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lundi 8 octobre 2007
A new soul.
Yael Naim est le nom d'une jeune femme qui a participé au spectacle des Dix commandements (elle interprètait Myriam). Mais c'est aussi bien plus que cela. En étroite collaboration artistique avec son accolyte David Donatien, producteur, cette jeune auteur compositeur interprète nous propose sous son nom aujourd'hui un univers et donc une chanson au charme fou.
On pourra tout de suite et facilement la comparer à Norah Jones, pourquoi pas ?, avec ce style vocal crystallin, oscillant entre folk et jazz, soul et chanson française; mais personnellement je devine derrière cette très belle jeune femme et les morceaux qu'elle nous propose déjà un univers encore plus riche.
Toujours est il que sort le 22 Octobre un premier album, dont est extrait ce premier single : "Im a new soul".
Vous avez sans doute déjà entendu ce superbe soul folk sur les ondes de Radio France, entre autre, mais je ne saurais que trop vous conseiller le visionnage de la vidéo (tirée de la page myspace de l'artiste http://www.myspace.com/yaelnaim), c'est un bijou de poésie et de pureté :
Chanté en hébreux et anglais, l' album promet d'être une révélation de cette fin d'année 2007.
vendredi 5 octobre 2007
JUGURTHA : un ennemi trop intime
JUGURTHA tomes 1 & 2
Le lionceau des sables et Le casque celtibère
Dessin : Hermann
Scénario : J-Luc Vernal
(Dargaud Lombard) 1977-78
Il y a quelques temps de cela, j'ai eu l'envie de consacrer une note au dernier tome de la série de bande dessinée Alix de Jacques Martin, ("C'était à Khorsabad", voir chronique d'Actua BD ) et plus particulièrement aux relations qu'entretient le héros avec Jules César.
Pour une série dite "classique" vendue à plusieurs millions d'exemplaires, on pouvait en effet se poser la question de la légitimité de relations si amicales entre un gaulois d'origine plutôt défendeur de la veuve et de l'orphelin, et un empereur romain dont la description oscille suivant les sources entre un homme dur mais juste et un dictateur. Grand général en tous cas, et donc guerrier, qui n'a pas fait de grâce au chef de tous les gaulois, le bien nommé Vercingétorix. Alors comment Alix et ses lecteurs d'aujourd'hui peuvent-il être amis avec celui qui a maté la rebellion gauloise et fait exécuter son chef ?
C'était le thème de la note...
Alix demeurant cependant une série passionnante à bien des égards, malgré le comportement politique parfois un peu déroutant du héros, voilà ce qui explique mon abstension. (mais je vous laisse chers lecteurs le soin d'y réfléchir et de commenter).
Que dire alors de Jugurtha, autre série légèrement plus moderne (1977) mais traitant aussi de l'antiquité, et bien moins (re) connue qu'Alix ?
Celle ci a pour cadre la période historique se situant entre la deuxième et la troisième guerre punique (conflits entre les romains et les Carthaginois "ex" Phéniciens), c'est à dire vers -150 avant JC, dans la partie nord de l'Afrique d'alors, à savoir la Numidie.
Jugurtha est le petit fils du roi Numide Massinissa (http://fr.wikipedia.org/wiki/Jugurtha) et le filleul de son succésseur Misipca. Bien qu'héritier légitime suite à son adoption par le roi, il est aussi reconnu digne de part son âge, son courage et la bravoure dont il a fait preuve auprès des romains, leurs alliés, lors de la guerre d'Hispanie.
Il n'est cependant pas reconnu par les deux fils du roi. C'est donc un héros maudit, qui va devoir sans cesse gagner sa place entre les dirigeants venals de son peuple, et les romains envahisseurs.
Il va rapidement devenir anti-héros à cause d'actes de guerre et parfois de sauvagerie (le personnage est historique, donc les faits ne sont pas édulcorés), ceux-ci étant justifiés par la défense de sa cause. Une chose inconcevable dans la série de Jacques Martin.
L'aspect graphique : Hermann ne débutait pas en 1977, mais les deux premiers tomes de cette série qui sera ensuite reprise par le dessinateur Franz sentent quand même bon les années 70 et le dessin débutant, bien que déjà maitrisé au niveau du réalisme.
Les scénarios de Vernal quant à eux tiennent franchement la route et le plaisir ressenti à la lecture d'épisodes de cette époque mal connue est grand.
