>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>> "L'Intuition m'a amené ici" (John Lennon) >>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>Narration graphique, cinéma, musique, la vie, et ce genre de choses...
vendredi 13 mars 2009
samedi 7 mars 2009
Who watches the Watchmen ?
L'époque révolue où les comics étaient édités comme des BD franco-belges...
La sortie sur les écrans cette semaine du film The Watchmen de Zack Snyder, adapté du comics d'Alan Moore et Dave Gibbons rappelle des souvenirs et nous projette quelques vingt ans en arrière.
Un temps où la lecture de ce genre d'ouvrages n'était pas chose aussi évidente qu'aujourd'hui, et...
où Internet "n'existait pas".
Le milieu des années quatre vingt (les 80's) pour être plus précis.
Qu'en était-il alors ? Le comics américain, ouvert depuis peu à quelques bandes dessinées européennes et japonaises (grâce à Dargaud et aux Humanoides associés entre autres, avec Moebius, Mezière; Bilal..., ou Akira et Lone wolf and cub pour ne citer que deux mangas cultes) commencaient à reprendre du poil de la bête. Les super-héros avaient en effet un peu flanché dans les 70's, et, mis à part Deadman, Green lantern et quels autres scénarios intéressants, l'originalité n'était plus vraiment de mise et les collants beaucoup moins vendeur.
... C'est justement ce ton lié aux années new wave et cold que certains nouveaux auteurs vont développer :
Franck Miller, avec Elektra assassin, Dark Knight return (le retour du justicier de Gotham, Zenda 1987) ou Ronin (Zenda 1989, avec l'influence naissante du manga), mais aussi Michael kaluta (The Shadow), Bissette et Moore avec la reprise du Swamp thing de Len Wein, Dave Sims avec Cerebus the aardvark, Neil Gaiman et Dave Mc Kean (L'Orchidée noire : Zenda 1989), John Bolton (Marada la louve), Charles Burns, (Hard boiled), John Wagner (Judge Dredd), ou les frères Hernandez et leur "Love and rockets".
...Plus de sexe, plus de sang, plus de noirceur, mais aussi d'avantage de poésie et d'analyse sociale, à l'image de ces années synthétiques et déprimantes.
Kiosques
En France, ce sont des petits formats (Aredit-Artima par exemple ) mais le plus souvent des revues (en ce qui concerne ces premiers : Eclipse), mais aussi : Metal Hurlant, Special USA, les Cahiers de la bande dessinée, Epic (traduction de la version US), Spot BD édité par Dargaud, avec sa rubrique "Venus d'ailleurs" par Yellow kid et Vanina Vanini) qui vont nous parler ou nous révéler ces nouveaux venus.
Albums
En librairie, se seront les éditions : Zenda, Le Téméraire, Special USA/Albin Michel, Bethy, Les Humanoïdes associés, et les tout débuts de Delcourt. Toutes cartonnées, certaines (déjà) en format US (Le téméraire, Bethy, et la collection Super-héros de Comics USA), les autres, encore au format classique franco belge,... il ne faut pas trop choquer le lectorat.
C'est dans ce contexte que déboulera en 1987 "The Watchmen" (Les Gardiens), dans un grand format. Une BD ovni.
Six albums de 54 pages chacun (2 comics originaux par volume), publiés de 1987 à 1990, soit plus de 300 pages, pour un récit comme on en a encore jamais vu.
Mettant en scène des super héros ordinaires désabusés, aigris voir psychopathes, dans une ambiance mêlant science-fiction la plus imaginative et une critique sociale et politique frontale.
Ultra-violence et scènes érotiques crues, mais aussi conte poétique et méditation philosophique.
Alan Moore, puisque c'est de ce scénariste qu'il s'agit est anglais, mais travaille aux Etas-unis. Sa satire auto-critique est unique. Il vient tout bonnement de participer à sa façon à faire rentrer le comics et la bande dessinée en générale dans le 21eme siècle. Un sacré coup de pied au derrière qui laissera des traces.
Suivra par le même scénariste : "V pour Vendetta" (Zenda 1989) qui sera aussi adapté au cinéma de belle manière 15 ans plus tard.
Cet auteur est désormais considéré, tout comme ses pairs Neil Gaiman , Frank Miller ou Grant Morrison, Brian Michael Bendis et Warren Ellis plus récemment, comme un pape de la bande dessinée adulte anglo-saxonne contemporaine.
