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lundi 20 avril 2020

#Mescasesenstock #5 : Foc, les mangeurs d'espoir

Foc, les mangeurs d'espoir de René Durand et Yves Bordes

C'est en juin 1983, dans le numéro 15 de Charlie mensuel, à l'âge de 14 ans, que j'ai été confronté aux planches hyper violentes de cette histoire moyenageuse fantastique. Un scénario étrange et ambitieux de René Durand, auteur d'autres séries fantastiques ou de science fiction très originales (dont certaines feront d'ailleurs l'objet d'un autre focus), qui a pris au fil du temps une couleur d'œuvre culte. Il semblerait que l'auteur, né a l'Aspira de l'Agly, sur les contreforts des Corbières, (66) et donc non loin des châteaux Cathares, a du baigner dans ces ambiance chargées d'histoire et de légendes dans sa jeunesse, ceci expliquant sans doute les tonalités violentes et rustiques de ses récits.
Ce dernier, contant les tortures imposées par le seigneur Serge de Manges au petit peuple et la rébellion de ces derniers suite au supplice ignoble imposé à l'un d'entre eux, Vigo, poète on l'imagine, est l'objet, en introduction, des scènes précitées, parmi les plus glauques jamais vu en BD. L'aspect déjà surprenant du scénario est en plus rehaussé par une ambiance fantastique très forte, puisqu'une entité extraterrestre fragile, mi ectoplasme - mi chouette, mais pouvant passer d'un corps à l'autre : Xuonha, est en effet au coeur de cette rébellion, apportant un peu d’espoir dans cette désolation. Une idée absolument géniale, que le dessin à l'encrage très rond et aux couleurs chaudes d'Yves Bordes met joliment en valeur et exacerbe.
Je n'ai curieusement jamais acheté la série en album, étant pourtant fasciné par l'ensemble des numéros de la revue proposant ce premier chapitre et alors que quatre tomes, dont le dernier dessiné par Patrick Amblevert ont paru. Longtemps je suis resté apeuré face à cette oeuvre, et la considère, à bien des égards, comme un incontournable des années quatre-vingt, et du fantastique, plus que du récit historique d'ailleurs, dont on nous montre finalement pas tant de choses que ça au niveau documentaire, en tous cas dans ce premier chapitre. Les Tours de Bois Maury d'Hermann, restant à cet endroit-là une référence bien plus légitime.

« Ta tête ouverte pour que l’inspiration te visite plus facilement, et tes mains plombées pour qu’elles ne glissent pas sur ton écritoire, ha ! ha ! ha ! »

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