Le vintage, ça ne
s'explique pas vraiment. Ça se ressent. Aimer l'ancien, c'est
reconnaitre la beauté et la poésie d'une époque. C'est apprécier
des valeurs disparues, ou au contraire,
comparer ce qui a changé et sourire d'une certaine naïveté. Dans
tous les cas, c'est être témoin privilégié d'un temps passé. On
peut aussi aimer apporter la connaissance de
cette époque, on en parle un peu en fin de note (voir point 10).
En 2023, il est
d'autant plus fascinant de pouvoir, grâce à la magie des
brocanteurs et encore davantage internet, chiner dans les affaires de
particuliers du monde entier. Si l'on se
contentera de l'Europe, depuis le Brexit et les augmentations
inacceptables des taxes pour l’Angleterre et les USA, il faut
reconnaitre que les sites de ventes d'occasion de type
Le bon coin, Rakuten et plus récemment Vinted (voire Ebay), regorgent
d'opportunités. Quel plaisir de
pouvoir prendre le temps de fouiner, chercher et...trouver quasiment
tout ce que l'on rêve de récolter. Que ce soit des
anciens collectionneurs se séparant de leur propres collections, ou
des familles dispersant aux quatre vents ces dernières, il y a fort
à parier qu'avec un peu de temps et de
rigueur, et sans vouloir absolument trouver LA pièce en état neuf,
on puisse se faire avantageusement plaisir. C'est ce qui m'anime
depuis quelques années. En vérité, j'achète par correspondance
depuis le début des années quatre-vingt, ayant commencé avec la
collection L’œuvre intégrale
d'Hergé. Quel plaisir c'était de recevoir chaque mois son volume
dans la boite aux lettres. Cela m'a donné le goût de ce Noël avant
l'heure, où tout est permis. Entre temps j'ai
intégré avec grand plaisir les lois du Web market, et des
plateformes d'occasion (d'abord Priceminister, puis bien d'autres
sites, pour des BD d'occasion et des disques),
puis ensuite les autres sus-nommées.
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgH3IJ9gBo4pXBvR5D7gbd3z5lk6VNEafzgCesT9QYISxD2arEGbbUA9YH60WVeKrOU6-IWyj65ljyMeC1OEGgrtKesUly5iyWrA2fzig9ZAvQXfedQfLZIgkVzbH5j3bjmrJeLf7OOmS2FEjMfj-RBE8iM2p3sLRTv38adDjrOKrqTV8Jafi4iASMltFM/s320/343205529_218932557418607_266721076740969300_n.jpg)
Quelques règles de
base sont à respecter lorsque l'on souhaite se lancer dans de la
chine de qualité sur le web :
1 - Tout d'abord,
lire. Beaucoup. Se renseigner dans de vieilles revues, des articles
sur le web, et connaitre la rareté et ou la valeur de ce que l'on
cherche.
Cela permettra de ne
pas faire et dire n'importe quoi. (Mais aussi hésiter trop longtemps
ou trop négocier avec le vendeur, ou à l'inverse, payer trop cher
une vieillerie
en très mauvais
état). Évidement, plus on recherche, plus on lit, plus on découvre,
plus... on souhaite avidement d'autres choses. C'est le paradoxe
cynique de la chose, mais... on aime le
vintage et les vieux papiers, ou pas ?
2 - Ne pas perdre de
vue que dans l'absolu, ce que l'on cherche doit d'abord rester un
plaisir, lié à différentes raisons (Madeleine de Proust, ou simple
plaisir de la découverte).
3 - Un lot sera
toujours plus intéressant qu'un achat à l'unité. Pour vous comme
pour le vendeur. On négocie d'ailleurs mieux dans ce cas. Ne pas le perdre de
vue et orienter ses recherches en ce sens en majorité.
4 - Il en découle
qu'on ne se lance pas dans de la recherche et de la collection si
l'on a pas un sou vaillant.
5 - Bibliographie.
Bien se documenter
avant et lors de ses recherches ; prendre des notes, ne pas se
tromper, car il existe des éditions parfois assez similaires, qui
n'ont pas la même cote. On pourra en effet
trouver des livres du même éditeur, de la même année, mais qui ne
possèdent pas les mêmes illustrations ou alors pas celles pleine
page couleur...etc. D'où la différence
de prix. Ne pas hésiter à demander des photos, à se faire préciser
l'état. En restant très poli.
