vendredi 28 décembre 2007

Alix : 60 ans déjà !

Il aura fallu un peu de temps pour rédiger cette chronique, mais la voilà enfin !
Il faut dire qu’avec cette nouvelle année 2008 qui s’annonce chargée en évènement autour du personnage d'Alix et de son créateur Jacques Martin (et des 60 ans du Lombard, premier éditeur de la série) il aurait été incongru de louper l’occcasion. 60 ans donc que le collaborateur de Hergé a créé ce jeune personnage gaulois, adopté par les romains et 60 ans que des milliers de lecteurs se délectent de ses aventures si exceptionnelles.

Une reprise difficile.

L’ibère, tome 26 de la série vient de paraître ce mois de novembre 2007 et après quelques dérives graphiques dues à un héritage lourd à digérer (voir les tomes parus après “Le Cheval de Troie”, dernier album entièrement dessiné par Jacques Martin), il semble qu’un nouveau dessinateur (Christophe Simon) ait enfin retrouvé l’esprit du maître. Cela n’a pas été simple et bien que les tomes implicitement sus-cités ont eu a subir quelques critiques acerbes, on peut reconnaître à au moins un ou deux de ces derniers, sinon de grands scénarios au moins quelque histoire mémorable.

Je pense par exemple à “O Alexandrie” , mettant en scène les relations difficiles entre la princesse Cléopatre et son jeune frère tyrannique et incapable Ptolémé, ainsi que celles plus “tendres” entre Alix et la princesse.
Aaaah la belle Cléopatre ! Cette bande dessinée a bien sûr parue avant la série tv Rome produite par Canal plus, mais avec du recul, on ne peut s’empécher de penser que les sources sont les mêmes et que les scénaristes n’ont pu résister aux charmes de la belle, tout comme Alix ou le légionnaire Titus Pullo. Ce qu’Alix a apparemment consommé un soir dans un bain, Pullo l’a reçu sous une tente. (...)
Cocasse !
Cette scène, parmi d’autres tirées des aventures d’Alix démontre d'ailleurs s’il fallait encore le prouver que ce dernier a bien des relations hétérosexuelle.

Une mise au point

En effet, suite aux questions que de nombreuses personnes ont soulevé quant aux relations entre Alix et son “compagnon” Enak, rappelons l’interview “définitive” que Jacques Martin a accordé au site “Alix l’intrépide” puis plus récemment au webzine “les Enfants d’Alix” où il défit quiconque de prouver des relations de cet ordre entre les deux jeunes garçons. Les moeurs de la Rome antique n’étaient de plus pas franchement les mêmes qu’aujourd’hui.
Bien sûr... Mais pour ma part, je pense que si Alix et Enak n’avaient pas été des personnages de BD inventés de toutes pièce à une époque (les années cinquante) où il était de bon ton de faire accompagner son héros; mais bien de vrais jeunes gens, leurs relations telles qu’elles sont décrites dans leurs albums avec les péripéties qu’on leur connaît et leur promiscuité forcée n’auraient pu que réveler ou dévoiler je pense une homosexualité latente. ... Et alors ? Cela ne dérange en rien la qualité des intrigues, des aventures et du dessin de cette superbe série. Ce procès d’intention est donc ridicule et n’apporte rien.

Des tomes en manque d’inspiration.

La chute d’Icare” par contre souffre évidement d’un scénario trop léger pour retenir l’attention, même si la présence d’Arbacès semblait être prévue pour faire rebondir ce volume. (Arbacès s’humiliant avec les ailes d’Icare devant les remparts . Quelle scène désastreuse ... un Rastapopoulos n’aurait pas fait mieux en essayant d’écraser une araignée avec sa botte). (...). Quant à la “feinte” de la pendaison au final, cette idée est tellement tirée par les cheveux qu’on se croirait dans un mauvais western. ...Dommage.

Cette baisse de scénario est apparemment aussi le cas du “Fleuve de Jade”, que je n’ai malheureusement pas encore eu l’occasion de lire à l’heure actuelle (il y a d’autres priorités parfois...). Addentum/rectification du 15 Janvier 2012 :
En fait, il s'agit moins sur cet épisode d'une baisse de scénario que d'une aventure quelque peu isolée, dans son envie de partir sur un aspect fantastique des plus étonnants. Assez en tous cas pour se demander si l'on est bien encore dans la série antique habituelle. La rencontre avec ces hommes crocodiles (!?) au  cœur d'un périple digne des "Mines du roi Salomon" (cf film), reste néanmoins un moment inoubliable et place vraiment à part cet épisode. Une sorte "d'ovni" donc, dont la lecture reste très plaisante.



Les Barbares quand à lui me semble un album beaucoup plus efficace et intéressant , à bien des égards. Tout d’abord le lieu de l’intrigue : la frontière rhénanique, qui n’a que peu été abordée dans les aventures d’Alix, alors que les amateurs de la rome antique et de la “Guerre des gaules” savent combien cette frontière a joué un rôle important à l’époque. Le scénario est aussi copieux et les conditions du périple sont contées avec beaucoup de rythme et de rebondissements.
L’anti-héros, le tribun Tillius Carbo est antipathique à souhait et les relations avec les barbares, que l’on voit à peine (mais qui décîment une grande partie de l’expédition romaine) peuvent rappeller dans une moindre mesure celles des indiens “fantômes” d’Amazonie avec les conquistadores du film “La colère de Dieu” de Werner Herzog.