Le fait de se trouver face à un personnage de cette trempe, si peu convenable et prévisible (un peu un second Hannibal, autre héros historique "basané" quelque peu passé à la trappe de la grande histoire) n'est pas un des moindre intérêt non plus et on remarquera d'ailleurs que Hermann finalement aura un peu suivi lui-même cette voie scénaristique avec sa série des Tours de bois Maury (cf note précédente).
"Engagement" étant le maître mot de ces deux grandes bande dessinées. (scénaristiquement, les intrigues politiques se succèdent, donnant un ton très adulte aux deux).
Lorsque l'on sait que Jugurtha a été réédité en 1984 et début 1990 (pour les deux premiers tomes seulement), mais qu'elle n'est plus disponible depuis, ...la question du bien pensant et du politiquement correct dans la BD française moderne refait surface.
Alors, à l'heure où sort un nouveau film sur la guerre d'Algérie, dont le propos essaie à nouveau de réhabiliter quelques vérités pas bonnes à entendre, on ne peut en définitive s'empécher de penser que...
L'Algérie, quelque part, ...n'est qu'une sorte de Numidie moderne...
http://www.lennemi-intime-lefilm.com/
Le lionceau des sables et Le casque celtibère
Dessin : Hermann
Scénario : J-Luc Vernal
(Dargaud Lombard) 1977-78
Il y a quelques temps de cela, j'ai eu l'envie de consacrer une note au dernier tome de la série de bande dessinée Alix de Jacques Martin, ("C'était à Khorsabad", voir chronique d'Actua BD ) et plus particulièrement aux relations qu'entretient le héros avec Jules César.
Pour une série dite "classique" vendue à plusieurs millions d'exemplaires, on pouvait en effet se poser la question de la légitimité de relations si amicales entre un gaulois d'origine plutôt défendeur de la veuve et de l'orphelin, et un empereur romain dont la description oscille suivant les sources entre un homme dur mais juste et un dictateur. Grand général en tous cas, et donc guerrier, qui n'a pas fait de grâce au chef de tous les gaulois, le bien nommé Vercingétorix. Alors comment Alix et ses lecteurs d'aujourd'hui peuvent-il être amis avec celui qui a maté la rebellion gauloise et fait exécuter son chef ?
C'était le thème de la note...
Alix demeurant cependant une série passionnante à bien des égards, malgré le comportement politique parfois un peu déroutant du héros, voilà ce qui explique mon abstension. (mais je vous laisse chers lecteurs le soin d'y réfléchir et de commenter).
Que dire alors de Jugurtha, autre série légèrement plus moderne (1977) mais traitant aussi de l'antiquité, et bien moins (re) connue qu'Alix ?
Celle ci a pour cadre la période historique se situant entre la deuxième et la troisième guerre punique (conflits entre les romains et les Carthaginois "ex" Phéniciens), c'est à dire vers -150 avant JC, dans la partie nord de l'Afrique d'alors, à savoir la Numidie.
Jugurtha est le petit fils du roi Numide Massinissa (http://fr.wikipedia.org/wiki/Jugurtha) et le filleul de son succésseur Misipca. Bien qu'héritier légitime suite à son adoption par le roi, il est aussi reconnu digne de part son âge, son courage et la bravoure dont il a fait preuve auprès des romains, leurs alliés, lors de la guerre d'Hispanie.
Il n'est cependant pas reconnu par les deux fils du roi. C'est donc un héros maudit, qui va devoir sans cesse gagner sa place entre les dirigeants venals de son peuple, et les romains envahisseurs.
Il va rapidement devenir anti-héros à cause d'actes de guerre et parfois de sauvagerie (le personnage est historique, donc les faits ne sont pas édulcorés), ceux-ci étant justifiés par la défense de sa cause. Une chose inconcevable dans la série de Jacques Martin.
L'aspect graphique : Hermann ne débutait pas en 1977, mais les deux premiers tomes de cette série qui sera ensuite reprise par le dessinateur Franz sentent quand même bon les années 70 et le dessin débutant, bien que déjà maitrisé au niveau du réalisme.
Les scénarios de Vernal quant à eux tiennent franchement la route et le plaisir ressenti à la lecture d'épisodes de cette époque mal connue est grand.