Car si il était de mise avant cela pour certains de critiquer la bande dessinée en arguant de façon implicite que des albums de 47 pages illustrés ne pouvaient être l'oeuvre que de fainéants (!...) c'est bien fini, et à l'instar d'ouvrages dit sérieux (essais, romans "difficiles"), il faut dorénavant se lever tôt afin d'appréhender ce genre de littérature.
Hétéroclisme.
Une diversité d'albums aux formats différents, des traductions pas toujours à la hauteur*, des suivis de séries approximatifs ou sans lendemain... c'était le lot de ces années 80 : Passionnantes, mais hétéroclites, et un peu imprévisibles.
(*) Les Gardiens, pour le coup ont bénéficié d'une bonne traduction de Jean Patrick Manchette et d'une maquette respectueuse.
Alors ?... c'est mieux aujourd'hui ?
Panini comics détient le quasi monopole de la traduction de comics (DC et Marvel) et publie à tire-larigo des tas de choses passionnantes depuis une poignée d'années. D'autres éditeurs détiennent néanmoins quelques bonnes licences et publient aussi des comics adultes ou des graphic novels, la plupart au format "trade paper back" (broché dos carré format US), ou cartonné, avec souvent reproduction des couvertures originales, préfaces...etc. (Delcourt, Le Seuil, ...)
Des (re) éditions raisonnées d'intégrales sont aussi devenues (enfin) monnaie courante : Spider-man, X-Men, Love and Rockets, Conan, Spirit, Peanuts.., chez Soleil, Dargaud, le Seuil...
Bref, le lecteur n'a que l'embarras du choix (même trop) et n'a même plus besoin de lire des revues spécialisées pour être au courant des parutions, les diverses feuilles d'information, les catalogues, sites internet et autres forums offrant un service "avant vente" aux petits oignons.
Reste une question cependant :
... "Who watches the watchmen ? " (Qui garde les gardiens ? (du temple)
.... Peut-être Dave Gibbons, ...voir la vidéo *
Ps : Au fait : "Alors, The Watchmen, le film " ??
Une totale réussite. Incroyable et hallucinante adaptation, largement au dessus de beaucoup d'oeuvres modernes du 7eme art. Réalisé de plus dans un contexte aujourd'hui temporellement inversé. (Une science-fiction se passant en 1985, écrite à l'époque !!).
Alan Moore prouve donc à nouveau, à l'image de "V pour Vendetta", et même s'il refuse d'apparaître à chaque fois aux génériques, que ses scénarios sont diablement intelligents et efficaces.
Un film qui devrait faire date dans l'histoire du cinéma, comme le comic book d'origine l'a fait auprès de ses pairs il y déjà 23 ans.
Chapeau bas.
Bibliographie :
*Cahiers de la Bande dessinée # 79 (Janvier 1988), avec Watchmen : le crépuscule des faux dieux : Un très complet dossier avec 12 pages d'analyses par Paul Gravett, Thierry Smolderen, Jean Paul Jennequin; un entretien avec Jean Patrick Manchette et des extraits d'interview d'Alan Moore tirés du Comics journal.
*Cbd #66 (nov-dec 1985), special USA, avec entre autre une découverte des auteurs : Frank Miller, Harvey Pekar, Les Frères Hernandez, Howard Chaykin, Steve Gerber et des entretiens avec Jeff Jones, Berni Wrightson...par Thierry Groensteen.
