jeudi 2 janvier 2025

Les travailleurs de la mer : troisième ananké pas manqué

Les travailleurs de la mer, par Michel Durand, d'après Victor Hugo. Une adaptation graphique comme beaucoup d'éditeurs rêveraient d'en publier. Sensationnel, sur le fond comme la forme. 

Il existe bien sûr des romans dits classiques que l'on n'a jamais lus, mais dont on sait leur potentielle exceptionnelle richesse. Par leur titre, intriguant, et par leur auteur, l'un des plus grands que la littérature moderne n'ait jamais connue. Victor Hugo est exilé sur l'île de Guernesey, à Hauteville House, lorsque ce roman est publié en 1866. Comme il l'écrit dans sa dédicace " je dédie ce livre au rocher d'hospitalité et de liberté, à ce coin de vieille terre normande où vit le noble petit peuple de la mer, à l'île de Guernesey, sévère et douce, mon asile actuel, mon tombeau probable

De plus, dans son introduction originale, il replace le thème de ce dernier dans une sorte de triple Ananké (fatalité ) débuté dans deux de ses plus célèbres fresques romanesques. "La religion, la société, telles sont les trois luttes de l'homme. Ces trois luttes sont en même temps ses trois besoins (...) Dans Notre-Dame de Paris, l'auteur a dénoncé le premier, dans les Misérables, il a signalé le second, dans ce livre il indique le troisième. A ces trois fatalités qui enveloppent l'homme, se mêle la fatalité intérieure, l'ananké suprême, le coeur humain.

On ne peut pas mieux dire lorsque l'on referme Les travailleurs de la mer. Cette histoire forte est mue par des forces naturelles si intenses et si bien décrites, que l'ont les ressent jusqu'au plus profond de notre être. Le suspens de l'intrigue première, naviguant tel un thriller du meilleur tonneau, est resituée à l'aune des évolutions technologiques de l'époque, et l'on est autant intéressé par l'arrivée de la Durande, cet engin maritime à vapeur, l’un des premiers, que par le revolver récemment inventé, que l'un des protagonistes cherche à acquérir pour son plan diabolique. Mais tout cela ne serait pas grand chose sans la force du drame passionnel qui se noue dès l'ouverture, et sous-tendant, mais jusqu'à se faire presqu'oublier, l'histoire centrale, bien plus tangible et dangereuse. Gilliat, notre héros rejeté, mais force de la nature, va justement être amené à la combattre, et oh combien de belle manière. Le passage de travaux titanesques entrepris au milieu des éléments déchaînés est un monument de tension romanesque et de description des forces naturelles, comme rarement lu ailleurs. 

Si Michel Durand a déjà une belle carrière de dessinateur derrière lui, ayant publié son premier album en 1985 chez Glénat, et qu'il a très vite séduit les amateurs par un trait classique précis, on n'avait jamais encore eu l'occasion, à part peut-être dans ses œuvres noires réalisées sous pseudonyme Durandur (1995 et 2005-2007) - où il a usé de lavis gris sur un trait fin - de s'extasier autant devant ses réalisations. Et même s’il a du quelque peu s’entraîner avec la thématique marine et les éléments sauvages dans son précédent album retraçant l’expédition de 1845 du capitaine Franklin en Arctique (Franklin, Glénat 2022), ici, dans un travail exceptionnel lui ayant pris environ trois ans, il réalise l'impensable, et ce que d'aucuns auraient sans doute souhaité voir dès la parution de la première édition illustrée du roman de Victor Hugo. A savoir : de grandes planches dessinées avec une technique de hachures et de volutes noires et blanches, reproduisant en grand format le plus beau de ce que la technique de gravure a pu offrir au fil des siècles. On est subjugué par le rendu de ces planches, parfois doubles, que l'on déguste avec un ravissement qui est au moins égal au plaisir de la lecture du texte lui-même. La scène de la bataille homme-animal restera aussi l'une des plus extrêmes et palpitantes qu'il m'ait été donné de voir et lire. Mais tout dans ce livre invite au ravissement ; aussi, n'hésitez pas une seconde. Il s'agit vraiment d'un bijoux rare et précieux. 

Les Travailleurs de la mer, par Michel Durand
Editions Glénat (35€) - ISBN : 9782344047033

 

lundi 9 décembre 2024

Pippin, les frères Grimm, Vampire et sorcières : des piqures toujours aussi douces aux éditions Mosquito.

