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vendredi 20 janvier 2012

Comment j'ai donné ma moëlle osseuse

Une petite purge ?
Article paru à l'origine dans la revue la Muse #29 

...Tout commence généralement par un don de sang.
Les centres de l'Etablissement Fançais du Sang" sont aujourd'hui assez nombreux, et itinérants, pour que chacun en ai déjà au moins vu une fois à côté de chez lui, même en vacances. Des affiches vous interpellent, et on se dit : "pourquoi pas moi ?"

Donc, on donne, une fois, deux fois, et si cela ne nous fait pas tourner de l'oeil, on y retourne régulièrement. Cela ne prend qu'à peine une heure*.
Certains donnent depuis déjà très longtemps, d'autres n'ont jamais fait la démarche. Malheureusement, car les besoins sont énormes.

Et puis, parce que l'on a un jour peut-être perdu un proche d'une Leucémie, ou d'une autre maladie mortelle similaire, on s'inscrit sur le registre des donneurs de moëlle osseuse.

Kezaco la moëlle osseuse ?? Ce mot généralement fait peur... car on confond moëlle épinière, (responsable de la transmission des messages nerveux entre le cerveau et le reste du corps), et ce tissu situé au centre des os, responsable de la formation des cellules souches, qui produisent l’ensemble des cellules sanguines.
Or les malades, lorsqu'ils sont arrivés en phase de traitement chimiothérapique voient l'ensemble de leurs cellules (bonnes et mauvaises) détruites, et nécessitent ce que l'on appelle une greffe de moëlle osseuse, c'est à dire le remplacement de ces cellules "mère", capablent de les régénérer.

Le liquide précieux
Comment cela se passe t-il ?
Avant, on subissait systématiquement une petite intervention, qui consistait à prélever directement dans un os (du bas du dos) ces cellules souches. Une anesthésie générale était nécessaire. Aujourd'hui, les choses ont beaucoup évolué, et il suffit d'une prise de sang un peu particulière.
Une convocation vous parvient d'abord, afin d'établir un nouveau bilan sanguin complet, au centre le plus proche, afin de vérifier votre compatibilité avec le receveur potentiel (anonyme.) Cette compatibilité est de 1 pour un million (général) (ou 1 sur 4 pour sa propre famille)

Quelques semaines plus tard, vous êtes rappelé pour le début d'un protocole :
On vous redemande votre accord verbal, puis un premier RDV dans un centre de cancérologie deux semaines plus tard sera nécessaire pour établir un dernier bilan. Cette journée est entièrement prise en charge.

Durant les quatre jours qui précèdent le don, une infirmière vous injecte chez vous matin et soir, sous cutané, des granocytes, produit qui va faciliter la production de cellules souches, et leur sortie dans le sang. Traitement indolore la plupart du temps.
Enfin, le cinquième jour, vous vous rendez dans l'Etablissement du sang qui vous a convoqué, et votre don va durer... quatre heures !

Rien de bien compliqué : on vous pique un bras pour récupérer votre sang d'un côté, celui-ci est passé dans une machine qui va séparer les cellules souches du reste des ses composants, via une centrifugeuse; et de l'autre côté, on vous réinjecte votre sang "purgé".

Si l'opération est un peu longue, (couché, éveillé, sans bouger durant quatre heures, ça tétanise un peu les jambes), l'ambiance est bonne et la télé s'avère un allié de poids.

Après ça, et si votre corps a suffisamment produit de cellules souches, c'est fini pour vous. Sinon, il faudra revenir le lendemain en produire un peu plus.
Grâce à vous, un malade en sursis aura 60% de chance de s'en sortir...

En conclusion : Un acte de solidarité, gratuit, relativement simple, qui rappelle ce que le terme "Engagement" veut vraiment dire.
...Dans une société consumériste à outrance qui a tendance à ne retenir que le mot "Droits" plutôt que "Devoirs", et où l'homme ne sait plus qui il est et à quoi il sert, le don de moëlle osseuse est un bon moyen de se le rapeller.

Pour en savoir plus sur ce don, le site de l'EFS : http://www.dondemoelleosseuse.fr/

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