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mercredi 31 juillet 2019

Batman Kings of Fear VS The Maxx : deux folies, deux approches.

Deux mini séries paru depuis fin 2018 mais que je n'avais pas eu le temps de lire. Fan des dessins de Kelley Jones, continuateur du style gothique habité de Berni Wrightson, mais aussi de celui de Sam Kieth, il était quasi impensable de ne pas s'intéresser au dessinateur nous ayant réjouit avec la série des Batman Vampires ou à celui (Sam Kieth), révèlé  avec la série des Sandman dans les années quatre-vingt et responsable aussi, entre autre, de bons Aliens Ce dernier possède un trait fin et "tordu", s'arrangeant habituellement plutôt bien de récits fantastiques dérangés. De quoi piquer la curiosité.

Étonnamment, si ces 2 mini séries sont écrites et dessinées par deux auteurs différents, elles ont néanmoins pas mal de points communs.
L'un : "Kings of Fear" s'intéresse à l'asile d'Arkham et plus particulièrement à l'un de ses pensionnaire, Scarecrow, autrement dit l'épouvantail. Alors que Batman ramène le Joker à l'asile, il apprend l'évasion du savant fou, avec un otage. Les six numéros vont nous entraîner dans la psyché de l'homme chauve-souris, manipulé d'une certaine manière par son ennemi, qui l'oblige à prendre sur lui la situation dramatique des nombreux villains emprisonnés la, qui auraient, d'après lui, gagné à avoir été laissé tranquille. Qui serait devenu un spécialiste de la cryogénie spatiale (Mister Freeze), qui aurait éradiqué le crime dans Gotham (Double face), qui aurait obtenu le prix Nobel de la paix pour son travail auprès des femmes et enfants maltraités (Catwoman) ... Une accusation jetant le trouble sur le milliardaire de Gotham, et un scénario déjà vu, malheureusement de nombreuses fois dans la serie. Ne serait-ce que pour le dessin de Kelley Jones, ces six numéros sont donc loin d'être indispensables.

Un peu plus intéressant, car proposant deux univers "psychiques" plus originaux : ce début de mini série de Sam Kieth, mettant en avant, et comme sidekick, son personnage pas si souvent vu : the Maxx, dont la première apparition date de 1982  dans la revue Primer (#5), avant d'obtenir sa propre série en 1993 chez Image. The Maxx est une créature "imaginaire" créé par Julie, une jeune femme ayant été violée, et qui s'invente un monde, l'outback australien, afin de se construire une autre vie. Ce monde est peuplé de créatures plus ou moins dangereuses, toujours en lien avec la réalité.
Ici, c'est Batman, drogué à Àrkham, qui va faire connaissance avec the Maxx, tandis que les psychotiques de l'asile s'immiscent dans cet univers. D'abord le pingouin, le Joker, puis Harley Quinn..

Sam Kieth délivre un récit bien étrange, où "son" Batman hésite entre sérieux et caricature, ce qui donne tout le charme de ces trois premiers numéros, même s'ils tombent en même temps que la mini série de Scott Peterson, et se font donc un peu gâcher l'originalité du scénario "vrai-faux" - psychée defaillante-univers onirique.
À tout prendre, et si on devait donc comparer, j'accorderai un petit 6/10 au "Kings of Fear", en partie pour le dessin de Jones, bien qu'il s'autoparodie de plus en plus, et un bon 14/20 au Sam Kieth, plus alternatif, plus étrange, plus rigolo aussi. Enough said !

FG


"Batman Kings of Fear" par Scott Peterson et Kelley Jones (1-6, oct 2018)
DC comics

"Arkham Dreams, Batman/The Maxx", par Sam Kieth. (1-3, octobre 2018).
DC comics/Image

lundi 8 juillet 2019

The Killmasters : plus noir que le Metal...

Les éditions Ankama sont reconnues et appréciées pour le remarquable travail de mise en lumière qu'elles réalisent auprès de jeunes auteurs, que l'on pourra qualifier de "Rock'n'roll". Souvent frondeuses, toujours originales, la plupart des histoires ou séries labellisées Ankama surprennent par leur qualité.
« The Killmasters »,  histoire teintée d'horreur au fort parfum rock ne dépareille pas dans le catalogue, loin de là.


Alors que The Killmasters, un jeune  groupe de Black Metal (hommage aux vrais DarkThrone norvégiens), rentre d'un concert, à bord de son van, sur une route perdue serpentant au milieu d'une sombre forêt montagneuse, celui-ci est intrigué par un gros truck fou et décide de « le prendre en chasse ». Ce dernier roule en effet très dangereusement, et du sang semble s'échapper de sa remorque. Après un détour jusqu'à une carrière, proche du petit hameau de Rorok, leur course à tous deux s'achève, mais pas les problèmes...




Damian Campario Hernandez et Javier Hernandez Guerero sont deux auteurs espagnols peu connus du lectorat français, déjà vu cependant, sur « Blechkoller », chez 12bis éditions en 2012, ou « Gen Pet » ou « Les enfants de la colère » (Ankama 2016 et 2019, pour Damian, avec Alex Fuentes).

Avec ce récit nerveux, mêlant un peu de suspens, à surtout beaucoup d'action, le tout dans une tonalité moderne de Teen Movie d'horreur bien sentie, nul doute que le duo réussi un coup et devrait attirer à lui de nouveaux fans. D'autant plus que le scénario, présentant des personnages au fort caractère, assez typique des films d'horreur, est appuyé par un dessin à l'encrage ample et aux effets charbonneux du meilleur goût. Planches aérées, colorisation, semble t-il directe, au top, on se réjouit de cet album au style semi-réaliste, teinté d'humour, bien Rock'n'roll.


On aurait envie de retrouver les Killmasters dans de prochaines aventures...s'ils se sortent de cette histoire mélangeant dénonciation de sujets sociaux lourds (la traite des blanches et la prostitution), et  croyances démoniaques. ;-)  Un sans faute !



FG


 « The Killmasters » par Damian et Javier
Éditions Ankama (14,90 €) - ISBN : 979-1033509608