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samedi 7 novembre 2015

Des balles pas perdues pour tout le monde : Matz adapte Walter Hill

Balles perdues
Matz/
Jef, d'après Walter Hill
Rue de Sèvres
Janvier 2015

« Walter Hill pour la première fois en BD » indique le sticker fièrement collé sur la couverture, magnifique.
Celle-ci dévoile un gangster typique années trente avec sa sulfateuse à la main, au milieu d’une rue de ce qui pourrait être Los angles, le tout nimbé d’une couleur jaunâtre inspirant le mystère et le souffre.

Arizona 1932, Roy Nash, jeune et beau gangster vient régler ses comptes à un patron de bar perdu dans le désert. Il ne lui laisse aucune chance... Mais d’où vient-il et pourquoi en est-il arrivé là ?
Quelque jour plus tôt on apprend qu’il a bénéficié du soutien efficace de la mafia pour quitter la prison (sa fausse mort ayant été orchestrée), où il croupissait depuis cinq ans dans l’Illinois et alors qu’il avait pris perpète. L’idée est d’aider à régler une affaire qui a coûté pas mal de fric mais surtout sa réputation à Al, le boss de la « famille », et la mort d’un petit gars à eux qu’on a retrouvé une balle dans la tête.
Roy, qui change d’identité et va se faire dorénavant appeler Parker a pour mission de retrouver les trois gars qui ont fait le coup.
Retenue malgré elle dans l’histoire : l’ancienne copine de Roy : Lena, que notre anti-héros a toujours dans la peau.

Walter Hill a écrit à l’origine ce scénario  il y a une trentaine d’années et celui-ci n’a jamais quitté les tiroirs. C’est une rencontre à la Nouvelle Orléans en 2013 avec Matz, à l’occasion du tournage de « Du plomb dans la tête « (adapté de la BD de Matz), que Walter Hill lui propose cette histoire.*
Drôle de circulation d’idées n’est-ce pas ?

Page 13 tirée du site de l'éditeur
©Rue de Sèvres/Matz/Jef/Walter Hill

En ce qui concerne les artistes, Jef a déjà dessiné de beaux albums comme : Une balle dans la tête, La Traque, ou Flash le grand voyage.
Son style au trait fin et anguleux est reconnaissable entre mille et fait pour au moins 60% l’attrait de ce bel album de 122 pages, qu’on lit avec passion.
Il s’est d’ailleurs affiné en quelques années, et les couleurs magnifique et douces qu’il assure aussi n’y sont pas pour rien, …ressemblant du coup un peu à un autre grand artiste qui illustre aussi beaucoup d'ambiances polars : Miles Hyman. (Le Dahlia noir, antre autres, chez Casterman Rivages…)
C’est marrant, car Matz (Alexis Nolent), l’adaptateur, a quant à lui publié de très bons scénarios, dont la série Le Tueur est l’une des meilleures représentations. Mais il est aussi le scénariste du Dahlia noir,  dessiné, on l’a dit par… Miles Hyman.

Une histoire de famille quasiment… pas aussi dure que dans l’album, cela va sans dire, mais composée d'amoureux du polar, c’est certain.

Un album de grande classe, chaudement recommandé à tous les passionnés de scénarios bien ficelés, de film noir et de jolies pépés.  (Et merci à mon pote Rachid pour me l'avoir mis dans les mains ;-)

(*) Informations tirées de l’interview de Walter Hill concluant l’album, que l'on retrouve sur le site de l'éditeur : http://www.editions-ruedesevres.fr/entretien-avec-walter-hill

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