6 - Voir ce que le
vendeur propose d'autre. Des pièces isolées dans une vente étant
souvent synonymes de bon plan, issues d'un vendeur ne connaissant pas
trop la rareté ou le marché,
tandis qu'une armada de belles pièces sera plutôt synonyme de prix
"à la pleine cote" d'un collectionneur souhaitant se faire
un maximum d'oseille.
7 - Une fois le
contact pris, avec politesse, rester en bons termes et bien
remercier. Cela peut paraître une évidence, mais être acheteur
n'est pas une fin en soi. On peut être amené
à reprendre contact pour une raison ou une autre avec le vendeur et
celui-ci sera sans doute heureux de pouvoir refaire affaire avec
vous, de manière des fois
très sympathique.
8 - Dans cet état
d'esprit, ne pas hésiter à échanger avec amabilité, voire engager
une discussion sur votre passion. On peut être très surpris de ce
que certains collectionneurs (anciens souvent, et belges très
souvent) sont ravis de
pouvoir trouver à "offrir" leur trésors à d'autres
amateurs. Il m'est personnellement arrivé d'avoir la surprise de
trouver des bonus dans mon paquet, et pas des moindres,
ou de ne pas payer une commande effectuée, récupérée par un ami
de main à la main, car le vendeur m'en faisait cadeau.
9 - État. Dans mon
cas, je préfère un état moyen, mais complet (voir légèrement
incomplet), mais qui se tient, à un très bon prix, plutôt qu'une
superbe pièce inatteignable en termes de budget.
Sachant que j'estime en amont les moyens qu'il me faudra pour
réparer, améliorer ou compléter le volume que j'acquiers. De fait, s'il
s'avère après recherches poussées, que le volume est vraiment rare
en bon état, le budget devra être augmenté. Se posera alors la
question de l’intérêt de posséder ce dernier, mais...
une fois que la recherche est lancée, difficile de faire machine
arrière; cela devient un défi.
10 - Conservation-
catalogage.
Il va de soit que
dans ce travail organisé de recherche et d'amassage de ressources
physiques, peut apparaitre une notion de conservation. Le collectionneur a
plus ou moins conscience de sauvegarder une partie du patrimoine
populaire. Dés lors, il sera avisé (ou pas) de bien conserver ses
acquisitions (avec restauration
éventuelle, mise dans des pochettes plastiques, des boites au
sec...etc.), et il cataloguera plus ou moins efficacement tout cela.
Voire, il le partagera. Cela pourra se faire
de manière distraite via des photos et des notes sur un réseau
social, ou de manière un peu plus érudite, sur un ou des sites
spécialisés.
En conclusion : on l'a vu : la chine
"organisée" sur le web n'est pas à la portée du premier
venu. On peut s'y perdre, et la recherche est souvent, comme la
fameuse "sérendipité" propre au web, induite et déroutée
par ce que l'on trouve sur son chemin. C'est en tous cas ce qui
m'arrive souvent lors de mes recherches. Parti pour, par
exemple, trouver des éditions en bande dessinée de Robin des boisau
fil du temps, je (re) fais connaissance avec des revues, des noms
d'artistes, et je me laisse
dérouter. Soit par d'autres produits d'un vendeur bien achalandé,
soit par d'autres pistes intéressantes. Ce dédale doit être
néanmoins parsemé de repères, si l'on ne veut pas
se perdre complètement. Car le temps lors d'un achat est une notion
importante, voire cardinale, on l'a déjà vu auparavant. (Des photos
d'écran collectées en albums me servent à m'y retrouver). Trop hésiter
ou ne
pas poser de jalons, de repères, risque de nous faire perdre la
piste, et l'achat. Cela peut être parfois source d'un grande
frustration.
Et, au fait,
n'oubliez pas : de lire vos acquisitions ! :-)
Bonne chine !
