Quartier Lointain t.l
Jirô Taniguchi
Casterman, Sept 2002
Que dire de plus d'un album qui a obtenu l'Alph'art du meilleur scénario et le prix Canal BD lors du dernier festival d'Angoulème ? Venant d'un mangaka comme Taniguchi , dont on avait déjà apprécié le superbe travail avec: "L'homme qui marche", fable muette, écologique et philosophique, cela n'étonne pas.
Avec ce "quartier lointain", qui fait référence au quartier d'enfance de l'auteur, on s'immisce dans les souvenirs d'un homme marqué par la disparition de son père, à l'âge de 14 ans. Mais Quartier lointain est avant tout une autobiographie subtilement déguisée en conte fantastique, puisque l'auteur se donne les traits d'Hiroshi Nakahara, un cadre de 48 ans qui est projeté malgré lui dans son enfance, et obligé d'en (re) vivre les bons et les moins bons moments.
Revivre l'enfance avec sa conscience et son expérience d'adulte, n'est pas sans atouts, mais impose d'affronter les évènements à venir déjà vécus, comme la disparition imminente du père ou la mort de la mère.
Que faire lorsque l'on a le don de voir le futur ?.. vivre le présent sans se poser de questions, ou tenter de changer l'avenir?
Un premier tome qui atteint l'excellence à tous les niveaux, et dont on attend la suite (prévue pour ce mois de mai) avec une impatience non feinte.
Chronique originellement publiée dans Onabok n°6 (2002)
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