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jeudi 19 janvier 2012

Out of the blue : un Hopper plutôt sad


.. mais au nez toujours creux !

En 1980, il ne reste plus grand chose d'Elvis, qui est mort trois ans plus tôt dans les conditions que l'on sait. Et pourtant, Cebe*, la petite garçonne de quinze ans se le passe en boucle sur son petit lecteur mobile. . Il faut dire qu'elle s'embête ferme la pauvre pré ado, depuis que son père routier l'a planté suite à un grave accident au volant de son truck, écopant de cinq ans de prison ferme (le véhicule heurté était un bus scolaire.)
Blessée et seule avec sa mère déboussolée, Cebe traine son désespoir dans les rues de la petite ville du Texas où elle habite.

L'école ? Rien a faire. Par contre la carcasse du camion de papa l'attire, tout comme la vie antisociale qu'il a jusqu'alors menée. Punk quoi ! Et comme elle répète si bien :
" Disco sucks!, punk is the best".
Mais qu'en connait-elle, à part ce qu'elle en à entendu a la radio, et ce qu'elle vit finalement en direct : un truc glauque façon cauchemar éveillé ?

Puis son père sort enfin (super Denis Hopper), prêt a refaire sa vie.
Trop content de se retrouver tous les 2, on dirait presque deux amants, prêts à faire les quatre cent coups. Mais que peut on espérer trouver dans l'Hôtel des cœurs Brisés ?...

Denis Hopper, le réalisateur, prouve une fois de plus (après "Easy rider", 1969, et "The last movie" 1971) qu'il sait filmer les situations désespérées et les laissés pour compte. Et qu'il est toujours autant dans las bons plans musicaux.
Dans cet hommage à la fin des 70's, et donc des années 60 aussi, on croise aussi bien le fantôme d'Elvis que le son mélancolique de Neil Young, alors en pleine gloire, ("Hey hey my mind, out of the blue"), et le rock déchainé, cru et approximatif des jeunes punks de la jeune scène canadienne émergente d'alors. Superbe shot de concert des punks de Vancouver  : The Pointed Sticks** où Cebe prend les baguettes, (littéralement) de son destin.

Dans ce marasme où l'espoir est vain et le ciel bleu rarement visible, on ne sait jusqu'où le drame peut aller.
Denis Hopper se donne alors le mauvais rôle, celui d'un père perdu, "Out of the blue" !
...Dur, mais juste, et hyper réaliste.

(*) Petit clin d'œil pour une ado appelée Cindy, mais qui pratique la CB avec son père.
(**) Source : http://blastitude.com/19/FILMS.htm


Nb : le film a été diffusé le18 Novembre 2011 sur Arte. Revoir la vidéo.

Lire : la critique sur DVDclassik 

A lire/voir : En Mai 2010 le film avait été projeté à la cinémathèque de Paris. Télérama propose divers lien sur son site.


Les Pointed sticks interprétant "Out of luck" dans le film :

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