La cassure involontaire mais bien marquée dans l’amitié entre Alix et son ami Galva à la fin de l’aventure rajoute aussi à l’intérêt de cet épisode, un des meilleurs assuré par le dessinateur Morales à mon goût .

Des relations douteuses avec Jules César.

Roma, roma”, bien que difficile à supporter au niveau dessin (désolé), marque un autre intérêt dans la suite des scénarios de la période “de transition”. En effet, la scène d’ouverture sanguinaire montrant le massacre d’une famille romaine évoque tout d’abord le début du roman “La dernière légion” de Valério Manfredi; référence littéraire romanesque sur l’antiquité (et depuis adaptée au cinéma, mais pas pour le mieux).
Le fait que ce soit Alix (où plutôt un imposteur) qui soit à l’origine de ce massacre rajoute au suspense de l’intrigue qui se développe de façon plutôt “classique” dans le bon sens du terme, mais où le voyage ne se trouve pas au centre de l’histoire. On s’interroge par contre dans ce volume sur l’insistance qu’à le scénariste à rappeler les relations d’amitié entre le héros et Jules César.
Cela peut énerver. Car après tout... l’implication politique d’Alix n’a jamais été clairement développée et le fait qu’il soit sans cesse sous couvert d’un général “montant” lui hôte un peu de son intégrité et de son esprit d’indépendance. (nous verrons plus loin que l’auteur semble en avoir tenu compte depuis). Un bon album néanmoins.


C’était à Khorsabad”, histoire plutôt bonne, revient sur les débuts d’Alix et présente une aventure où le fourbe Arbacès réapparaît pour cette fois des actions dignes de sa méchanceté. Il n’a d’ailleurs jamais été aussi proche d’Olrik (cf Blake et Mortimer) dans les attitudes qu’il développe dans cet album.
Alix est mis en danger, Arbacès humilé une nouvelle fois, mais d’une belle manière, et César, situé au centre du récit, même si on le voit peu, “distribue ses récompenses” en fin de tome. Alix se lamentant de ne pas rester plus longtemps à ses côtés. (le voit-il si paternel ?)

Lorsque l’on sait ce qui attend le général quelques mois plus tard et ce à quoi il va prendre part dans sa guerre des Gaules (à savoir la répression de la révolte des Gaulois, peuple d’origine d’Alix),on peut s’interroger sur l’attrait que ce personnage peut avoir sur notre héros. Mais il semble que ce profil complexe faisait partie intégrante du caractère du personnage historique., et Alix verra peut-être ses relations changer dans le futur..., comme celles d’avec Galva ?
Cela mettrait en tous cas un peu de piment, car le parti pris “positif” sur César au fil des volumes peut je le répète énerver un peu.
Notons que Christophe Simon ayant terminé le dessin de cet album, on a un avant-goût positif du tome à suivre.


addentum : Cette chronique a été écrite juste quelques jours avant la lecture du dernier tome “L’Ibère” et la relecture du livre de référence consacré à l’auteur “Avec Alix”, dans lequel ce dernier explique pourquoi les relations entre Alix et César ne pourraient pas être plus explicites d’un point de vue...simplement historique ! En effet on se serait demandé quel était ce personnage qui jouissait d’autant d’influence sur le général.(...)

L’Ibère apporte en tous cas les premiers élements de réponses à ces questionnements. Jacques Martin a t’il tenu compte de remarques de lecteurs ? ou a t-il réussi à faire évoluer sufisamment ses scénarios pour permettre une “séparation” bienvenue entre le héros de papier et le personnage historique ?

L’Ibère propose en effet enfin une vraie relation humaine et réaliste entre ces deux protagonistes; puisque Alix prend le risque de décevoir le futur Empereur, en lui tenant tête en prenant quelque peu parti pour un peuple opressé par Rome.
En cela Alix redevient donc un être humain complètement responsable de ses actes et surtout indépendant. Cela fait plaisir, même s’il prend tellement d’initiative qu”il passe du coup pour plus “Général” que le général.
Quant à l’histoire même de ce tome 26 elle nous décrit une occupation romaine en hispanie et une bataille tellement documentée et réaliste que l’aventure passe finalement au second plan. Où sont passées les intrigues complexes ?; les rebondissements nombreux et inattendus ? les poursuites ?

Cet “Ibère” est une sorte de huis clôt très bien construit et admirablement dessiné mais qui donne presque l’impression d’être un livre documentaire.
Ce dernier ne fait pourtant pas partie de la collection “Les Voyages d’Alix” ?

La multiplication des collections chez Casterman ne fait-elle pas tourner la tête à ses responsables et Jacques Martin ne se prendrait-il pas les pieds dans sa toge ?

En conclusion, L’ibère propose un Alix redresseur de torts..; et de la série.
Ce qui est plutôt de bon augure pour la suite.


