1981 Magic strip
C'était en 1997, je venais d'intégrer la médiathèque de Roanne, toute neuve, à peine sortie de terre, et compulsant, quelques mois après le déménagement, le catalogue qui commençait a être numérisé, je réalise qu'un exemplaire du Sam Bronx et les robots de Serge Clerc est conservé dans le fonds patrimonial.
Pourquoi ? Et bien parce que la parution de cet album, de la petite structure belge "in" de l'époque, monté par les frères Pasamonik, était l'une des toutes premières de l'auteur, parti en effet de Roanne pour Paris une poignée d'années auparavant (en 1975). Il était donc encore connu en son pays, et sera d'ailleurs honoré en 1982 à Roanne lors d'une exposition autour d'autres artistes locaux, mais...j'aurais l'occasion d'y revenir d'ici la fin de l'année. (...)
Quelques 17 ans plus tard donc, voilà que ce petit format au dos toilé, et en bichromie noir et rouge/rosé, déjà devenu un peu rare, fait surface devant mes yeux. Un exemplaire que j'ai juste le temps de feuilleter rapidement, car il n'est pas au prêt, et qui me laisse une impression mitigée, pour ne pas dire un certain apriori négatif, davantage habitué aux belles planches couleurs de l'auteur dans Métal hurlant. Une historiette bâclée ? Des personnages sans saveurs ?...j'en étais resté là.
Et puis...le temps passe...je complète ma collection Serge Clerc...et j'ai l'opportunité, durant ce confinement Covid, de trouver un exemplaire à très petit prix sur le web. Aubaine. Là, il m'apparaît clairement que ce Sam Bronx et les robots est un incontournable de la ligne claire française. Tout d'abord, la présentation, qui comme chaque titre de la collection Atomium, rappelons-le, propose un petit format fortement cartonné avec dos toilé, "à l'ancienne", faisant tout le charme de celle-ci, en direct clin d'oeil aux classiques belges de Dupuis ou Lombard.
Ensuite, un mot rigolo d'Yves Chaland est imprimé au quatrième de couverture, et enfin, le contenu : des pages de garde rouge avec série de dessins très esthétique, et deux petites histoires, de 16 et 8 pages chacune, mettant en scène ce dessinateur stakhanoviste, miroir du dessinateur espion roannais, qui, dans la ville du future Megaville, doit livrer les 876 pages de sa BD " Alpha Spy 31 (du nom de son robot accompagnateur) contre les saturniens" aux "sales gosses mutants que je hais". Une course en voiture (un glisseur très stylé) qui va se terminer en cata avec la police locale.
Déjà tout l'humour acide de Clerc résumé en quelques vignettes, que l'auteur tente de réaffirmer aujourd'hui, alors qu'il dessine d'arrache pied, comme son anti héros, des pages de dessins, à paraître normalement prochainement chez Dupuis.
Le second épisode : "Meurtre sur Megaville", pourra interpeller par son parallèle avec le début de L'incal de Jodorowsky et Moebius, qui a certainement influencé l'auteur. (1)
Cette course poursuite contre un tireur "indépendant" à travers les dédales, quartier et niveaux de Megaville, et la discussion de badauds, dont le robot domestique Alpha Spy 31, sur l'origine et le modèle de l'arme du tueur, amènent cependant un ton et une originalité toute Clercienne à ces quelques pages.
Sam Bronx, qui était apparu auparavant dans quelques crobards auprès de Phil perfect première version, n'avait jamais connu d'histoire complète en solo, et s'il va devenir l'accolyte du détective Rock dans les pages de Metal hurlant au long de l'année 81et les albums futurs à venir en 1982, apparaît dans ce petit album comme une sorte de créature aux yeux globuleux, dans une version bien particulière et SF qui en fait un personnage à part, presque différent. Deux récits et un mini album le mettant quelque sorte "en orbite", lui offrant un écrin incomparable.
(1) L'Incal a paru en album en septembre 1981. Cependant, John Difool a connu un premier épisode dans le numéro 58 de Métal hurlant , en décembre 1980, puis la série s'est développée dés le 59 daté janvier1981. Quant à Sam Bronx, il apparaît en septembre 1981, pour un gag, dans...le journal de Spirou 2265 ! L'album a lui paru au dernier trimestre de la même année (Info de l'auteur, aucun dépôt légal de mois n'étant noté dans le livre).
