... en analysant un film de 2004.
En 2007 est sortit “La dernière légion” adaptation du roman de Valerio Manfredi dont deux notes de ce blog ont déjà traité copieusement. (lire içi)
Il s’agissait d’un film abordant de façon un peu biaisée le mythe Arthurien en proposant entre autre une théorie sur l’origine de l’épée Excalibur. Les incohérences du film (moins du roman) ont alors été soulignées.
Aujour’hui, attardons nous sur ce “King Arthur” dont je n’avais pour ma part pas entendu parler lors de sa sortie. (...)
Il s’avère que ce film offre une approche beaucoup plus intéressante et cohérente que n’importe quelle autre réalisation sur le même sujet.
Tout d’abord, une rectification s’impose :
On nous a toujours, et encore plus dans le cadre du cinéma, proposé un cadre moyen-âgeux pour cette légende, nous habituant à des fresques et tournois chevaleresques (sans parler des Monty pythons), faisant de Lancelot et Galahad des héros du 12eme siècle. Ors il est averé depuis de nombreuses années maintenant que la légende arthurienne, colportée par des écrits français du haut moyen-âge ensuite repris par les anglo- saxons, remonte en fait au Veme siècle.
Castus Artorius est issu d’une famille romaine dont les origines sont attestées en Bretagne depuis le IIeme siècle (première occupation romaine de l’île en 43 après JC) (1)). Ce nom s’est transmis au fil du temps jusqu’à être porté par un chef de guerre chargé d’une garnison vers le mur d’hadrien afin de maintenir l’ordre, avant que les troupes romaines ne quittent définitivement l’île en 407. (2).
La bataille du Mont Badon en 500 ou 530 qu’il a mené contre les saxons en étant le point culminant.
C’est cette histoire qu’essaie de raconter King Arthur. Et son réalisateur y parvient plutôt bien.
Antoine Fuqua est né en 1965. C’est un réalisateur noir qui a commencé sa carrière en tournant des clips pour Stevie Wonder ou Prince. Depuis il a réalisé une poignée de films du genre action. Le scénariste, David Franzoni a quant à lui travaillé sur d’autres thèmes du genre “peplum”, tels Gladiator, ou Hannibal (à venir).
Le casting est intéressant :
Clive Owen interprète ce commandant au grand coeur, humaniste, partagé entre un souvenir d’une grande Rome qui n’existe déjà plus, et l’amour de son vrai pays, la Bretagne, pour lequel il se bat sans le savoir depuis plus de quinze ans.
L’air posé et sérieux de l’acteur convient parfaitement au personnage.
Ses chavaliers Sarmates, enlevés quinze ans plus tôt à leur pays d’origine par les romains pour leur valeur au combat (dans le cadre des foederati) (3) sont sur le point de finir aussi leur devoir.
Ioan Gruffudd, que l’on aura vu entre temps dans un autre rôle plus rigolo puisque c’est le docteur Red Richards des Quatre fantastiques interprète içi Lancelot, chevalier aux deux épées, plutôt fougueux. (“Lancelot”, pas très Sarmate comme nom, mais bon...).
On remarquera aussi “Dagonet”, espèce de brute au grand coeur, interprété par Ray Stevenson, alias Titus Pullo dans la série Rome filmée pratiquement au même moment . (la première saison a été diffusée en 2005). Etrange de retrouver ce légionnaire à nouveau au service de Rome, pour le quasi même rôle.
Tout le début du film hésite d’ailleurs à le montrer, comme si son rôle devait plutôt se révéler vers la fin. Et c’est ce qu’il advient . Un rôle de héros sacrifié, toujours aimé par les enfants.
Quant à Guenièvre, (Keira Knightley), elle est une guerrière Picte qui a été capturée par les romains et emprisonnée après avoir été torturée. Elle est malheureusement à l’origine d’une des rares incohérences du scénario et il est dommage qu’à l’instar de “La dernière légion”, se soit encore le personnage féminin qui souffre ce genre de désastre.
Mise en avant sur l’affiche , (trop) belle, (trop) bien coifée et maquillée, elle donne encore ce côté hollywoodien kitsch à un film qui s’en serait passé.
Explications : au milieu du film, découverte dans une geôle par les chevaliers, quasiment murée vivante, elle est une jeune picte aux mains démises qui fait un personnage attachant pour le rôle de la future (grande) dame de Bretagne.