A visiter absolument :
Le site non officiel Alix l'intrepide : pour tout savoir sur la série, avec tous les albums décortiqués, un forum, des news...et le superbe webzine Les enfants d'Alix qui y est téléchargeable sous format PDF dans la rubrique : "Actualités".)
Au sommaire du n° 9 juste sorti pour Noël : 14 pages d'actualités exclusives :
— Christophe Simon en état de grace, interview
— Le contexte de l'Ibère
— Roger Leloup, interview
— Quoi de neuf chez Casterman ?
— Blandine raconte : Périclès
Et plein d'autres articles...


Le site du Lombard (et de ses 60 ans)

Exposition 60 ans d'Alix
: du 21 Septembre 2007 au 29 Février 2008 à Bruxelles.

dimanche 16 décembre 2007

La traversée du temps : revenir pour comprendre.

Je n'ai pas eu le temps de voir Paprika, mais ce film d'animation de 2006 écrit par le même auteur que LA TRAVERSÉE DU TEMPS : Yasutaka Tsutsui semblait intéressant.

Aujourd'hui, environ une semaine après avoir visionné La traversée... je me force un peu à en rédiger une chronique, car cela n'est pas aisé.


Mamoru Hosoda
n'est pas un réalisateur très connu pour l'instant du grand public européen. Il est né en 1967 et a surtout travaillé sur les longs métrages Digimon adventure : bokura no war game !, ou One piece : Omatsuri danshaku to himitsu no shima. Pressenti pour animer Le Château ambulant , on sait que c'est finalement Miyasaki qui a gagné le morceau. Dommage.

Le premier animé de ce réalisateur à bénéficier d'une sortie assez large sur nos écrans français et à avoir obtenu plusieur prix (dont le prix spécial du jury à Annecy 2007 ) est donc une oeuvre à ne pas louper dans la carrière croissante de ce jeune réalisateur. Il n'en reste pas moins que ce film à la dynamique étrange n'est pas un anime classique pour grand public, comme on aurait pu le croire en l'assimilant aux dernières oeuvres des studios Ghibli. Ce qui n'est pas le cas içi précisons le, il est d'ailleurs déconseillé aux moins de dix ans.

Tout d'abord, le titre très science-fiction signifie beaucoup et n'est pas à prendre à la légère. (j'ai d'ailleurs du mal à le mémoriser, je ne sais pas pourquoi). Nous ne sommes pas dans du fantastique ou de l'héroic fantasy, ni de l'aventure, mais bien dans de la SF, dans ce qu'elle a de plus psychologique et de contemporain. Le futur est quasi immédiat içi, et c'est surtout l'étrangeté des situations qui dérange.

Les jeunes publics (moins de dix ans donc) auront du mal à tout comprendre.
L'action se déroule en effet en gande partie sur un campus de Lycée et les réflexions amoureuses ou sociales de nos trois protagonistes principaux : à savoir : Makoto Konno, qui découvre par hasard le pouvoir de se déplacer dans le temps, Kosuke Tsuda, son complice doué (à l'école et au base ball), et Chiaki Mamiya, plus cool et que l'on découvrira en définitive à l'origine de ce pouvoir, ne parlerons que très peu aux jeunes enfants.

Ensuite, Ce film laisse bizarrement peu d'images en tête. C'est le constat que l'on peut établir. Ce film demande à être revu. On est très proche du manga littéraire dans le propos, et la réalisation ou en tout cas le scénario n'utilise pas les canons habituels du film d'animation japonais dit "grand public". On se rapprocherait par exemple d'avantage de films coréens tels ceux de Hong Sang- Soo.

La traversée du temps reste donc une oeuvre tout à fait intéressante et agréable , mais demande je pense au moins deux visionnages pour l'appréhender complètement.

Je ne lui trouve pas d'équivalent, et ne serait-ce que pour cette raison... il est un film à voir.

vendredi 30 novembre 2007

Un blog "ami" pour dix ans de services !

Le week-end dernier ont été fêté en grandes pompes les dix ans de la médiathèque de Roanne. Novembre 1997-Novembre 2007.

L'occasion de réunir de nombreux lecteurs et non-lecteurs, de tous âges, mais amoureux de la fête, autour d'animations, d'ateliers, et de spectacles très divers. Le tout en musique.



L'espace multimédia dont j'ai l'honneur d'être le responsable a mis en ligne un blog dont la mission était de rendre compte de l'évènement et d'offrir aussi des archives de l'histoire de la médiathèque. Il restera actif un certain temps.

Ce blog s'appelle
MEDIATEN, et il est visible, écoutable, "palpable" à cette adresse :
mediaten-roanne.blogsot.com

Allez-y en confiance, vous ne le regretterez pas.

samedi 24 novembre 2007

Une note pour mes grands parents

C'est souvent après coup que l'on réalise l'ampleur d'une douleur qui s'est immiscée en soit.

Le décès presque en symbiose de mes deux grands parents maternels et leur enterrement commun ce mercredi 11 Novembre en Isère me rappelle à ce constat.

On croit être habitué au deuil lorsque l'on a perdu à 23 ans tragiquement et subitement un frère ainé seulement âgé de 28 ans, puis son père aussi subitement, 11 ans plus tard.
On imagine à peine le jour de la mort de ses grands parents affectifs et pourtant on l'intègre d'avantage, puisque ceux ci sont plus anciens et donc censés être plus fragiles et nous quitter "naturellement"...