*Cbd #73 , (janv-fev 1987) avec Batman/Elektra asssassin "Qui se cache derrière le masque" (5 p de T. SmolderenScarce Annual 1990 spécial UK : interviews d'Alan Davis, Neil Gaiman et Dave McKean, Simon Bisley, Kevin O'Neill, David Lloyd, Hunt Emerson
# Scarce 32 : interview Archie Goodwin, dossier sur les justiciers des années 90 (the Spider, Deathstroke, Ghost Rider, Nomad, Watchmen, Marshal Law), articles sur la carrière d'Alfredo Alcala, Lobo's back, Jaime Hernandez, Calvin et Hobbes
Panini comics
Voir le site web.Swof #28 Hiver 2000 : Alan Moore
Swof #11 : Mazzuchelli; Swof # 18/19 : Matt Wagner/Alan Moore;
Swof #25 : Frank Miller
Voir le site web
Mais aussi :Comic box HS1 (Fev/Mars 2000) : "Retour vers le passé , 40 ans de comics en France" :
Où l'on pouvait lire en conclusion (...) Le prochain siècle (...) sera donc rempli de comic-books. On ne pouvait pas rêver mieux." (2 pages par Eva Roggante)
Comic box #22 (Avril 2000) : Les scénaristes (enfin) au pouvoir ? (4 p. de Fabrice Sapolksy)Wizard #4 (Oct 2000) : "Rétro comics les années 80", Interview Frank Miller, Neil Gaiman, Kurt Busiek, Mark Waid, et Les dix plus grands créateurs de comics. On peut y lire entre autre : "La meilleure année de la décennie pour les comics ? Sûrement 1986. Marvel et DC battent tous les records de ventes, l'engouement des fans est au plus haut et les médias commencent enfin à reparler des comics. " Suivi d'un récapitulatif des points forts (Watchmen, Batman Year one, Dark knight returns, Shadow de Chaykin, les 25 ans de Marvel, Daredevil born again de Miller, Maus de Spiegelman, Man of Steel de Byrne...
9eme Art # 6 (Janv 2001) : Enooorme dossier Alan Moore
Comic box annual #2 (Avril 2003) : "My comic book is rich . Le poids des auteurs anglais dans les comics américains." (Deux pages par Xavier Fournier)
Bang #5 (Hiver 2004) : Le retour des super-héros
Comic box (NF) #1 (Ete 2005) : "Les comics en France , la nouvelle donne". 4 pages concernant la seconde révolution du marché français en dix ans. Panini héberge désormais DC en plus de Marvel, l'arrivée en kiosque de Delcourt avec les catalogues d'Aspen, TMP (Spawn) et d'une partie de Top Cow. Quant à Semic, il se recentre sur les librairies. Plus l'entrée en scène de Wetta, Bamboo et Kymera.
(Dossier de Fabrice Sapolsky, XavierFournier, Antoine Maurel et Nicolas Lambret.)
Liens :
* L'excellent site de Comic box, avec en ce moment la vidéo de Dave Gibbons on Watchmen. Où l'on entend l'auteur dire entre autre que Alan Moore est très structuré. Qu'"il est un mozart du comic. Il vient avec la mélodie mais aussi toute l'orchestration" (...)
Mon précédent article sur "V pour vendetta" (Le Blog d'Hector)
Les Watchmen sur wikipedia
Cette note est humblement dédicacée à Jean Tristan Manchette (Doug Headline) des Éditions Zenda ainsi qu'aux Cahiers de la bande dessinée, sans qui ...
La sortie sur les écrans cette semaine du film The Watchmen de Zack Snyder, adapté du comics d'Alan Moore et Dave Gibbons rappelle des souvenirs et nous projette quelques vingt ans en arrière.
Un temps où la lecture de ce genre d'ouvrages n'était pas chose aussi évidente qu'aujourd'hui, et...
où Internet "n'existait pas".
Le milieu des années quatre vingt (les 80's) pour être plus précis.
Qu'en était-il alors ? Le comics américain, ouvert depuis peu à quelques bandes dessinées européennes et japonaises (grâce à Dargaud et aux Humanoides associés entre autres, avec Moebius, Mezière; Bilal..., ou Akira et Lone wolf and cub pour ne citer que deux mangas cultes) commencaient à reprendre du poil de la bête. Les super-héros avaient en effet un peu flanché dans les 70's, et, mis à part Deadman, Green lantern et quels autres scénarios intéressants, l'originalité n'était plus vraiment de mise et les collants beaucoup moins vendeur.
... C'est justement ce ton lié aux années new wave et cold que certains nouveaux auteurs vont développer :
Franck Miller, avec Elektra assassin, Dark Knight return (le retour du justicier de Gotham, Zenda 1987) ou Ronin (Zenda 1989, avec l'influence naissante du manga), mais aussi Michael kaluta (The Shadow), Bissette et Moore avec la reprise du Swamp thing de Len Wein, Dave Sims avec Cerebus the aardvark, Neil Gaiman et Dave Mc Kean (L'Orchidée noire : Zenda 1989), John Bolton (Marada la louve), Charles Burns, (Hard boiled), John Wagner (Judge Dredd), ou les frères Hernandez et leur "Love and rockets".