Deux albums plutôt étiquetés jeunesse, parus début 2024, et lus immédiatement, d’après des fichiers PDF qui ont ensuite malencontreusement disparu. Ces chroniques arrivent donc très tardivement, mais comme je garde un excellent souvenir de ces deux-là, je souhaitais partager mon sentiment.

 Pippin le Bon à rien de Chrigel Farner et Tim Krohn
(20€) - ISBN : 9782493343376

Dans un Royaume au delà des monts un vieux roi se désole : il n'a pas de successeur. Un beau jour, une pomme d'or disparaît de son verger, il s'engage à céder son trône à qui trouvera le voleur. Les trois fils du jardinier partiront mener l'enquête. Et Pippin le cadet, bon à rien, met bien peu de zèle. À son corps défendant, le voilà pourtant poussé dans de bien étranges aventures... Pippin, le doux rêveur pourra-t-il succéder au roi de Sursylvanie ?

Lorsque j’ai lu pour la première fois cet album aux couleurs douces mais attrayantes, tout comme son dessin, j’ai immédiatement senti qu’il allait se passer quelque chose. On "sent" un bon livre ou une bonne bande dessinée, et celle-ci, même si elle est fortement influencée par les contes et le style album jeunesse à l'ancienne, avait un « parfum » évocateur de l’univers frères Grimm, c’est à dire un peu malsain, qui m’a séduit. Au fil des pages, j’ai réalisé combien l’illustrateur suisse quinquagénaire, Chrigel Farner, avait digéré ce genre de références. Dans une interview donnée pour le site Biowars.com, il abonde d’ailleurs sur le sujet :
« En y travaillant, j’ai redécouvert les livres pour enfants de l’artiste Ernst Kreidolf. Jusqu'au milieu du siècle dernier, il dessinait des figures de fleurs et toutes sortes de créatures naturelles aux couleurs délicates, ce qui constituait une contribution suisse au Jugendstil et à l'âge d'or de l'illustration de livres de contes. Enfant, je lisais certains de ses livres illustrés. Lors de mon voyage de recherche dans les Grisons, je suis tombé sur une œuvre de Kreidolf après qu’elle ait passé plus de quarante ans dans un grenier. J'ai littéralement senti la foi enfantine dans les personnages de contes de fées et ressenti le sentiment de nostalgie des temps passés, et je voulais traduire certains de ces sentiments dans Pippin. »

Plus loin, il explique comment il a rencontré son collègue aîné, l’auteur suisse Tim Krohn, pour ce projet : « Le Rhaeto-Romanic est la quatrième langue nationale de Suisse, avec l'allemand, le français et l'italien. Elle est parlée dans le canton des Grisons. Tim Krohn, l'auteur, a été chargé par l'éditeur rhéto-roman Chasa editura rumantscha de développer une histoire dans laquelle apparaissent les quatre idiomes de la langue rhéto-romane. Il a alors choisi le conte de fées The Golden Bird des frères Grimm comme cadre et l'a reconstruit dans une histoire dans laquelle Pippin voyage à travers différentes régions des Grisons. Tim et l'éditeur m'ont demandé si je voulais illustrer le texte. J'ai lu le manuscrit et j'ai eu l'impression qu'il pouvait aussi être transformé en bande dessinée. Les autres étaient d'accord. » Que ce soit le dessin, les couleurs, l’ambiance générale ou le traitement de l’histoire, on garde un souvenir profond de ce conte peu commun, même si adapté, et je ne peux que vous inviter à vous laisser tenter. Rares sont en effet les bandes dessinées à proposer un tel mix de modernité tout en convoquant les classiques du passé aussi bien mis en valeur, et les éditions Mosquito à cet égard font des efforts remarquables. Le voyage vaut vraiment le détour !


Vampire et Sorcières, par Michel Jans et Capucine Mazille
(16€) - ISBN : ISBN : 9782493343277

En Transylvanie subcarpathique un jeune vampire transi découvre l'amour dans les bras d'une pimpante sorcière... Las, l'ogre Proutinoff n'est pas du tout ému par cette idylle.