Mais la nature ne fait-elle pas bizarrement les choses parfois ?

...Voilà, ils sont partis... ensemble.


...Est-ce un poids nouveau à porter, ou un nouveau vide à combler dans sa mémoire?

Telle est la question lancinante du deuil.


lundi 19 novembre 2007

Les pastels et les idées de Robert Ellias

Pastel Charroux 2007 © R. Ellias

Je sais... quelques semaines sont passées depuis ma dernière note, comme me l'a fait très justement remarquer mon ami Léo.

Aujourd'hui, simplement un petit mot pour vous signaler l'existence du blog d'un autre ami cher : Robert Ellias, retraité et peintre/aquarelliste de talent, habitant de Mably.

Je partage avec lui une relation privilégiée basée depuis deux ans sur la création d'un récit graphique commun mettant en scène la vie du curé Grangier (XVIIème siècle) de St Haon le vieux, (d'après ses écrits paroissiaux), et vous trouverez sur son blog récemment créé quelques crayonnés de ce projet (un peu en stand-by actuellement, mais on ne désespère pas), ainsi que d'autres superbes pastels et aquarelles, Robert parcourant l'hexagone et remportant divers prix au passage.

lundi 8 octobre 2007

A new soul.


Yael Naim est le nom d'une jeune femme qui a participé au spectacle des Dix commandements (elle interprètait Myriam). Mais c'est aussi bien plus que cela. En étroite collaboration artistique avec son accolyte David Donatien, producteur, cette jeune auteur compositeur interprète nous propose sous son nom aujourd'hui un univers et donc une chanson au charme fou.

On pourra tout de suite et facilement la comparer à Norah Jones, pourquoi pas ?, avec ce style vocal crystallin, oscillant entre folk et jazz, soul et chanson française; mais personnellement je devine derrière cette très belle jeune femme et les morceaux qu'elle nous propose déjà un univers encore plus riche.

Toujours est il que sort le 22 Octobre un premier album, dont est extrait ce premier single : "Im a new soul".
Vous avez sans doute déjà entendu ce superbe soul folk sur les ondes de Radio France, entre autre, mais je ne saurais que trop vous conseiller le visionnage de la vidéo (tirée de la page myspace de l'artiste http://www.myspace.com/yaelnaim), c'est un bijou de poésie et de pureté :

Chanté en hébreux et anglais, l' album promet d'être une révélation de cette fin d'année 2007.







vendredi 5 octobre 2007

JUGURTHA : un ennemi trop intime

JUGURTHA tomes 1 & 2
Le lionceau des sables
et Le casque celtibère
Dessin : Hermann
Scénario : J-Luc Vernal
(Dargaud Lombard) 1977-78



Il y a quelques temps de cela, j'ai eu l'envie de consacrer une note au dernier tome de la série de bande dessinée Alix de Jacques Martin, ("C'était à Khorsabad", voir chronique d'Actua BD ) et plus particulièrement aux relations qu'entretient le héros avec Jules César.
Pour une série dite "classique" vendue à plusieurs millions d'exemplaires, on pouvait en effet se poser la question de la légitimité de relations si amicales entre un gaulois d'origine plutôt défendeur de la veuve et de l'orphelin, et un empereur romain dont la description oscille suivant les sources entre un homme dur mais juste et un dictateur. Grand général en tous cas, et donc guerrier, qui n'a pas fait de grâce au chef de tous les gaulois, le bien nommé Vercingétorix. Alors comment Alix et ses lecteurs d'aujourd'hui peuvent-il être amis avec celui qui a maté la rebellion gauloise et fait exécuter son chef ?
C'était le thème de la note...
Alix demeurant cependant une série passionnante à bien des égards, malgré le comportement politique parfois un peu déroutant du héros, voilà ce qui explique mon abstension. (mais je vous laisse chers lecteurs le soin d'y réfléchir et de commenter).

Que dire alors de Jugurtha, autre série légèrement plus moderne (1977) mais traitant aussi de l'antiquité, et bien moins (re) connue qu'Alix ?

Celle ci a pour cadre la période historique se situant entre la deuxième et la troisième guerre punique (conflits entre les romains et les Carthaginois "ex" Phéniciens), c'est à dire vers -150 avant JC, dans la partie nord de l'Afrique d'alors, à savoir la Numidie.
Jugurtha est le petit fils du roi Numide Massinissa (http://fr.wikipedia.org/wiki/Jugurtha) et le filleul de son succésseur Misipca. Bien qu'héritier légitime suite à son adoption par le roi, il est aussi reconnu digne de part son âge, son courage et la bravoure dont il a fait preuve auprès des romains, leurs alliés, lors de la guerre d'Hispanie.
Il n'est cependant pas reconnu par les deux fils du roi. C'est donc un héros maudit, qui va devoir sans cesse gagner sa place entre les dirigeants venals de son peuple, et les romains envahisseurs.
Il va rapidement devenir anti-héros à cause d'actes de guerre et parfois de sauvagerie (le personnage est historique, donc les faits ne sont pas édulcorés), ceux-ci étant justifiés par la défense de sa cause. Une chose inconcevable dans la série de Jacques Martin.