C'était en 1997, je venais d'intégrer la médiathèque de Roanne, toute neuve, à peine sortie de terre, et compulsant, quelques mois après le déménagement, le catalogue qui commençait a être numérisé, je réalise qu'un exemplaire du Sam Bronx et les robots de Serge Clerc est conservé dans le fonds patrimonial.
Pourquoi ? Et bien parce que la parution de cet album, de la petite structure belge "in" de l'époque, monté par les frères Pasamonik, était l'une des toutes premières de l'auteur, parti en effet de Roanne pour Paris une poignée d'années auparavant (en 1975). Il était donc encore connu en son pays, et sera d'ailleurs honoré en 1982 à Roanne lors d'une exposition autour d'autres artistes locaux, mais...j'aurais l'occasion d'y revenir d'ici la fin de l'année. (...)
Quelques 17 ans plus tard donc, voilà que ce petit format au dos toilé, et en bichromie noir et rouge/rosé, déjà devenu un peu rare, fait surface devant mes yeux. Un exemplaire que j'ai juste le temps de feuilleter rapidement, car il n'est pas au prêt, et qui me laisse une impression mitigée, pour ne pas dire un certain apriori négatif, davantage habitué aux belles planches couleurs de l'auteur dans Métal hurlant. Une historiette bâclée ? Des personnages sans saveurs ?...j'en étais resté là.
Et puis...le temps passe...je complète ma collection Serge Clerc...et j'ai l'opportunité, durant ce confinement Covid, de trouver un exemplaire à très petit prix sur le web. Aubaine. Là, il m'apparaît clairement que ce Sam Bronx et les robots est un incontournable de la ligne claire française. Tout d'abord, la présentation, qui comme chaque titre de la collection Atomium, rappelons-le, propose un petit format fortement cartonné avec dos toilé, "à l'ancienne", faisant tout le charme de celle-ci, en direct clin d'oeil aux classiques belges de Dupuis ou Lombard.
Déjà tout l'humour acide de Clerc résumé en quelques vignettes, que l'auteur tente de réaffirmer aujourd'hui, alors qu'il dessine d'arrache pied, comme son anti héros, des pages de dessins, à paraître normalement prochainement chez Dupuis.
Le second épisode : "Meurtre sur Megaville", pourra interpeller par son parallèle avec le début de L'incal de Jodorowsky et Moebius, qui a certainement influencé l'auteur. (1)
Cette course poursuite contre un tireur "indépendant" à travers les dédales, quartier et niveaux de Megaville, et la discussion de badauds, dont le robot domestique Alpha Spy 31, sur l'origine et le modèle de l'arme du tueur, amènent cependant un ton et une originalité toute Clercienne à ces quelques pages.
Sam Bronx, qui était apparu auparavant dans quelques crobards auprès de Phil perfect première version, n'avait jamais connu d'histoire complète en solo, et s'il va devenir l'accolyte du détective Rock dans les pages de Metal hurlant au long de l'année 81et les albums futurs à venir en 1982, apparaît dans ce petit album comme une sorte de créature aux yeux globuleux, dans une version bien particulière et SF qui en fait un personnage à part, presque différent. Deux récits et un mini album le mettant quelque sorte "en orbite", lui offrant un écrin incomparable.
Le gag paru dans Spirou 2565 |
Ci-dessus : Sam Bronx (toute première version ?)
dans Univers folio (Ponte Mirone, 1980)
dans Univers folio (Ponte Mirone, 1980)
(1) L'Incal a paru en album en septembre 1981. Cependant, John Difool a connu un premier épisode dans le numéro 58 de Métal hurlant , en décembre 1980, puis la série s'est développée dés le 59 daté janvier1981. Quant à Sam Bronx, il apparaît en septembre 1981, pour un gag, dans...le journal de Spirou 2265 ! L'album a lui paru au dernier trimestre de la même année (Info de l'auteur, aucun dépôt légal de mois n'étant noté dans le livre).