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J’apprends ce matin la disparition de deux très grands artistes chers à mon coeur : novateurs chacun dans leur domaine respectif : Chuck Berry (18 Mars), et Bernie Wrightson (19 Mars).
L’un a été à l’origine du Rock’n’roll. Tout le monde connait au moins une poignée de ses chansons.
Né à St Louis dans le Missouri, et descendant, comme beaucoup d’afro américains de sa génération de grands parents esclaves, Chuck Berry a développé un style très personnel, mêlant chansonnettes dédiées aux teenagers, avec beaucoup d’humour, riff énergiques et dansant, et une attitude scénique showesque. ‘(Le fameux duck walk).
Si les années soixante dix et quatre vingt l’un un peu laissées de côté, il a été une influence majeure sur l’essentiel du développement du rock mondial et personne ne l’a laissé tombé, et surtout pas Keith Richards, qui lui a dédié un super film hommage en 1987. Il n’y aurait ni rock, ni punk rock, ni garage… sans lui. Il n’a jamais cessé de jouer, et ses vingt dernières années, même s’il apparaissait régulièrement dans des manifestations, jusque dans des coins reculés de France, il n’offrait plus que l’ombre de lui-même. Ceci dit, il restera à jamais Mister Rock’nroll, et… « You never can tell » !
Bernie Wrightson quant à lui, a été révélé aux amateurs de bande dessinée français dans les revues pockets avec son Swamp thing à l’aube des années 70, scénarisé par Len Wein, puis dans la revue Spécial USA. Son hommage magnifique au monstre de Frankenstein, aux éditions Albin michel au début des années 80 l’a consacré et fait de lui un maître du dessin hachuré, noir et blanc, à la forme très gothique.
Il produisait peu, car son dessin était précieux et fourmillait de détails. C’est pourquoi j’ai suivi la moindre de ses parutions. Ces 10 dernières années, il avait lancé avec son complice Steve Niles trois récits de belle facture : City of others, non traduits en France à ce jour, The monstrous collection (non traduit non plus), et Frankenstein alive (Soleil), consacrant le retour du fameux monstre.
Il avait déjà réalisé trois numéros lorsque la maladie qui l’empêchait depuis des années (Parkinson me semble t’il), s’est aggravée, l’obligeant récemment, d’après les informations de sa femme sur son compte Facebook, à subir de lourdes interventions chirurgicales au cerveau.
On savait qu’il était très diminué et ne pourrait plus dessiner… mais la nouvelle de son décès nous laisse, tous ses admirateurs, dont moi-même, effondrés.
Merci Mister Wrigthson, pour votre génie et votre passion partagée, et j’espère que là où vous êtes aujourd’hui, vous pourrez vous reposer sereinement, avec moins de monstres que dans vos récits.
Ps: je tiens à jour depuis 2003 un site consacré à la bibliographie française de l’auteur. Visible à : http://www.berniewrightson.fr/