Capucine Mazille a intégré le catalogue des éditions Mosquito il y a déjà 14 ans, avec de petites livres d’images et textes entre autre dans la collection Lily Mosquito. Et puis en 2016, La cuisine des sorcières est entrée par la porte des albums de bande dessinée, rejoint deux ans plus tard par Le Petit prince de Penelope. Ce n’est qu’en 2020, à l’occasion de sa venue au festival BD d’Ambierle, près de chez moi, que j’ai pu réellement faire sa connaissance et découvrir l’album à quatre mains, scénarisé par Michel jans : Le dernier ours de Chartreuse. Celui-ci a d’ailleurs été chroniqué sur PlaneteBD. Après une seconde collaboration en 2022 avec Gargantua en Chartreuse, ce début d’année 2024 nous a donc offert leur troisième collaboration, et le moins que l’on puisse dire, c’est que la formule fait mouche. 

Le dessin très personnel de Capucine se révèle avec force dans toute sa dimension poétique, fantastique et aquarellée, puisque c’est semble t-il la technique ; avec de très belles couleurs, posées sur un dessin à l’encrage très doux, évoquant à la fois la féerie et l’angoisse. D’ici à dire que l’autrice évoque une autre grande de la BD étrange, période revue Okapi - toujours en lice d’ailleurs - Nicole Claveloux, il n’y a qu’un pas, que je ne franchirais pas cela dit, tant Capucine Mazille possède son propre style. Et quand bien même la satire de Capucine – il faut voir sa parodie du dictateur Poutine transformé en ogre Proutinoff – est savoureuse. En conclusion, grâce à l’histoire tout à fait originale et prenante, pour ne pas dire émouvante, de Michel Jans, le duo a concocté là sans aucun doute un de ses, sinon son meilleur album. ...Parents, ne vous y trompez pas, et achetez ce très beau conte !

samedi 23 novembre 2024

The Substance : "souriez, vous êtes belle(s) !"


Le dernier film de "Cronynch" est sorti au ciné et vous ne devriez pas hésiter !

Le jeu de mot de ce titre de chronique ne doit pas être pris comme une moquerie tant il est vrai que la comparaison des styles de réalisation et des thèmes du deuxième long métrage de Coralie Fargeat rappelera ceux de David Cronenberg et David Lynch. Néanmoins, cette réalisatrice française, qui a eu l'opportunité de travailler sur un épisode de la série Sandman, a déjà montré son talent et sa patte dans The Revenge en 2017.
Ici, elle est largement soutenue par deux grandes actrices : l'imposante Demi Moore, offrant une prestation incroyable, dans toute la sincérité et la force qu'elle met dans son personnage, et la plus jeune mais intense Margaret Qualley, vue entre autres dans son rôle de Pussycat dans Once Upon a Time in Hollywood et celui de Felicity dans le final de Pauvres créatures.

La critique est évidente et frontale : celle du monde patriarcal où les filles doivent "être belles et sourire" et où, passé 50 ans, on doit ... disparaître. Ce "Body Horror" tel qu'il se décrit lui-même, offre un scénario très intéressant, où Demi Moore se met intégralement à nue, offrant un regard cru et juste sur sa condition de femme quinquagénaire. Là dessus se joue l'opposition avec son "double" ou plutôt son deuxième "moi" plus jeune, apparu de manière violente grace au produit quelque peu "magique" mais surtout très prométhéen appelé "the Substance". 
 

Dès l'ouverture du film, le son revêt une importance capitale, avec un volume élevé, des basses et un thème propice au développement de l'incident dramatique. Puis, alors que l'actrice principale évolue dans un monde se dérobant sous ses pieds, on l'a suit dans l'echapatoire improbable qu'elle a choisi, et qui va s'avérer un piège morbide. Les scènes incroyables et belles sont nombreuses dans The Substance, et, tandis que le Gore tendance japonais, outrancier et parodique va se déchaîner sur la fin, on est subjugué par certaines, dramatiques mais plus sobres, remettant la critique sociale au coeur du film. Telle celle où Elisabeth, essayant d'échapper à son destin funeste, rappelle un ancien camarade de lycée afin de se faire aider. Se préparant le soir chez elle avant de le rejoindre au restaurant, elle n'arrive cependant pas à sortir, ne se trouvant pas assez belle, revenant dans la salle de bain, se retouchant, essayant de cacher ses rides...puis, voyant dans la poignée métallique de sa porte son reflet "hideux" (d'après elle), en comparaison avec l'image de son double posant lascivement sur un panneau géant vu au travers de sa baie vitrée, finit par abandonner, dans un délire auto destructeur. 
The Substance est un grand film, qui mérite largement son prix du meilleur scénario délivré à Cannes cette année. 


dimanche 3 novembre 2024

Les derniers jours de Robert Johnson et une vision du Blues du Delta.