Le fait de se trouver face à un personnage de cette trempe, si peu convenable et prévisible (un peu un second Hannibal, autre héros historique "basané" quelque peu passé à la trappe de la grande histoire) n'est pas un des moindre intérêt non plus et on remarquera d'ailleurs que Hermann finalement aura un peu suivi lui-même cette voie scénaristique avec sa série des Tours de bois Maury (cf note précédente).
"Engagement" étant le maître mot de ces deux grandes bande dessinées. (scénaristiquement, les intrigues politiques se succèdent, donnant un ton très adulte aux deux).
Lorsque l'on sait que Jugurtha a été réédité en 1984 et début 1990 (pour les deux premiers tomes seulement), mais qu'elle n'est plus disponible depuis, ...la question du bien pensant et du politiquement correct dans la BD française moderne refait surface.
Alors, à l'heure où sort un nouveau film sur la guerre d'Algérie, dont le propos essaie à nouveau de réhabiliter quelques vérités pas bonnes à entendre, on ne peut en définitive s'empécher de penser que...
L'Algérie, quelque part, ...n'est qu'une sorte de Numidie moderne...
http://www.lennemi-intime-lefilm.com/
lundi 1 octobre 2007
La dernière légion : la critique !
Deux semaines après visionné le film au cinéma, je pense avoir sufisamment de recul pour pouvoir en tirer des conclusions.
La dernière légion restera donc en ce qui me concerne un bon nanard antique, qui aura eu le mérite de situer son action, comme je le disais dans la note précédente, dans les âges sombres.
A part ça, .... et bien... pas mal de regrets et un peu d'incompréhension face à la liberté qui a été prise avec l'histoire.
1) Sentiment de frustration importante lors du voyage de la troupe poursuivie . Partant de l'île fortifiée de Capri, notre bande dans le livre traverse toute la Gaule et cela dure de nombreuses pages. C'est même l'essentiel du roman, avec pas mal de péripéties à la clef. Dans le film : une simple carte qui nous montre le trajet, et nous voilà au bord des falaises de l'Angleterre. Hérésie !!
Le mur d'Hadrien.
(photo extraite de l'intéressant site Présence de l'antiquité APLG
(association des Professeurs de Latin et de Grec de l'Académie de Nantes)
(photo extraite de l'intéressant site Présence de l'antiquité APLG
(association des Professeurs de Latin et de Grec de l'Académie de Nantes)
2) La jeune femme : dans le livre toujours, elle est liée au soldat principal par une sombre histoire du passé, faisant de ce même soldat (plus ou moins amnésique face à cette histoire) un personnage bien plus trouble que dans le film. Sans compter que la demoiselle n'est pas du tout originaire d'orient. (mais là, on comprend bien que pour les scènes de batailles un peu kung-fu, il fallait trouver une décale...).
3) Et là, c'est le point qui enterre le film : on nous explique que l'épée de Jules César a été forgée par les Chalybes, (ok jusque là), mais des Chalybes qui seraient des forgerons de l'île de Grande bretagne ! (?). Tout cela pour expliquer (valider) le fait que la troupe doit retourner là bas. (!??)
C'est n'importe quoi. Les Chalybes, et il suffit d'aller vérifier dans n'importe quelle encyclopédie sont issus d'une région orientale de l'Europe !!
(cf Universalis : "Les premières traces de l'industrie du fer sont attestées vers 1700 à 1500 avant J.-C. dans le sud du Caucase. À cette époque, les forgerons chalybes faisaient chauffer un mélange de minerai de fer et de charbon de bois dans un simple trou. Chez les Hittites, ce procédé primitif évolue vers le bas foyer, sorte de four semi-enterré dans lequel la combustion est activée par l'air insufflé au moyen d'un soufflet manuel.(...)")
Voir aussi paragraphe 20 de cet article des écrits de Strabon sur Méditerranées.net
Le trajet vers la Bretagne n'est en fait expliqué dans le livre que par les origines du druide, précepteur de Romulus, et parceque c'est là-bas que le troupe est censée trouver un dernier secours en retrouvant la fameuse dernière légion du mur D'Hadrien.
... Bref... ces quelques détails et surtout le dernier font voler en éclat le peu de sérieux du film, tiré pourtant d'évènements historiques et/ou validés par certains professionnels archéologiquement parlant..
... Trop bête. Alors... lisez le livre, même si le film reste tout de même un sympathique divertissement.
Surprenant !