L'aspect graphique : Hermann ne débutait pas en 1977, mais les deux premiers tomes de cette série qui sera ensuite reprise par le dessinateur Franz sentent quand même bon les années 70 et le dessin débutant, bien que déjà maitrisé au niveau du réalisme.
Les scénarios de Vernal quant à eux tiennent franchement la route et le plaisir ressenti à la lecture d'épisodes de cette époque mal connue est grand.

Le fait de se trouver face à un personnage de cette trempe, si peu convenable et prévisible (un peu un second Hannibal, autre héros historique "basané" quelque peu passé à la trappe de la grande histoire) n'est pas un des moindre intérêt non plus et on remarquera d'ailleurs que Hermann finalement aura un peu suivi lui-même cette voie scénaristique avec sa série des Tours de bois Maury (cf note précédente).
"Engagement" étant le maître mot de ces deux grandes bande dessinées. (scénaristiquement, les intrigues politiques se succèdent, donnant un ton très adulte aux deux).

Lorsque l'on sait que Jugurtha a été réédité en 1984 et début 1990 (pour les deux premiers tomes seulement), mais qu'elle n'est plus disponible depuis, ...la question du bien pensant et du politiquement correct dans la BD française moderne refait surface.

Alors, à l'heure où sort un nouveau film sur la guerre d'Algérie, dont le propos essaie à nouveau de réhabiliter quelques vérités pas bonnes à entendre, on ne peut en définitive s'empécher de penser que...
L'Algérie, quelque part, ...n'est qu'une sorte de Numidie moderne...

http://www.lennemi-intime-lefilm.com/

lundi 1 octobre 2007

La dernière légion : la critique !

"ce qui reste de nos anciens" (© Leg8.com)


Deux semaines après visionné le film au cinéma, je pense avoir sufisamment de recul pour pouvoir en tirer des conclusions.

La dernière légion restera donc en ce qui me concerne un bon nanard antique, qui aura eu le mérite de situer son action, comme je le disais dans la note précédente, dans les âges sombres.
A part ça, .... et bien... pas mal de regrets et un peu d'incompréhension face à la liberté qui a été prise avec l'histoire.

1) Sentiment de frustration importante lors du voyage de la troupe poursuivie . Partant de l'île fortifiée de Capri, notre bande dans le livre traverse toute la Gaule et cela dure de nombreuses pages. C'est même l'essentiel du roman, avec pas mal de péripéties à la clef. Dans le film : une simple carte qui nous montre le trajet, et nous voilà au bord des falaises de l'Angleterre. Hérésie !!

Le mur d'Hadrien.
(photo extraite de l'intéressant site Présence de l'antiquité APLG
(association des Professeurs de Latin et de Grec de l'Académie de Nantes)


2) La jeune femme : dans le livre toujours, elle est liée au soldat principal par une sombre histoire du passé, faisant de ce même soldat (plus ou moins amnésique face à cette histoire) un personnage bien plus trouble que dans le film. Sans compter que la demoiselle n'est pas du tout originaire d'orient. (mais là, on comprend bien que pour les scènes de batailles un peu kung-fu, il fallait trouver une décale...).

3) Et là, c'est le point qui enterre le film : on nous explique que l'épée de Jules César a été forgée par les Chalybes, (ok jusque là), mais des Chalybes qui seraient des forgerons de l'île de Grande bretagne ! (?). Tout cela pour expliquer (valider) le fait que la troupe doit retourner là bas. (!??)

C'est n'importe quoi. Les Chalybes, et il suffit d'aller vérifier dans n'importe quelle encyclopédie sont issus d'une région orientale de l'Europe !!
(cf Universalis : "Les premières traces de l'industrie du fer sont attestées vers 1700 à 1500 avant J.-C. dans le sud du Caucase. À cette époque, les forgerons chalybes faisaient chauffer un mélange de minerai de fer et de charbon de bois dans un simple trou. Chez les Hittites, ce procédé primitif évolue vers le bas foyer, sorte de four semi-enterré dans lequel la combustion est activée par l'air insufflé au moyen d'un soufflet manuel.(...)")
Voir aussi paragraphe 20 de cet article des écrits de Strabon sur Méditerranées.net

Le trajet vers la Bretagne n'est en fait expliqué dans le livre que par les origines du druide, précepteur de Romulus, et parceque c'est là-bas que le troupe est censée trouver un dernier secours en retrouvant la fameuse dernière légion du mur D'Hadrien.

... Bref... ces quelques détails et surtout le dernier font voler en éclat le peu de sérieux du film, tiré pourtant d'évènements historiques et/ou validés par certains professionnels archéologiquement parlant..

... Trop bête. Alors... lisez le livre, même si le film reste tout de même un sympathique divertissement.



Surprenant !

A parcourir : le site de la huitième légion (leg8.com)
(pas celle du film, mais elle existe !)



mercredi 29 août 2007

La dernière légion

Si comme moi, vous vous passionnez pour l'antiquité, les âges sombres, la légende du Roi Arthur, ... Excalibur ?...alors, vous vous souviendrez peut-être du roman de Valerio Manfredi, "La dernière légion" (2002) dont j'avais parlé il y a quelques temps sur un autre blog. Au lendemain d'une très bonne émission sur A2 : "Babylone", consacrée au personnage d'Arthur, vous serez peut-être content d'apprendre comme moi la sortie il y a deux jours au Québec du DVD du film adapté du roman.