Les titres BD consacrés au Blues folk et du Delta du Mississipi n'ont pas cessé de paraître depuis une vingtaine d'années, avec plus ou moins de succès, le rythme s'accélérant ces dix dernières, avec deux auteurs s'étant fait remarquer dans le genre, et un trait, avouons-le, bien charbonneux et adapté : Frantz Duchazeau et Mezzo. Ils ont fait sensation chacun avec de beaux ouvrages, publiés dans des formats et qualité remarquables, mais d'autres albums méritent aussi le détour. On citera, rétrospectivement :


Bluesman de Rob Vollmar et  Garcia Callejo
(2004-2006)


Conquistador de George Van Linthout (2005)
Me and the Devil Blues de Hakira Hiramoto (2008)

Le rêve de Meteor Slim de Duchazeau (2008)
Les jumeaux de Cocono Station, de Duchazeau (2009)
La ballade de Hambone de Igort (2009)
Mojo de Rodolphe (2011)
Lomax de Duchazeau (2011)
Love in Vain de Mezzo (2014)
Avery's Blues de Anguxx et Nuria Tamarit (2016)
Kiss the Sky, de Mezzo (2022)
Les derniers jours de Robert Johnson par Frantz Duchazeau (2024)



Concernant la figure mythique et influente de Blues folk : Robert Johnson, découvert au milieu des années trente et mort très jeune, à 27 ans, enclenchant le fameux club des 27, sa figure hante la plupart des récits ci-dessus, lorsqu'il n'est pas le thème central de l'album. En 2004, la trilogie Bluesman, si elle ne nomme pas l'artiste, préférant conter les déboires sur la route du guitariste Avery "Ironwood" Malcott et du pianiste Lem Taylor (imaginaires), évoque cela dit
beaucoup son fantôme et fait partie des très bons résultats, se plaçant en tête de la liste à l'époque, qui comptait alors et encore beaucoup Robert Crumb comme rare évocateur de ce genre d'histoire. On se souviendra en effet de son récit noir et blanc superbe de 12 pages sur Charley Patton (daté 1984) - l'un des maîtres de Robert Johnson - compilé par Cornélius au milieu d'autres références Blues, dessinées entre 1975 et 1990, dans l'album Mister nostalgia paru en 1998. Ce récit sera réédité en 2004 dans le volume 3 de la collection BD blues des éditions Nocturne,
en couleurs.


En 2008, deux bouquins différents content ce qui ressemble à la vie du personnage : un manga : Me and the Devil Blues, franchement titré avec le nom d'une chanson du bluesman, et son portrait en couverture, et Le Rêve de Meteor Slim, superbe ouvrage fournit avec un somptueux 25 cm réalisé par les Moutain Men, et reproduisant le son sensé être joué dans le livre. Si là encore, RJ n'est pas nommé, il fait peu de doute que son alter ego Meteor Slim lui doit beaucoup, jusqu'à la fameuse scène de l'enregistrement d'un disque dans la chambre d'hôtel. Un must have, réédité depuis, plaçant Franz Duchazeau, qui va réitérer avec d'autres histoires blues du même tonneau, dans le top du genre, à savoir dessin sublime et propos de gourmet.


 Cependant arrive Love in Vain de Mezzo en 2014, et là, on repart dans l'officiel. C'est dit, c'est signé, avec comme titre LE chef d'oeuvre du bluesman et un format à l'italienne magnifiquement rendu. 56 pages de bandes poétiques à la tonalité ouvertement fantastique, flirtant avec l'anecdote du diable croisé sur le croisement de routes. 1/1 au score. A noter que quatre ans plus tard, Glénat proposera une superbe réédition grand format carré, avec nouvelle couverture et surtout un vinyle à l'intérieur. Gasp. 


