Ci-dessous un extrait de la très intéressante et complète enquête rétrospective de Gilles Ratier de l'ACBD parue dans le n° 124 de l'Avis des bulles (janvier 2010)
L'article complet (de 6 pages) est disponible en téléchargement PDF sur le blog de la revue.
Mobilisation
" 1439 auteurs (1416 en 2008) tentent de vivre avec la bande dessinée, en Europe francophone, et certains d'entre eux sont mis à l'honneur dans les grands médias.
De plus en plus d'auteurs francophones sont présents sur le marché: en 2009, ils étaient 1396 à publier au moins un nouvel album, alors qu'ils sont 1439 (1416 en 2008) à vivre de ce mode d'expression: 160 sont des femmes, soit 11,12 % (151 et 10,66 % en 2008), et 257 sont scénaristes sans être également dessinateurs, soit 17,86 % (248 et 17,51 % en 2008).
A ce nombre, il faut rajouter 106 coloristes professionnels qui se mobilisent pour valoriser leur métier et obtenir un vrai statut d'auteur.
Pour survivre, la grande majorité de ces créateurs doit avoir au moins 3 albums disponibles au catalogue d'éditeurs bien diffusés et un contrat en cours, un emploi régulier dans la presse ou l'illustration jeunesse, ou alors accepter divers travaux dans d'autres domaines: les places étant de plus en plus rares et mal rétribuées. Une situation peu enviable qui met en exergue l'importance des combats syndicalistes menés par le Groupement des auteurs de bande dessinée au sein du SNAC.
Heureusement, le va-et-vient entre les différents supports peut leur assurer une certaine visibilité dans les médias: les journalistes parlant du 9" art (avec plus ou moins d'importance, de régularité et de qualité dans les contenus) étant de plus en plus nombreux, quel que soit le support. La plupart d'entre eux sont réunis au sein de l'ACBD (Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée) qui remet, tous les ans, le Grand Prix de la Critique à un album remarquable paru dans l'année.
En 2009, il a été décerné à « Dieu en personne » de Marc-Antoine MATHIEU chez Delcourt (voir le site acbd.fr)"
Ces chiffres me laissent toujours rêveurs. Il est bien clair que la majorité des auteurs de BD ne vivent pas (ou vivent mal) du produit de leur travail. Il y a une pléthore de livre qui restent ignorés dans les bacs et depuis 10 à 15 ans, je m'attends à ce qu'il y ait une crise. Pourtant, malgré tous ces albums que l'on édite et qui ne se vendent presque pas, le système continue à tourner.
RépondreSupprimerLa logique capitaliste reste un grand mystère. Elle me semble reposer sur des bases irrationnelles.
Je m'attendais aussi à un écroulement de la production depuis quelques années déjà et... ne vois rien venir... c'est étrange.
RépondreSupprimerMaintenant, je n'aimerais pas être à la place des petits éditeurs qui doivent gérer leurs retours d'invendus.
Cela m'est arrivé avec Onabok éditions, et c'est dur...
Mais de cela, on n'en parle que très peu.