Une fois remise, dans son rôle de guerrière elle n’est pas mal non plus , peinte de bleu en meneuse de troupe pour contrer les saxons. Mais alors, si on nous la présente comme une guerrière si douée, on peut se demander comment elle a pu se faire capturer par une garnison romaine de quelques hommes? et puis... pourquoi avoir choisi de la montrer habillée de façon si “mode” sur l’affiche, telle une robin des bois “fashion” qu’elle n’est pas ? Cela est quelque peu en contradiction avec ce que l’on voit dans une grande partie du film.On comprend que la communication autour de l’oeuvre se passe de logique. Dommage...
Que dire alors du résumé au dos du DVD qui écrit “Arthur se voir confier une dernière mission : Il doit secourir la belle Guenièvre torturée pour hérésie (...).???
C’est cela l’hérésie : nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
Dans le film, la vraie mission d’Arthur et de ses chevaliers, envoyés par l’évèque Germanius est d’aller sauver avant que la nasse saxonne ne se referme le jeune Alecto et sa famille, les Honorius, isolés au nord du mur d’Hadrien.
Alecto, filleul préféré du pape, dixit Germanius, est promu à un grand avenir à Rome.
On est donc loin du sauvetage d’une belle Guenièvre , inconnue d’ailleurs à ce moment là du scénario. (!!???)
Alors oui, il est vrai que le réalisateur nous fait bien prendre conscience de l’arrivée du moyen âge en ces temps reculés, avec ces images de seigneurs et cerfs (cf la garnison de Marius honorius, ressemblant à un château féodal, avec ses esclaves qui s’affairent au dehors dans la terre), ses dérives religieuses (la geôle et le instruments de tortures, pour “hérésie”), ou bien ce vieil homme attaché et fouetté dehors pour avoir osé se rebeller contre son maître qui exigeait toute la récolte (de blé) des “paysans”. Autant de thèmes associés au moyen-âge.
C’est l’un des principaux attraits d’ailleurs du film qui nous offre à voir d’un autre oeil ces “dark ages” (âges sombres) si peu documentés (surtout au cinéma) de façon correcte, et qui ont bien été, de fait, une transition entre l’antiquité et le moyen âge.
Les parures des chevaliers (ou de leur chevaux) quant à eux venant des contrées raffinées de l’est (cuirasses et casques des steppes, portées à la fin du film) donnent à voir aussi une autre possibilité des origines des armures chevaleresques à venir...
On notera à ce sujet que les scènes de combat (sutout celles de la bataille finale) frappent l’imaginaire en rappelant des scènes de tournois vues par exemple dans un classique comme “Les chevaliers de la table ronde” (Richard Thorpe 1953).
Ces chevaux harnachés, et leurs cavaliers munis de tout petits écus, chargeant sur un terrain découvert et le fracas des lourdes épées évoquent d’avantage le moyen-âge que les batailles antiques rangées, avec grands boucliers et longues lances.
Le fait d’associer ces chavaliers aux guerriers pictes peinturlurés et utilisant leurs flèches, leurs lances et des catapultes (romaines ?) ajoute à cette impression de “transition historique”.
Parmis les incontournables de la légende arturienne figure aussi la table ronde. Elle est bien sûr montrée içi, bien que trop grande par rapport au nombre de chevaliers. (“certains sont morts au combat depuis ” dixit Arthur). On notera aussi la présence (relativement discrète) de Merlin, sous les traits d’une sorte de druide Picte un peu fou, qui s’allie à Arthur en fin de compte afin de repousser les envahisseur saxons. (crédible.)
Quant à la scène de mariage finale sur une falaise, au centre de pierres élevées, elle lance définitivement la légende d’Arthur en tant que roi des bretons.
Lorsque l’on sait que des ruines d’un château ont été retrouvées sur ce genre de falaise et datent à peu près de cette époque (cf documentaire d’Arte 2007 sur la légende arthurienne), on apprécie le clin d’oeil.
On imagne d’ailleurs aisèment que le lieu de bataille du mont Badon parsemé de cadavres n’avait pas du à l’époque constituer un endroit idéal pour débuter un règne sur cette île....
Quel roi habiterait d’ailleurs dans un mur ?? (même si le castus attenant offrait quelques commodités).
En guise de conclusion, “King Arthur” peut être considéré, malgré quelques réserves mises de côté, comme le film le plus intéressant réalisé à ce jour sur le sujet .
