mercredi 18 janvier 2012

La colline aux coquelicots : une vague de bonheur

En 2006, l'une des premières chroniques de ce blog rendait hommage au travail de Goro Miyazaki, avec son premier long métrage "Les contes de Terremer"...

La colline aux coquelicots est un deuxième film remarquable.
Car il ne s'agit pas d'un énième anime sur un sujet unique, même si l'on connait la capacité des réalisateurs japonais à truffer leurs œuvres de références culturelles (européennes souvent), ...mais plutôt d'un hommage à diverses passions, dont celle de l'adolescence.

Sur le scénario de son père, moins enfantin que sur ses dernières propres références, Goro Miyazaki délivre une belle réflexion sur le souvenir, dont la période des études, (et donc le début de l'émancipation culturelle et intellectuelle), et celle de la guerre, la trame mélodramatique faisant référence à l'engagement nippon durant la deuxième guerre mondiale.
Une plongée dans l'univers de la marine très documenté.
Jusqu'aux bruitage du vent dans les carènes...

Tout cela ne serait rien sans la complexe histoire d'amour entre deux étudiants, et la plongée dans l'univers éducatif/culturel japonais. Rarement, voire jamais, l'aspect social du milieu des années soixante n'avait été traité ainsi dans un film d'animation. On a même droit à la visite de l'inspecteur de circonscription pour maintenir le foyer d'étudiants en place, alors qu'il est menacé de destruction.
Un sentiment de vécu de la part de papa Miyazaki ?, ..et l'occasion d'une bonne bande son sixties, (le film se détoule en 1964), mixe de chants patriotiques poétiques (dont le dernier, émouvant, en hommage au tsunami qui a ravage les cotes japonaise en 2011, durant la réalisation du film*) et certains autres plus surf, typiques de l'époque.

Bref, un film exigeant, poétique, rigoureux, où l'adolescence et l'enfance sont traités de manière originale et sans mièvrerie.
Une façon de parler des nombreuses expériences de solidarités vécues après les tragédies de la seconde guerre**, mais aussi une fois n'est pas coutume, de Paris et de sa vie culturelle, via le Quartier latin.

(*) BO de Satoshi Takebe. A voir sur : http://www.allobo.com/bo-la-colline-aux-coquelicots-6255.html

(**) L’origine du bleuet comme fleur de mémoire (des soldats et victimes tués) trouve (aussi) son origine directement dans la guerre de 1914-1918. En effet avec le coquelicot, ces deux fleurs persistaient à pousser dans la terre ravagée des tranchées de la Grande Guerre. Pour les poilus, ces fleurs étaient le seul témoignage de la vie qui continue au milieu des bombardements et des gaz de combat et elles étaient la seule note de couleur dans la boue uniforme des tranchées.
(from : http://www.hazebrouck-hoflandt-nature.com/HoflandtNature/coquelicot.htm)

Voir le site officiel du film (en japonais !)

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