C'est
Doug Lefler qui réalise, l'affiche française est beaucoup plus niaise que l'américaine (comme souvent), mais ça vaut quand même le coup d'oeil. Voir Cinoche.com

Je sais que les péplums ont la côte depuis quelques années, et qu'on peut s'attendre au pire, mais là, même si il ne s'agit sûrement pas d'un chef- d'oeuvre, on part d'une oeuvre de base envoutante. Pensez : un périple dans l'Italie et la Gaule de 476
ravagées par les barbares, un dernier empereur enfant poursuivi avec une petite bande seulement par un chef sanguinaire (Odoacre), une épée mythique... la grande bretagne...
Je ne puis que vous suggérer de voir ce film, car il offre une occasion d' un voyage dans les âges sombres, et surtout de remonter à la source (plus ou moins avérée, et donc içi romancée) de la légende arthurienne. Un petit plaisir dont on ne se privera pas.
(Et il y a moins d'huile de bronzage apparemment que dans "300" ...).


nb : Le film est prévu pour une sortie française le
19 Septembre 2007.

Jaquette DVD américaine
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jeudi 23 août 2007

Kids will f..ck you ! (Angil new album)

Oulipo Saliva, Angil & the Hidden tracks (unique Records 2007)

Cela fait longtemps que je n'ai pas présenté d'albums sur ce blog, trop pris par le chargement plus ou moins légal de disques plus ou moins obscurs de ma collection sur un autre blog pas loin d'içi.

J'avais néanmoins pris la peine à plusieurs reprises de parler d'Angil et de sa bande "les morceaux cachés", et de la qualité énorme des productions du petit bonhomme qui se cache derrière ce pseudo : Michael Mottet.

A la fin de l'écoute d'affilée de ses 13 morceaux (plus l'instru caché), je réalise combien cet Oulipo saliva se pose d'entrée de jeu comme une des quelques rares sorties musicales vraiment incontournables de cette année 2007.

Je ne suis pas le seul à le dire, sûrement. Angil à la côte aujourd'hui. Mais je me souviens du Angil des débuts, il y a plus de dix ans maintenant, que j'ai eu l'opportunité de fréquenter, qui était déjà bourré de talent et en qui je croyais très fort.

Oulipo saliva est là maintenant, et bien que d'autres productions discographiques de qualité jalonnent désormais le parcours de Michael, il semble que cet album ait atteint un niveau supérieur, ou plutôt une sorte d'ivresse des hauteurs, qui lui confère, à l'aide sûrement aussi des petits dessins de Guillaume Long illustrant la pochette, un statut particulier.

Sans doute le statut de très bon disque. Peut-être pas à la portée de toutes les oreilles, on ne s'appelle pas Angil and the Hidden tracks pour faire plaisir au plus grand nombre, mais les amateurs encore récalcitrants qui goûtent aux joies du travail d'écriture, aux joies des sonorités jazz, hip-hop, folk, rock; ceux qui aiment le saxophone, dans ce qu'il peut avoir de plus feutré ou bien au contraire lorsqu'il s'énerve façon free jazz.... et encore ceux qui aiment la musique différente... oui, tout ceux là aimeront Oulipo saliva.

Amen.

A écouter : des morceaux tirés de l'album sur le Myspace d'Angil. (et des dates de concert à ne pas louper).

mercredi 22 août 2007

Une odeur de poisson avariée...

GYO tome 1 & 2
Tonkam
2006
auteur :
JUNJI ITO

Le manga le plus délirant que j'ai eu l'occasion de lire jusqu'à présent est l'oeuvre d'un quadragénaire maître de l'horreur, j'ai nommé Junji ITO, plus connu pour son Tomié (même éditeur.)
GYO raconte l'histoire de deux adolescents mignons qui vont vivre un véritable cauchemard, digne de films comme TETSUO ou Hiruko le goblin.

Kaori et Tadashi reviennent d'une sortie plongée en mer à bord d'un beau bateau, et la journée s'acheverait bien si une étrange créature filante n'avait frolée sous l'eau Tadashi, au milieu des requins.
Après avoir traversé sur le port les étals de poissons déjà peu ragoûtants, le couple rentre chez lui, mais se heurte rapidement à un problème d'odeur.
Kaori trouve que son ami sent mauvais de la bouche et exige qu'il se lave les dents. Mais près coup, celà ne suffit pas et alors que l'ambiance s'alourdie, elle claque la porte et s'éloigne dans la noirceur du jardin.
Là, dans les buissons, la créature réapparait et l'odeur nauséabonde dont elle est en fait responsable s'intensifie jusqu'à devenir insupportable et envahir l'intérieur de la maison.

La suite est horrible, inhumaine, et digne des meilleures histoires gore... je vous laisse en suspense.

On engloutie sans retenue les 364 pages des deux tomes, mais on reste cependant sur sa faim dans la conclusion, comme si cette fin ouverte pouvait amener une suite, ou renvoyait plus simplement à une sorte de morale universelle faite d'une bonne touche de fatalisme et d'un peu de poésie.

