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lundi 4 mai 2015

Everything will be fine : la grâce de Wim Wenders au Canada

Vu samedi soir "Everything will be fine", le dernier Wim Wenders, avec James Franco (remember le (fils du) bouffon vert) Charlotte Gainsbourg, Robert Naylor...

Je n'avais pas vu de film du réalisateur depuis Million dollar hotel (2000 !). Pas que je n'aime pas celui-ci, bien au contraire.. mais les sorties cinématographiques se suivent.. et se bousculent, rendant souvent injustes nos absences auprès de ceux qu'on aime...

Une fondation en Allemagne
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J'aime Wenders. Son cinéma, et ce depuis les succès  planétaires Paris Texas et les Ailes du désir, a su se positionner comme un cinéma très personnel, à la marque précise :  une photographie souvent très belle, des moments en suspension (une influence asiatique certainement)... une culture musicale et même "Rock" revendiquée (voir ses relations avec Nick Cave, le film Until the end of the world, ses documentaires sur le Blues et Buena vista social club), et des propos engagés, comme on a pu le voir entre autre dans The end of violence 1997, ou Land of plenty 2004.)
Tout cela fait la marque Wim Wenders, d'après moi. 

Rendez-vous à Palerme, son avant dernier film, datant de 2008, possédait déjà une ambiance intimiste mêlant vie sociale et fantastique. Tandis que Don't come knocking était l'occasion de faire jouer deux anciens acteurs : Jessica Lange, et Sam Sheppard, pas revu pour ce dernier depuis Paris Texas.
Difficile de vivre avec un écrivain...
Ce nouveau long métrage "Everything will be fine" est à nouveau un film intimiste, et se révèle un superbe film, dramatique, mais beau, et où l'humanité est très présente.

Où la communication se fait, dans le silence et par le dessin.
Thomas est un écrivain canadien en cours d'écriture d'un nouveau roman. En mal d'inspiration, en proie à une crise avec son amie, il renverse, un soir qu'il rentre chez lui, par accident sur une petite route enneigée, un enfant, devant son frère. C’est le départ d'un long cheminement psychologique, qui se fera en relation avec la mère de l'enfant, sa compagne, et son métier.




Tu me dois quelque chose
Un fantôme bien présent

James Franco, bien repéré évidemment grâce à son rôle du bouffon vert dans les trois premiers Spider-man (2002, 2004, 2007) et celui de William Rodman dans la Planète des singes 1 & 2 (2011, 2014) offre ici une prestation tout à fait remarquable, en écrivain transi, à la démarche balourde, qui a du mal à s'exprimer en dehors de son écriture (que l'on ne voit jamais d'ailleurs.)

Il fait montre néanmoins, et c'est tout l'intérêt, d'une sensibilité et d'une humanité étonnante, entre autre due au fait qu'il ne peut avoir d'enfant.. et qu'il a tué le seul qu'il ait fréquenté, ne serait-ce qu'un instant.
Sa vie va alors prendre une tournure un peu étrange... mais logique. Et il va se surprendre lui-même à faire preuve d'une grande qualité, malgré ce que ses deux compagnes, trop extérieures à sa vie intérieure ont pu lui dire.

Charlotte Gainsbourg surprend d'abord en rôle de mère effondrée par la mort de l'un de ses fils, (un peu de sur-jeu dans les premières scènes), avant de donner à voir autre chose, plus naturel et humain.  Sa vie recluse dans une petite maison à la campagne offre ceci-dit de très beaux tableaux, surtout à la saison du printemps (la fin du deuil.)
Les scènes de relations entre Thomas et son père devenant sénile sont aussi de beaux moments très sensibles.

... La résilience, la vie à deux... , mais surtout la relation à l'enfant et à la détresse, sous forme de grande pédagogie, sont des sentiments/valeurs que j'ai adoré voir abordés avec cette sensibilité par ce grand réalisateur, dans un film qui m'a personnellement touché.

> Recommandé !


Un très bon article à lire sur Ciaovivalaculture :
http://ciaovivalaculture.com/2015/04/24/cinema-everything-will-be-fine-de-wim-wenders/

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