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjTTwqs6u_jti0zuwA3mZsSX9mihyphenhyphenvhZNsh8CJv3-wa46qnP-a7r57hoiM5e76VgbRSVuxBVOfP-jbuKUco7IzWjgqfLjRCDFKPHtukZZsv5v2UjKAa0EkDvdBNmWDiG8bfo7siZ3kUqdEyzBmAnVXeBDw72AkebKsvXPnXHt1xjbYD13tYVtgSjbG9zns/s320/273893458_10159584031745782_3626180506665613945_n.jpg)
Témoignage
Tout a commencé
avec un lot de Coeurs vaillants 1952-56 et un recueil Coq hardi (#6)
de 1952 gentiment légué par mon beau père lors de son déménagement
en 2022. Fasciné par certains récits de Coq Hardi, et entre autre
Jacques Canada de (Dick Fletcher,) ainsi que Sitting Bull
de Marijac et Dut. Je me mets à vouloir compléter ces récits.
Là dessus, je tombe sur des pages documentaires et illustrées, en
couleur, décrivant la vie de pionniers et indiens, réalisées par un
certain Joe Hamman.
Je me renseigne, et
constate qu'il a dessiné pas mal de fiches, entre autre dans
Coq
hardi et Pierrot. Sa vie est formidable. Il a été aux Etats-Unis du temps des premiers
Wild West Show et est devenu ami avec
Buffalo Bill. Il a aussi visité la réserve Sioux de Pine Ridge et s'est lié d'amitié avec Red Cloud, un des chefs indiens ayant participé à la fameuse bataille de Little Big Horn, avant de revenir en
France, et de réaliser et jouer dans de nombreux films westerns,
jusqu'en 1937 environ. Ensuite, fort de son bagage académique de
dessinateur, il a commencé une carrière d'illustrateur et raconteur
de cette vie du far West dans des périodiques pour la jeunesse ainsi
que dans des livres d’aventure ou documentaires. Un jour, par
hasard, je tombe sur l'un de ses nombreux livres illustrés dans une
brocante. Puis je réalise qu'il est crédité sur une histoire de
Red Cloud, le chef indien, dans une poignée de
Coeurs vaillants
datés 1951.
(1)Je m’empresse donc d’acquérir un maximum de
revues où apparaissent ses chroniques. Je me renseigne aussi sur
Buffalo Bill et les premières publications liées au personnage et trouve par chance un rare recueil de fascicules consacrés à ses
histoires, daté 1946, par Fronval et illustré par Brentone. Ces
fascicules sont une sorte de second chapitre faisant suite aux tous
premiers fascicules (« Dime novels », ou roman à
quatre sous), consacrés au personnage. William Cody avait en effet
donné son accord à la fin du 19eme siècle pour conter ses
histoires (imaginaires et/ou exagérées/romancées). "Buffalo
Bill" étant la traduction d’une série de « Dime novels » (romans
à 10 cents) publiée par la firme new-yorkaise Street and Smith. La
première aventure paraissant en 1869 dans le Street and Smith’s
New York Weekly.
Le mythe de Buffalo
Bill, forgé de toutes pièces par Edouard Zane Carrol Judson dit Ned
Buntline (1821-1886), fut entretenu après lui par de nombreux
écrivains. En Europe, ces aventures furent éditées, sans
indication d’auteur ni de traducteur par la firme allemande A.
Eicher à partir de 1906. (Source : Gallica).
Les Dime novels de
Street & Smith (approximate Dates of
Issue: 1902-1915) Approximate Number
of Issues: 591. https://dimenovels.org/Series/162/Show
On compterait 385
fascicules européens Eichler d'après le site
https://www.papy-dulaut.com/article-eichler-les-aventures-de-buffalo-bill-119867142.html
Après guerre, c'est
Georges Fronval qui repris le principe, avec son collègue
illustrateur René Brantone.
