en soit, l'intrigue progresse, amenant une couleur davantage politique, entre milieux sectaristes "malikistes", défendant la protection de ces dieux, et le reste d'une société ne dédaignant pas les découper en morceaux comestibles, économie de rareté oblige. Ajoutant au passage de tierces protagonistes, louvoyant au milieu de tout cela, afin de garder le pouvoir global. Le dessin entièrement numérique et assez bluffant de Simone Di Meo, usant intelligemment de couleurs spécifiques pour chaque passage temporel, permet de ne pas sombrer, participant à la réussite d'un comics pourtant exigeant. Un tome violent, compliqué, mais restant tout de même accrocheur grâce à un scénario très original.

FG

They Only find them when they're dead tome 2 : les voleurs.
Al Ewing, Simone Di Meo.
Éditions Hi comics (18,90) – ISBN : 9782378872892

Lire la chronique du tome 1


 

lundi 6 juin 2022

Teuk Shadow, que d'eau... et des Gangsters qui roulent !

Remis la main par hasard sur l'épisode 2 de cet excellent mini comic roannais réalisé "à la maison" en 2015 par Pétélus, alias Olivier Paire, où l'eau est un élément principal du décor (et même des protagonistes) (chut !...)

J'écrivais dans une précédente note consacrée à ce "vieux" héros ninja philosophe que je parlerai de ce tome 2, qui avait été "oublié" dans ma bibliothèque, coincé entre deux autre petits comics. Cela est chose faite depuis mai 2022 sur le site de gestion BDovore, où toute ma collection est répertoriée, et où dorénavant, ces comics auto-édités sont référencés (et nulle part ailleurs à ce jour).

Ci-dessous, quelques images montrant les comics de près, avec leur spécificités, à savoir : 

 

 

 

Vol 1 (2014) : 22 pages lecture sens japonais, couverture intérieur identique à la jaquette (moins la couleur). > nb : une réédition le proposera en sens français, et avec bulle sur couverture, comme les deux suivants. 

Vol. 2 (2015) : 32 pages sens de lecture classique, et couverture intérieur comprenant un dialogue en sus par rapport à la jaquette couleur.

Vol. 3 (2020) : 40 pages sens de lecture classique, et couverture intérieur comprenant un dialogue en sus par rapport à la jaquette couleur.

 

 

A noter : Olivier est sur le vol. 4, qui devrait paraître d'ici la fin de l'année si tout va bien, et on espère qu'un recueil (chez un éditeur ?) proposera l'intégrale de ce que je considère comme le summum de ce que cet auteur ami est capable. Impensable en effet de ne pas le voir en rayon de librairie !

L'auteur dessinateur mais aussi scénariste annonce par contre la parution prochaine de son long récit de Gangsters (1), en compagnie de l'autre roannais Cédric Fernandez, au dessin, d'après Storyboard d'Olivier (et là chez un nouvel éditeur...). Hâte !

(1) Récit de Gangsters dont j'avais déjà traité en 2014, lors de sa conception.
http://1oeilsurlegalet.blogspot.com/2014/09/olivier-paire-la-gash-dun-heros.html



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