..
. Heureusement Tonkam complète le menu en proposant deux autres nouvelles : "la triste histoire d'un père de famille", et "Le mystère de la faille d'Amigara" qui confirment à eux deux le talent énorme de Junji Ito à imaginer et mettre en images des histoires aussi cauchemardesques.
A découvrir : le site non officiel consacré à l'auteur
A lire : l'article sur Wikipédia

lundi 20 août 2007

Locas vs Modern sex

Je reviens sur la publication en intégrale de Locas, au seuil, un des grand chapitre de la série des frères Hernandez : "Love and Rockets", dessiné et écrit par Jaime Hernandez.

On se reportera utilement aux précédents articles parus juste pour se remettre dans le contexte, tandis que je m'appliquerai dans cette note à établir un comparatif entre le premier tome de la réédition en intégrale de
340 pages du Seuil et l'édition cartonnée "Modern sex" de 1990 parue chez l'Echo des savanes/ Albin Michel, moins importante il est vrai (74 pages) mais contenant du matériel de cette intégrale.

Aussi, la question est : pour ceux qui ont déjà
Modern sex, cela vaut-il le coup d'acheter le premier recueil Locas du Seuil, et pourquoi ?
Réponse : oui, sans regret. En fait,
Modern sex n'est axé que sur l'épisode de la mort de Speedy Ortiz. L'album possède une belle couverture et un papier de meilleure qualité. D'aucun parlent aussi de la traduction, meilleure.

Ce qui m'intéresse, c'est plutôt les épisodes exacts que l'on y trouve afin de faire le point sur une série volumineuse.
Modern Sex : la page 5 (première bande) correspond à la page 218 de Locas (Seuil)
la page 25 correspond à la 192; la page 28 à la 195; la 41 à la 246; la 52 à la 257, et le déroulé de l'épisode court sans discontinuer jusqu'à la fin de
Modern sex (p. 79 contre 284 pour Locas).
On voit donc que là où Modern Sex commence, Locas n'en est qu'au milieu de ses "origines". Il manque en fait dans Modern sex :

Tout l'épisode du Chepan (l'île où se déroule la minie série quelque peu SF Mechanics) et les relations entre Maggie et Rand Race, le beau gosse; l'épisode sur Maniakk vs Ultimax (le super héros);
Maggie en costume et Ultimax

L'épisode du manoir de Costigan (l'homme à
corne), avec Penny et le week-end étrange des copines
dans ce manoir aux cent pièces;

la même dans une pièce cachée du manoir
(comme quoi elle n'a pas toujours été enveloppée la petite).



L'épisode traitant de Maria Isabel Ortiz, la punk décalée et soeur de Speedy, et les origines du groupe de Hopey (la llorona, ou Missiles of October, ça dépend, ils changent tout le temps); celui sur Rena Titanon, tante de Maggie et reine du catch (future minie série à elle toute seule); plus la fin du groupe de Hopey;
les relations entre Renata et Maggie lorsqu'elle est "embauchée" comme son agent; les relations (sexuelles) entre Maggie et Ray Dominguez, son copain d'enfance;

Et enfin... comment Maggie (toujours elle) a finie par atteindre le poids qu'on lui connait. ...Dommage... mais c'est
aussi ce qui rend la série si réaliste.
On ira par contre chercher les premières pages d'introduction de Locas (Seuil), (celles introduisant Hopey de manière instantanée) dans "Mechanics" (pulié chez Comics USA en 1987), au beau milieu d'épisodes particuliers se déroulant au Chepan (alors qu'à l'époque on ne savait pas de quoi il s'agissait), et d'épisodes de Penny Century (les relations entre Cortigan, Penny et Rand Race).

L'album US qui correspondrait finalement à Modern sex
Vous avez suivi ? non ? bon...
Tout cela pour dire que dorénavant, vous n'avez plus aucune raison de louper cette intégrale, qui a au moins le mérite de reprendre les choses de façon chronologique ; à moins de vous payer les éditions américaines, nombreuses, ... d'autant plus que Fantagraphics à découpé les minies séries en albums. (Penny century, Locas, La mort de Speedy, Palomar, etc...)
... Si vous lisez l'anglais couramment, et au taux de change actuel...ça peut être intéressant.

Merci, bonsoir.

© pour tous les dessins : Jaime Hernandez
Voir les albums Love and Rockets chez Fantagraphics books

dimanche 19 août 2007

Le cavalier (un retour de vacances)


Pour la rentrée d'Hectorvadair, quoi de mieux que quelques vers, un petit dessin, et un peu de musique...

Voilà donc un cavalier surgit d'un flash en vacances et réalisé à main levée sur la table de la véranda à St Cyprien, pour la joie de dessiner comme ça, vite fait. Colorié ensuite avec Laureline, 8 ans.

Là dessus, ajoutons un fond de bonne musique écoutée ces vacances, à savoir Abd'Al Malik, et l'intro de son dernier album : "Gibraltar". Prenez une belle compilation de Nina Simone (Gold collection, 2007), rajoutez-y deux trois vers sortis un soir de rentrée le soir à table, secouez... et servez avec un petit mp3 pour écouter la version originale de Nina qui a servi au jeune black de Gibraltar, et vous obtenez ça :

"Il subsistait à l'horizon
des formes évanescentes.