Mezzo enchaîne 8 ans plus tard avec le tome 1 de Kiss the Sky, consacré à Jimi Hendrix, et délivre un superbe album Noir et blanc nous plongeant dans les années cinquante blues et Rhythm'n’Blues, puis Duchazeau remet le score à zéro avec sa propre bio de l'artiste Robert Johnson cet automne 2024. Un album complet, de 236 pages, axé sur ses dernières années, dans le style superbe qu'on lui connaît.Traité de manière beaucoup plus réaliste, abordant des errances avec son ami et collègue musicien, ce dernier se permet quand même un clin d'œil "mise en abîme" à Meteor Slim, en page 193, évoque le fameux Crossroad d'un point de vue assez original, et s'achève avec sa mort, en août 1938, et l'hommage émouvant qui lui est rendu par John Hammond, organisateur de la soirée "From Spirituals to Swing" le 23 décembre au Carnegie Hall de New York, auquel l'artiste devait participer.
Une nouvelle référence incontournable.
 
Les derniers jours de Robert Johnson par Frantz Duchazeau
Editions Sarbacane (29,90€) - ISBN : 978237731853

 


Ecouter le podcast RadioFrance consacré à cette soirée historique de 1938 :

https://www.radiofrance.fr/francemusique/jazz-au-tresor-from-spirituals-to-swing-carnegie-hall-1938-39-5005131




mercredi 23 octobre 2024

Un dromadaire dans la forêt : la bosse de la réussite.

On ne remerciera jamais assez les médiathèques pour offrir la possibilité de lire des ouvrages que l'on aurait sinon manqués. C'est le cas de ce Dromadaire dans la forêt, de Mikaël Mignet et Oz Bayol, récents venus chez l'éditeur stéphanois Jarjille fêtant en 2024 ses vingt années de publication.

Repéré grâce à sa belle couverture colorée, l'ouvrage, dessiné semble t-il sur un papier spécial, confirme à l'intérieur la première impression avec des pages sublimes, au dessin fin, à peine encré, tout de traits verticaux représentant les arbres de la forêt où se déroule une grande partie de l'histoire. Les couleurs étant réalisées à l'aquarelle, sur un papier Canson duquel ressort le grain. Une technique digne d'un ouvrage de belle qualité, utilisée ici sur un scénario maitrisé dans une thématique thriller au parfum d'actualité socio politique bien vue et bienvenue, mettant en exergue la folie paranoïaque liée à l'immgration. Si certains voient un dromadaire en forêt francaise, alors pourquoi ne pas voir des hordes de radicalisés enlevant nos enfants ? Mikaël Mignet, dont c'est la troisième bande dessinée a déjà collaboré avec Oz Bayol en 2021 à l'occasion de Débits, un des titres de la collection Sous Bock de l'éditeur. Dans ce bel album, il délivre un ton juste, posé, où l'humour est cependant omniprésent, et le thème pourtant dramatique tenu jusqu'au bout. Une totale réussite, chaudement recommandée qui sera primée, sans aucun doute.

Un dromadaire dans la forêt, par Mickaël Mignet et Oz Bayol
Editions Jarjille (25€) - ISBN : 978249364917

vendredi 20 septembre 2024

Le toine : l'album ! (hommage à Rob Ellias)

Dimanche 22 septembre, à l'occasion du 14eme festival BD d'Ambierle, lancement d'une souscription pour un album BD consacré au personnage local truculent du Toine

J'ai eu en effet l'honneur d'accompagner sur 7 épisodes, entre 2004 et 2023, en tant que scénariste dans le journal BD Guère épais, ce personnage truculent créé par Rob Ellias, ami qui nous a quitté en juin dernier, à l'âge de 78 ans. Il était question de publier cet album lors de la finalisation de notre dernière histoire en 2023, mais le destin en a décidé autrement. C'est donc un album BD hommage, rassemblant l'intégralité des histoires du Toine, dont la dernière, reprise/dessinée finalement par Alain Bonvin, que j'auto-édite en fin d'année sous la forme d'un album broché de 48 pages, avec de nombreux inédits. Les amis de Rob et amateurs du Toine auront l'occasion de souscrire en avant-première à celui-ci, dès cette fin de semaine pour les plus rapides. Je serai présent quoi qu'il en soit dimanche au Festival BD d'Ambierle, sur un stand, afin d'échanger à ce sujet avec tout un chacun. J'aurais aussi avec moi quelques-uns des tous derniers exemplaires de mon carnet de Stockholm Vas-y à Vasa!. A vous rencontrer ! 

Photo de couverture pas tout à fait contractuelle. 

Ci-dessous le bon à télécharger afin de souscrire, si intéressé. 



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