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhLxU9IHjfJZd29Yf5Yl4-dJC4vYVNIvBgvizZBrvkf54oowbtjX0jCgkOgwMbnW6J6ACzsvX3NdT6RIbgZg2X44qADSLT7baDlGU6zJqxkDsBik3HpfFOk_J_ajZPCbePh1CmLgnplhc8slwaO-hp4xa64pnsOWK0pyYiJ6yriojEjC2Ax-wiRbtDY6uw/s320/368039601_10160645793950782_5988588887506336323_n.jpg)
Fasciné aussi par
le Western depuis mon enfance, je me mets à vouloir compléter
d’autres récits de classiques de ce genre, illustrés. Fenimore
Cooper apparaissant comme l’un des fondateurs. Années cinquante,
années quarante, années trente... d’autres noms comme Thomas Mayne Reid apparaissent et je
retrouve aussi au passage des illustrateurs connus : Le Rallic, René
Follet… et fait connaissance avec d’autres. Mon voyage en Ecosse
et entre autre dans les Highlands, et un passage à Culloden et dans
la forêt de Sherwood me donnent aussi envie d’en savoir davantage
sur Robin des bois, Walter Scott, mais aussi Robert Louis Stevenson
(Le maitre de Ballantree)… C’est ainsi que que je me tourne aussi
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgik4L16FlyeyYho2-GlsdCyaAd_s8sFTFyKwEHMekuSPQwFghEMhM-v7x8OMas-mQ6UCOCCGeu9BTzFOk-JLjYGK_ly0ny-bMeaYu7KQCWYlQh7TUDCbgqtJ0V_uSSGVwVzb9qrjo_AU0LwbAh3Qkrp1Bf8JXW0ZQAEuipET-EaNDpBXX7YqMzLTg3YR0/w139-h200/Robin%20bois%20CI.jpg)
vers les
Classiques illustrés et les
Mondial aventures, publiés par
les publications classiques internationales et la société
parisienne d’édition, dans les années 1954 et 1957. Cherchant à
compléter des fascicules et des histoires devenues rares, je trouve des recueils à bon prix, puis, tout en cherchant encore à compléter
certains récits, tels Quentin Durward de Walter Scott, je tombe sur
sa publication en récit illustré dans le journal
Fillette de
la SPE en 1951. Ni une ni deux, je me mets en chasse et trouve.
Une quête à la
fois excitante et sans fin, semble t-il, où seul le temps permettant
de tout lire en détail manquera, cela ne fait aucun doute ;-)
Florilège de pages de Mondial aventures (en recueil) et de Fillette...
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjMd9ICT0ag4k6UFnTWiOe9be697p8GSfrBgB2eN7ZASYtG5fhBos81HwK4f7-L9PEXM1mIytNszKZpQ8smILcC-X1bsHU_QC_yCxDreZpfIaaN9Ow3eDB31US-nlLF868QSXghNcuRQnkfON9heCS_34f_9iqECZb1qBU-WOWxCDL11W_6e3HEVBqdP3I/s320/IMG20231228184523.jpg)
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhJSa7zJ06RZYKgqjZ_2V4kz0Kmys2J-FDhbcmDXKTc419dLQJjGdNu6Mgyy7tvfHKKmRd_3fSwwNXqtzduy0w_BASbpwSMDEq-6KyxwzB2L3_-L1sIwaJfH7p6gpnGjmxtoGQ-0OJXpiMbEIpZnOMWYn7sTjTAyyBTaq6s_F_D9qaJ7thbeghz8BiWlfc/s320/IMG_20231228_193023.jpg)
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEigQ1gyoWQd3z0di4fVBsW4Ay7qsI_bknwIY0tL9wUdzKwpVQcub6OGcGgdmIsQj6fucu7zQY-tYvJMVwrep8j_QWS3GJEbXE2vnaYWcQecocdLlXOUGfb9LL0VWBCqHoYpRy6qwZ_VKmtNrTFj3ZOmKtGEaUCrxTtQBJdum8Q9RgCzJbzQ3pdRsgTLnM0/s320/IMG20231228185819.jpg)
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgYGw8YXoILK6uCGPekluwbEMMMQ7W02gfPedlg4ot6RMuYOz_JKkiQr32H-s3zNfANHIcZJk0MOfz6MdN8Y_vNZ5bOPQj1KbiubnrCPsWjOclofPT7yezXE3Cm4b8vvMjPu6XZWFBt315VFev2RBg5iNlKjm9w3EltJOQAquKqKVnidqNFTyHwAZwuOZ0/s320/IMG20231228184748.jpg)
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjXvDAu-Bi2Yq4a6084NgyFVi5yDtwMLgsS84XbdjgL8TacJzcFnKFP3hJlidA6G-LjDKy5PlJ39W20IQJgFbuQr8biyUYEhrBIDlirkr2T3PzthxX4y5DpeTquor1b_4rY1YccrS1MUlIf3OoWTMC5E4NX183Nq8wFok312IDDHT82EmICzl7A3Dv9ouY/s320/IMG20231228184824.jpg)