lundi 10 janvier 2022

Wanted Lucly Luke : transport des sens d'un héros immortel

"Patronimo, Patronimo..." Ça me dit quelque chose... ;-)
Quel bon dans le temps nous fait vivre Mathieu Bonhomme, avec cette réinterprétation du chef Apache un peu loufoque, découvert dans le classique Canyon Apache de 1970 paru aux éditions Dargaud (depuis peu alors) originellement. Même si dans cette aventure Wanted Lucky Luke de 2021, il nous fait un peu moins rire pour le coup.


 




 
 
 



 
Une rencontre fortuite, (quoi que ?), comme cette autre avec Phil Defer ou plutôt son fils, tenant toutes ses promesses. Ce hors la loi à l'apparence de Jack Palance défie à nouveau Lucky Luke, 65 ans après son duel mortel... Et cette vue entre jambes de la couverture d'époque, quasi impossible à reproduire dans la réalité au cinéma, va cette fois être assaisonnée par Mathieu Bonhomme aux...petits oignons.


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
L'auteur convoque un paquet d'années cinquante dans ce deuxième album d'une série ("Lucky Luke vu part") ouverte à d'autres dessinateurs, dont la fameuse bande de bras cassés de Joss Jamon, (apparue dans la revue Spirou en octobre 1956), qui peut au moins se vanter d'avoir pris deux fois le cowboy au lasso à son arrivée en ville. 










Et dire que Goscinny lui-même faisait partie du Posse, alors qu'il n'était pas encore scénariste. Sacré Morris !


 
Matthieu Bonhomme, dans Wanted Lucky Luke, a réussi le tour de force d'emmener notre héros de 74 ans dans l'univers de la bande dessinée "nouvelle vague" moderne, tout en lui gardant ses attributs (entre autre la fameuse brindille, dont il use dans le cadre d'une moquerie à la limite du respectueux -bpas envers lui d'ailleurs mais plutôt de la censure qui lui a imposé - cela en gardant néanmoins une grande tendresse pour le personnage et en lui attribuant au passage une dimension quasi mythique, qui était sans doute indispensable. C'est pourquoi d'ailleurs il lui garde un visage presque effacé, tout juste rempli, à l'inverse des autres protagonistes, plus détaillés, afin de lui assurer une part d'aura symbolique. A cela s'ajoute une profondeur psychologique qui, si elle était déjà présente dans certains épisode, est décuplée par l'aspect du dessin encore plus semi réaliste et les relations entre personnages. Ceci dit, l'auteur a bien compris l'importance de l'humour de la série originale, et en joue avec malice, introduisant des clins d'œil puissants et bien trouvés.

Verdict : j'avais aimé le premier tome, mais...je kiffe à 200% ce second One Shot de Mathieu Bonhomme sur notre cowboy solitaire préféré et je le range juste à côté du Blueberry de Christophe Blain. Yep m'dame. 

 

vendredi 31 décembre 2021

Le massacre de la dernière caravane (deux Westerns avec des Apaches)

Les deux derniers Westerns de cette année 2021, vus en DVD l'un derrière l'autre; et mixés pour le coup dans le titre à l'occasion de cette petite chronique.

Tout d'abord : Fort massacre de Joseph M. Newman (1958), avec entre autre Joel Mc Crea et John Russell. Un autre western pris à la médiathèque, et qui n'est pas inintéressant.
L'attrait principal de ce film, d'un réalisateur qui en a semble t-il déjà fourni d'autres bons - Joseph M. newman ayant réalisé Tonnerre Apache, Les Bannis de la sierra, La Dernière Flèche (avec la police montée du canada), que je n'ai malheureusement pas encore vus -réside dans son ambiance au suspens assez ténu, pour un scénario se déroulant dans le désert d'Arizona, en territoire apache.

Une troupe décimée, menée par le sergent Vinson (Joel mc Crea) doit rejoindre un colonne de cavalerie, et se diriger vers le fort Crane. Cependant les apaches sont sur leurs traces. Il faudra faire avec cette menace, bien réelle, et la caractère de ce sergent, ayant perdu quelques années plus tôt sa femme et ses deux enfants dans une attaque indienne.
Par vengeance, il risque en effet de mener sa petite troupe à sa perte.


Le décor désertique, fait de mesa et de plateaux rocailleux est omniprésent, donnant toute sa chair au film ; les apaches sont plutôt bien représentés et interprétés, (on en a vu dans d'autres films plus ridicules) et la tension est palpable. Le passage dans un Pueblo presque abandonné apporte un rebondissement inattendu, mais tardif, permettant tout juste d'apporter à ce western le souffle dramatique qu'il entend servir. On reste un peu sur sa faim.
Bien, mais sans plus.
 
 
 
 
Plus intéressant et réussi : la dernière caravane, de Delmer Daves (1956)

Delmer Daves a réalisé quelques uns des meilleurs westerns des années cinquante, au sein d'une filmographie déjà fournie en classiques, parmi lesquels Les passagers de la nuit. On se souvient surtout de la colline des potences, de 3 h 10 pour Yuma, et de L'aigle solitaire avec Charles Bronson, évoquant déjà le drame d'un famille indienne (Apache). Dans La Dernièrecaravane, réalisé un an avant 3 heures 10 pour Yuma, Felicia Far est déjà présente au casting, et rayonne aux côtés de Richard Widmark, interprétant un homme élevé enfant par les comanches, après avoir subi l'assassinat du reste de sa famille par les trois frères Harper. 
 