Références :
(1) Atlas de la civilisation occidentale (Hachette 1994, p. 90)
(2) Mythologies du monde entier (Duncan Baird 1993; p. 189)
(3) les Cataphractaires : http://fr.wikipedia.org/wiki/Cataphractaire
A lire, l’excellente analyse du site “Peplums”
Le site anglais de Movie City News (très complet)
avec entre autres un résumé des autres films inspirés par la légende et de nombreux liens sur la légende (mais en anglais).
et quelques critiques de spectateurs intéressantes
>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>> "L'Intuition m'a amené ici" (John Lennon) >>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>Narration graphique, cinéma, musique, la vie, et ce genre de choses...
jeudi 31 janvier 2008
lundi 21 janvier 2008
(Réflex) ions parallèles, ou électrons libres ?
Guy Morisson et (Soli)cid Murer ont tous deux la quarantaine passée, et sont deux artistes roannais.
Lui est projectionniste dans un cinéma d'art et d'essai local apprécié, et photographe amateur reconnu; elle, couturière "at home".
A eux deux ils exposent de temps en temps, et de plus en plus souvent ces cinq dernières années.
Leur dernière exposition "Réflex ions parallèles" s'est déroulée à Mably, espace de la tour du 17 Novembre au 2 Décembre 2007, et a (encore) été une réussite.
La précédente, (Mars 2007), collective, intitulée "Freudonne moi " mettait en scène (entre autres dispositions relatives à l'univers Freudien) des photographies de Mr Morisson dans un cadre original.
En effet ce dernier avait demandé à diverses personnes de son entourage de le prendre lui en photo à l'aide de son appareil, le tout dans une position sensée le représenter au mieux aux yeux du photographe d'un jour. (...) Puis de lui associer ensuite une "signature". Le but étant la réflexion sur l'importance de cette fameuse signature qui nous suit toute notre vie et dont on ne sait pratiquement rien.
Le thème de l'identité et de la recherche de son "moi" au travers des autres était déjà donc intéressante. C'est à nouveau autour d'un thème similaire que nous avons retrouvé Guy cette fin d'année.
Réflex ions parallèles associait en effet de nouveaux clichés du photographe ainsi que quelques nouvelles installations originales de son amie.
Alors que Guy avait demandé à nouveau à des personnes de son choix de poser devant son réflex en tenant devant leur tête un n° géant de ticket d'attente (toujours la perte de l'identité), ces clichés étaient ensuite proposés dans une installation en 3D pouvant rappeller le soufflet d'un vieil appareil justement, ou l'accroche d'objets personnels à sécher (?!) , ou les les effets des mineurs descendant dans les pénombres ...
Ci dessus : une photo de l'exposition. (© G Morisson)
A droite ci-dessus : Le carton d'invitation, bordé de coutures.
Cid quant à elle proposait sa vision du monde d'aujourd'hui.
Une vision faite de pessimisme. Une vision de ce que les hommes sont en train de faire à la planète sur laquelle ils vivent. Une vision vue par exemple à travers les yeux de dizaines d'animaux en plastique, miniatures, ou empaillés... tirant des fils reliés à un métier à tisser. Un "défilochage" indépendant de leur volonté...qui donnait à voir de manière très humoristique et en même temps très pertinente la dure réalité de notre course en avant vers la destruction.
...Guy et Cid : des ions parallèles... ou des électrons libres ?
A vous d'en juger.
Lui est projectionniste dans un cinéma d'art et d'essai local apprécié, et photographe amateur reconnu; elle, couturière "at home".
A eux deux ils exposent de temps en temps, et de plus en plus souvent ces cinq dernières années.
Leur dernière exposition "Réflex ions parallèles" s'est déroulée à Mably, espace de la tour du 17 Novembre au 2 Décembre 2007, et a (encore) été une réussite.
La précédente, (Mars 2007), collective, intitulée "Freudonne moi " mettait en scène (entre autres dispositions relatives à l'univers Freudien) des photographies de Mr Morisson dans un cadre original.
En effet ce dernier avait demandé à diverses personnes de son entourage de le prendre lui en photo à l'aide de son appareil, le tout dans une position sensée le représenter au mieux aux yeux du photographe d'un jour. (...) Puis de lui associer ensuite une "signature". Le but étant la réflexion sur l'importance de cette fameuse signature qui nous suit toute notre vie et dont on ne sait pratiquement rien.
Le thème de l'identité et de la recherche de son "moi" au travers des autres était déjà donc intéressante. C'est à nouveau autour d'un thème similaire que nous avons retrouvé Guy cette fin d'année.