Quelques lointains guerriers
devaient s'enfuir, je le présume.

Puis tout disparu dans la brume,
tel j'aurais pu imaginer

Une bataille mourante,
une sorte d'apparition."


Sinnerman intro (Nina Simone)




dimanche 8 juillet 2007

Bernie Wrightson in french

Ca y est !

Annonçé il y a quelques années sur le blog d'Hector, le site consacré à la bibliographie française de Bernie Wrightson est enfin ouvert.

Tout n'est pas encore définitif ni complet, mais vous pouvez dores et déjà y trouver de nombreuses informations et... des images inédites sur le web.


Le lien : Bernie Wrightson in french

jeudi 28 juin 2007

Envoyé spécial au Japon

Si vous étiez sur France 2 ce soir en début de soirée, et sur Envoyé spécial vous avez sûrement pu voir ce superbe documentaire abordant d'une façon intelligente et moderne le Manga.
Il y a déjà eu des émissions traitant du sujet, mais ce soir, las de toujours nous abreuver des mêmes rengaines et des mêmes références, les reporters ont préférés suivre cette fois le boss des éditions Cornelius à Tokyo, où il nous présente l'auteur de Nononba édité chez lui, (Shigeru Mizuki), et dont l'ouvrage a été primé au dernier Angoulème. (voir chronique sur IDDBD).
Ce vieux monsieur plein d'humour nous entraine dans son antre pleine de démons, et nous offre à voir un original manga de Okusai du 19eme siècle. (waouh !)
On se ballade dans les studios de la Tohô (montage d'épisodes de Naruto) puis c'est ensuite le tour de Hiroshi Hirata de nous montrer son talent de calligraphe et de dessinateur de Samouraïs (cf à droite). Encore un vieux monsieur à qui on ne la fait pas, loin des studios et des assistants.
On aura le droit encore à une visite de Yushihiro Tatsumi, quinquagénaire indépendant qui a réalisé entre autre "les larmes de la bête" (traduit chez Vertige Graphic, voir doc plus bas)... bref on l'aura compris, cette fois, c'est du lourd, et le manga adulte à la côte.
Jean David Morvan est aussi interviewé, expliquant pourquoi les européens à son avis aiment le manga (la différence et la richesse des scénarios) (cqfd), et on se baladera dans diverse boutiques ou librairies de nuit toutes plus séduisantes les unes que les autres.
Le reportage se fini avec monsieur Hirata, venu en France visiter son éditeur (Delcourt) et qui en profite pour dédicacer à sa façon (calligraphique, et en chantant) quelques ouvrages en pleine campagne à des adolescents emerveillés; avant de s'éloigner tel un samouraï mélancolique au milieu des champs verdoyants français...
...Que c'est beau un manga ! (quand c'est bien filmé).

mardi 26 juin 2007

Persepolis : le film !

PERSEPOLIS
Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud
(alias Winschluss)

sortie 27 Juin 2007 (Diaphana films)
Persepolis sort ce Mercredi, et il faut aller le voir.

Mardi dernier avait lieu l'avant première proposée par l'Espace Renoir de Roanne (42) et ce qui ressort du premier essai cinématographique de nos deux dessinateurs c'est ...une sacré maîtrise.

Maîtrise du fond : l'histoire de Marjane Satrapi a déjà fait ses preuves sous forme de bande dessinée et est à nouveau prenante içi, sous forme animée.
Maîtrise de l'animation : Il n'y a pas eu de surenchère du point de vue technique et même si l'on a à faire à un travail de longue haleine, le style sobre de la jeune dessinatrice a trouvé chaussure a son pied grâce à un travail d'équipe bien dirigé.

L'humour est aussi bien présent, ce qui n'est pas le moindre des atouts d'un film traitant d'un sujet difficile : la fuite du dernier roi d'Iran et l'avènement de la république islamique sous l'emprise des gardiens de la révolution début 1979.
C'est l'un des facteurs essentiel qui rendent le résultat visible par des enfants à partir de dix ans à mon avis : l'humour; ...ainsi que cette analyse faite par les yeux d'une petite fille ou plutôt d'une jeune femme dont les souvenirs remontent à l'enfance.

J'avais beaucoup apprécié le premier tome de Persepolis, le livre, paru chez l'Association en 2001. J'avais un peu moins accroché sur le tome 3 et le passage obligé de la jeune réfugiée en Autriche... jugé moins fort, et l'accusant à tort d'un début de surenchère médiatique. Le film qui résume peu ou prou l'ensemble des quatre tomes parus offre une vision beaucoup plus globale, dynamique et émouvante de cette histoire autobiographique (sans fin ?)

Marjane Satrapi et son coéquipier rendent par le biais du 7eme art une voix, un visage et en tous cas un hommage posthume inestimable à tous les amis ou anonymes iraniens disparus durant ces évenements, et cet hommage nous atteint de façon physique et très intime, faisant de cette oeuvre une réussite artistique admirable et un bel outil pédagogique.


Bonus :

Pour en savoir plus sur les évènements d'Iran, sur
Wikipédia.

Pour mieux connaître la bibliographie de Vincent Parrondeau, alias Winschluss, le créateur de Monsieur Ferraille (à droite)







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