 
1873 : Escorté, après qu'il se soit vengé, jusqu'à un tribunal par l'un des trois frères devenu shérif, tous deux vont tomber sur une caravane de colons, en pleine traversée du territoire Apache, alors en train de se soulever. Tension extrême, d'autant plus que "Todd le Comanche", attaché à une roue de chariot, déchaîne les passions auprès des colons. Ces bons chrétiens prennent en effet pitié pour cet homme certes assassin, mais semblant plus humain que son gardien. Finalement libéré, sous surveillance, lui et quelques uns vont subir la pression d'un environnement de plus en plus dangereux.



Beauté des décors naturels (Delmer Daves est reconnu pour ça), interprétation au top de tous les acteurs, dont un Richard Widmark magnifique en comanche aguerri, relations humaines finement traitées, tension palpable et des Apaches réalistes juste comme il faut, même la fin réserve une séquence particulièrement intéressante, évoquant avec émotion la notion de justice. Un film et un western au top.

 
"Je suis désolé d'avoir trouvé cet insigne"
- Moi aussi. (La Dernière caravane).

 

jeudi 23 décembre 2021

Le Secret de l'Espadon. T 1, 2, 3 édition le Monde 2007 avec hors textes

... une aubaine patrimoniale à redécouvrir !

La parution d'un nouvel album de Blake et Mortimer : Le Dernier espadon, tombe précisément à l'occasion de l'anniversaire des soixante quinze ans de la série cette année 2021, et est justement accompagnée de deux tomes exceptionnels de cette histoire mythique telle que débutée dans le journal Tintin belge en septembre 1946.
                                               A droite :  Le tome 1 de l'édition anniversaire "spécial Tintin"


Celle-ci m'a amené à compléter ma collection avec l'achat des tomes 2 et 3 du Secret de l'Espadon éditions du Monde parues en 2007. Pourquoi ?
Parce que les deux tomes anniversaire "spécial Tintin", s'ils sont très beaux, proposant les planches non remaniées, telles que parues dans la revue, sous deux couvertures reprenant respectivement les couvertures "inédites" du numéro 47 de 1947 et le 07 de 1949 du journal, s'adressent en priorité aux bibliophiles. On avait déjà eu l'occasion d'ailleurs d'apprécier ce genre d'opportunité avec l'édition du même principe concernant l'album la Marque jaune en 2012.
 

 Les couvertures des revues
Tintin belges originales.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Si l'on souhaite cependant ne pas lire l'édition "journal", mais avoir l'histoire telle que parue en album, dans une édition toutefois plus lisible que celles mises sur le marché entre 1950 et 1983 où les textes étaient sur fond blanc et imprimés en lettres capitales peu séduisantes, (voir comparatif photo) peut-être dès lors n'est il pas inutile de se tourner vers ces éditions anniversaire du Soir et du Monde parues en 2007. 

 
La couverture déjà remaniée de l'édition en album du tome 2 (futur 3)
datée 1970, avec un dessin différent.

 
Édition courante de 1970 avec les textes en LETTRE CAPITALE D'IMPRIMERIE (T1)

 Édition le Monde (2007) du T1 avec les textes remaniés (depuis 1984 cela dit).

Les textes y sont en effet remaniés, plus modernes et plus esthétiques, et surtout, elles incluent de super hors textes pleine page reprenant l'intégralité des couvertures du journal Tintin d'époque, avec ses phrases d'accroche.
Leur répartition en photo ci-dessous : 
6 dans le tome 1 (pages 7,22,30,38,44,54)







3 dans le Tome 2 (pages 8,23,49)
 



 
Et 10 dans le T3 (dont 6 pages 3 à 8 en guise de résumé) puis le reste pages 15,28,48,53. 






    La reprise, à droite du dernier HT résumé : 







Si le forum Centaurclub et le web en général abordent le sujet d'éditions différentes,je n'ai trouvé aucune information reprenant cette particularité de HT, qui m'apparaissait pourtant plus qu'intéressante, d'où cet article. En espérant 
qu'il vous aura passionné autant que moi. FG

Lire mon précédent article sur les 63 ans de la série Blake et Mortimer:
http://1caseenmoins.canalblog.com/archives/2009/06/01/13932007.html

Maj du 24 décembre 2021 :

Comparaison des pages finales publiées dans la revue Tintin et celles de l'album de 1970 au Lombard.

On remarque effectivement le fameux remaniement de planche, en plus de couleurs très différentes, qui seront refaites dans une colorisation proche de l'originale dans les éditions futures (dont celles du Monde).











 

A gauche : version "Tintin" du 13 octobre 1949. A droite et ci-dessous : version album 1970 scindée en deux planches.
Remaniement total, et ajouts, comme pour certaines planches de l'ensemble du récit semble t-il.


Ci-dessous à gauche : dernière planche dans Tintin du 20 octobre 1949.
A droite : dernière planche de l'album 1970.
Seules les couleurs changent
.




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