Réflex ions parallèles associait en effet de nouveaux clichés du photographe ainsi que quelques nouvelles installations originales de son amie.
Alors que Guy avait demandé à nouveau à des personnes de son choix de poser devant son réflex en tenant devant leur tête un n° géant de ticket d'attente (toujours la perte de l'identité), ces clichés étaient ensuite proposés dans une installation en 3D pouvant rappeller le soufflet d'un vieil appareil justement, ou l'accroche d'objets personnels à sécher (?!) , ou les les effets des mineurs descendant dans les pénombres ...
Ci dessus : une photo de l'exposition. (© G Morisson)
A droite ci-dessus : Le carton d'invitation, bordé de coutures.
Cid quant à elle proposait sa vision du monde d'aujourd'hui.
Une vision faite de pessimisme. Une vision de ce que les hommes sont en train de faire à la planète sur laquelle ils vivent. Une vision vue par exemple à travers les yeux de dizaines d'animaux en plastique, miniatures, ou empaillés... tirant des fils reliés à un métier à tisser. Un "défilochage" indépendant de leur volonté...qui donnait à voir de manière très humoristique et en même temps très pertinente la dure réalité de notre course en avant vers la destruction.
...Guy et Cid : des ions parallèles... ou des électrons libres ?
A vous d'en juger.
Un facteur très tranquille
La Bicyclette rouge
Kim Dong Hwa
Paquet 2006
On a déjà eu l'occasion de parler de Manhwa, ce manga coréen particulièrement succulent, que j'ai pour ma part déjà pu apprécier avec les oeuvres de Choi Kyu-Sok (Nouilles Tchajang, et L'amour est une proteine. Cf chroniques sur IDDBD).
Kim Dong Hwa, quinquagénaire apparemment tranquille nous offre avec cette Bicyclette rouge les histoires d'un jeune facteur effectuant sa tournée dans un village de campagne coréen.
Plus que des histoires, ce sont comme de véritables poèmes que chaque épisode, d'environ 4 pages à chaque fois nous présente, comme des pensées révélées au fur et à mesure et transposées dans ce média. Elles sont d'ailleurs toutes précédées d'un poème dans le second tome.
Les dessins très précis de l'auteur, ainsi que les couleurs légères qu'il leur associe participent pleinement de cette impression de brise qui nous envahit à la lecture de chaque scénette.
L'humanisme qui imprègne chaque case, chaque histoire, est un vrai beaume au coeur, et dans un monde généralement brutal ou jeux de combat et histoires d'heroic fantasy guerrières se volent la vedette, il est reposant et agréable de s'attarder ainsi.
Seul Taniguchi avec un manga comme " L'homme qui marche" et son art de conter le temps qui passe peut se vanter d'autant de tranquilité.
...Mieux que de la bande dessinée, plus fort qu'un manwha habituel, La Bicyclette rouge est un produit pharmaceutique puissant qui vous permet de terminer (ou de commencer) calmement et sereinement une journée, au delà de n'importe quel anti- anxiolitique.
Recommandé par l'herboriste Hector.
Voir la page de Kiw Dong Hwa sur le site de Paquet
Kim Dong Hwa
Paquet 2006
On a déjà eu l'occasion de parler de Manhwa, ce manga coréen particulièrement succulent, que j'ai pour ma part déjà pu apprécier avec les oeuvres de Choi Kyu-Sok (Nouilles Tchajang, et L'amour est une proteine. Cf chroniques sur IDDBD).
Kim Dong Hwa, quinquagénaire apparemment tranquille nous offre avec cette Bicyclette rouge les histoires d'un jeune facteur effectuant sa tournée dans un village de campagne coréen.
Plus que des histoires, ce sont comme de véritables poèmes que chaque épisode, d'environ 4 pages à chaque fois nous présente, comme des pensées révélées au fur et à mesure et transposées dans ce média. Elles sont d'ailleurs toutes précédées d'un poème dans le second tome.
Les dessins très précis de l'auteur, ainsi que les couleurs légères qu'il leur associe participent pleinement de cette impression de brise qui nous envahit à la lecture de chaque scénette.
L'humanisme qui imprègne chaque case, chaque histoire, est un vrai beaume au coeur, et dans un monde généralement brutal ou jeux de combat et histoires d'heroic fantasy guerrières se volent la vedette, il est reposant et agréable de s'attarder ainsi.
Seul Taniguchi avec un manga comme " L'homme qui marche" et son art de conter le temps qui passe peut se vanter d'autant de tranquilité.
...Mieux que de la bande dessinée, plus fort qu'un manwha habituel, La Bicyclette rouge est un produit pharmaceutique puissant qui vous permet de terminer (ou de commencer) calmement et sereinement une journée, au delà de n'importe quel anti- anxiolitique.
Recommandé par l'herboriste Hector.
Voir la page de Kiw Dong Hwa sur le site de Paquet
Perdue dans Mexico : " La Perdida " par Jessica Abel
(2007 Delcourt)
La Perdida fait partie de ces gands romans graphiques américains tels Hicksville, Blanket, ou le Juif de New York, par Dylan Horrocks, Craig Thompson et Ben Katchor, respectivement. Grands ils le sont par leur taille, souvent plusieurs centaines de pages, et leurs histoires construites sur des scénarios exigeants et très matures.
La Perdida raconte les mésaventures de Carla, une américaine qui choisie de retrouver ses origines mexicaines en se rendant à Mexico. Elle retrouve d’abord sur place un ami, fils à papa fortuné, mais cela ne lui convient pas et elle préfère se faire des amis plus mexicains que les mexicains. Elle glisse ainsi petit à petit dans une dangereuse course vers le “réel” qui l’entrainera (malgrés elle ?) vers de sombres histoires. Elle s’y perdra.
Jessica Abel n’est pas franchement connue en France où aucunes de ses précédentes histoires n’avaient été traduites pour l’instant. Elle a cependant publié chez Fantagraphics. Voir par exemple sa collection des comics Artbabe (1997-1998 : “Mirror, window"), ou la compilation d’anciennes histoires de 1989 : “Soundtracks”.
Ce superbe ouvrage de 256 pages (plus un glossaire) à la très belle jaquette peinte en couleur est un régal tant au niveau des yeux que de sa lecture. L’histoire ménage un suspens trés réussi, et la découverte du mexique vu par les yeux de cette touriste un peu naïve colle parfaitement avec notre propre regard, et c’est ainsi que Miss Abel nous immerge à petit feu dans son maelström. Le fait de laisser la plupart des dialogues en mexicain avec notes en bas de page participe au second plan à rendre le récit encore plus prenant.
Delcourt fait vraiment du bon boulot en alllant chercher et en traduisant ce genre d’ouvrage. Cela reste important à souligner.
Un must-have.
Voir la page de Jessica Abel sur le site de Fantagraphics
La Perdida fait partie de ces gands romans graphiques américains tels Hicksville, Blanket, ou le Juif de New York, par Dylan Horrocks, Craig Thompson et Ben Katchor, respectivement. Grands ils le sont par leur taille, souvent plusieurs centaines de pages, et leurs histoires construites sur des scénarios exigeants et très matures.
La Perdida raconte les mésaventures de Carla, une américaine qui choisie de retrouver ses origines mexicaines en se rendant à Mexico. Elle retrouve d’abord sur place un ami, fils à papa fortuné, mais cela ne lui convient pas et elle préfère se faire des amis plus mexicains que les mexicains. Elle glisse ainsi petit à petit dans une dangereuse course vers le “réel” qui l’entrainera (malgrés elle ?) vers de sombres histoires. Elle s’y perdra.
Jessica Abel n’est pas franchement connue en France où aucunes de ses précédentes histoires n’avaient été traduites pour l’instant. Elle a cependant publié chez Fantagraphics. Voir par exemple sa collection des comics Artbabe (1997-1998 : “Mirror, window"), ou la compilation d’anciennes histoires de 1989 : “Soundtracks”.
Ce superbe ouvrage de 256 pages (plus un glossaire) à la très belle jaquette peinte en couleur est un régal tant au niveau des yeux que de sa lecture. L’histoire ménage un suspens trés réussi, et la découverte du mexique vu par les yeux de cette touriste un peu naïve colle parfaitement avec notre propre regard, et c’est ainsi que Miss Abel nous immerge à petit feu dans son maelström. Le fait de laisser la plupart des dialogues en mexicain avec notes en bas de page participe au second plan à rendre le récit encore plus prenant.
Delcourt fait vraiment du bon boulot en alllant chercher et en traduisant ce genre d’ouvrage. Cela reste important à souligner.
Un must-have.
Voir la page de Jessica Abel sur le site de Fantagraphics
lundi 14 janvier 2008
Un trimestriel pas comme les autres ?
Ecarquillettes #5
Septembre 2007
Trimestriel de bande dessinée et d’illustration
5€50
Je vous avait déjà parlé de ce fanzine réalisé par un collectif de l’école des Beaux arts de Strasbourg (Esad) lors d’une précedente note.
C’est avec beaucoup de plaisir que je découvre ce numéro 5, esthétiquement réussi et au contenu de grande qualité. Ce 62 pages a changé de format depuis son n° 1 (c’est maintenant un 19,5 x 25,5) possède une belle couverture sérigraphiée en trois couleurs, et est toujours imprimé en noir et blanc. Cependant mes réticences liées au premier numéro sont complètement vaincues.
Le mélange entre textes illustrés, petits récits graphiques et simples dessins pleine page est bien calibré et rend la lecture agréable. On retrouve la plupart des auteurs déjà présents dans le n° 1 (Claire Agopian, Benjamin Adam, Emilie Chéron, Elisa Géhin, Baron Ours, Laurent Moreau, Nikol, Dom, Anne Hemstège, Matieu Demore, Thibaut Soulcié, Thomas Vieille, Claire Perret, Olivier Bron, Jérome Meyer Bisch, Violaine Leroy, Bapton, Véronique Joffre, Julia Wauters, Emmanuel Romeuf et Thomas Henri, Glen Chapron) et la majorité possèdent un réel potentiel créatif qui rend ce fanzine envoutant et désirable.
Evidemment, le contenu graphique est dans une lignée moderne bien dans le sillage de l’Association ou de dessinateurs tels Fréderic Peeters, ou Blutch, ou Vitko, ou bien Fred Bernard (style Picquigny), ou ce que l’on peut lire chez les éditions Flblb (http://editions.flblb.free.fr/), (ce qui en soit est plutôt flâteur), mais les scénarios ou scénettes se tiennent et font preuve de pas mal d‘inventivité, ce qui est déjà plus difficile à réaliser en collectif.
L’homogénéité (tant recherchée dans ce genre de publication) est donc atteinte.
J’aimerais vous donner des préférences d’auteurs, mais j’avoue avoir du mal tant tout ce contenu me ravi. Donc je n’aurais qu’une conclusion : commandez une copie !
(Entre temps vous pouvez vous rendre compte du contenu (intégral) sur leur site : http://ecarquillettes.free.fr)
Contact : ecarquillettes@gmail.com
Septembre 2007
Trimestriel de bande dessinée et d’illustration
5€50
Je vous avait déjà parlé de ce fanzine réalisé par un collectif de l’école des Beaux arts de Strasbourg (Esad) lors d’une précedente note.
C’est avec beaucoup de plaisir que je découvre ce numéro 5, esthétiquement réussi et au contenu de grande qualité. Ce 62 pages a changé de format depuis son n° 1 (c’est maintenant un 19,5 x 25,5) possède une belle couverture sérigraphiée en trois couleurs, et est toujours imprimé en noir et blanc. Cependant mes réticences liées au premier numéro sont complètement vaincues.
Le mélange entre textes illustrés, petits récits graphiques et simples dessins pleine page est bien calibré et rend la lecture agréable. On retrouve la plupart des auteurs déjà présents dans le n° 1 (Claire Agopian, Benjamin Adam, Emilie Chéron, Elisa Géhin, Baron Ours, Laurent Moreau, Nikol, Dom, Anne Hemstège, Matieu Demore, Thibaut Soulcié, Thomas Vieille, Claire Perret, Olivier Bron, Jérome Meyer Bisch, Violaine Leroy, Bapton, Véronique Joffre, Julia Wauters, Emmanuel Romeuf et Thomas Henri, Glen Chapron) et la majorité possèdent un réel potentiel créatif qui rend ce fanzine envoutant et désirable.
Evidemment, le contenu graphique est dans une lignée moderne bien dans le sillage de l’Association ou de dessinateurs tels Fréderic Peeters, ou Blutch, ou Vitko, ou bien Fred Bernard (style Picquigny), ou ce que l’on peut lire chez les éditions Flblb (http://editions.flblb.free.fr/), (ce qui en soit est plutôt flâteur), mais les scénarios ou scénettes se tiennent et font preuve de pas mal d‘inventivité, ce qui est déjà plus difficile à réaliser en collectif.
L’homogénéité (tant recherchée dans ce genre de publication) est donc atteinte.
J’aimerais vous donner des préférences d’auteurs, mais j’avoue avoir du mal tant tout ce contenu me ravi. Donc je n’aurais qu’une conclusion : commandez une copie !
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mardi 1 janvier 2008
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