...Plus de sexe, plus de sang, plus de noirceur, mais aussi d'avantage de poésie et d'analyse sociale, à l'image de ces années synthétiques et déprimantes.
Kiosques
En France, ce sont des petits formats (Aredit-Artima par exemple ) mais le plus souvent des revues (en ce qui concerne ces premiers : Eclipse), mais aussi : Metal Hurlant, Special USA, les Cahiers de la bande dessinée, Epic (traduction de la version US), Spot BD édité par Dargaud, avec sa rubrique "Venus d'ailleurs" par Yellow kid et Vanina Vanini) qui vont nous parler ou nous révéler ces nouveaux venus.
Albums
En librairie, se seront les éditions : Zenda, Le Téméraire, Special USA/Albin Michel, Bethy, Les Humanoïdes associés, et les tout débuts de Delcourt. Toutes cartonnées, certaines (déjà) en format US (Le téméraire, Bethy, et la collection Super-héros de Comics USA), les autres, encore au format classique franco belge,... il ne faut pas trop choquer le lectorat.
C'est dans ce contexte que déboulera en 1987 "The Watchmen" (Les Gardiens), dans un grand format. Une BD ovni.
Six albums de 54 pages chacun (2 comics originaux par volume), publiés de 1987 à 1990, soit plus de 300 pages, pour un récit comme on en a encore jamais vu.
Mettant en scène des super héros ordinaires désabusés, aigris voir psychopathes, dans une ambiance mêlant science-fiction la plus imaginative et une critique sociale et politique frontale.
Ultra-violence et scènes érotiques crues, mais aussi conte poétique et méditation philosophique.
Alan Moore, puisque c'est de ce scénariste qu'il s'agit est anglais, mais travaille aux Etas-unis. Sa satire auto-critique est unique. Il vient tout bonnement de participer à sa façon à faire rentrer le comics et la bande dessinée en générale dans le 21eme siècle. Un sacré coup de pied au derrière qui laissera des traces.
Suivra par le même scénariste : "V pour Vendetta" (Zenda 1989) qui sera aussi adapté au cinéma de belle manière 15 ans plus tard.
Cet auteur est désormais considéré, tout comme ses pairs Neil Gaiman , Frank Miller ou Grant Morrison, Brian Michael Bendis et Warren Ellis plus récemment, comme un pape de la bande dessinée adulte anglo-saxonne contemporaine.
Car si il était de mise avant cela pour certains de critiquer la bande dessinée en arguant de façon implicite que des albums de 47 pages illustrés ne pouvaient être l'oeuvre que de fainéants (!...) c'est bien fini, et à l'instar d'ouvrages dit sérieux (essais, romans "difficiles"), il faut dorénavant se lever tôt afin d'appréhender ce genre de littérature.
Hétéroclisme.
Une diversité d'albums aux formats différents, des traductions pas toujours à la hauteur*, des suivis de séries approximatifs ou sans lendemain... c'était le lot de ces années 80 : Passionnantes, mais hétéroclites, et un peu imprévisibles.
(*) Les Gardiens, pour le coup ont bénéficié d'une bonne traduction de Jean Patrick Manchette et d'une maquette respectueuse.
Alors ?... c'est mieux aujourd'hui ?
Panini comics détient le quasi monopole de la traduction de comics (DC et Marvel) et publie à tire-larigo des tas de choses passionnantes depuis une poignée d'années. D'autres éditeurs détiennent néanmoins quelques bonnes licences et publient aussi des comics adultes ou des graphic novels, la plupart au format "trade paper back" (broché dos carré format US), ou cartonné, avec souvent reproduction des couvertures originales, préfaces...etc. (Delcourt, Le Seuil, ...)
Des (re) éditions raisonnées d'intégrales sont aussi devenues (enfin) monnaie courante : Spider-man, X-Men, Love and Rockets, Conan, Spirit, Peanuts.., chez Soleil, Dargaud, le Seuil...
La dernière édition intégrale française en date : (Fev 2009) à petit prix (15 euros !!) Une aubaine.
Bref, le lecteur n'a que l'embarras du choix (même trop) et n'a même plus besoin de lire des revues spécialisées pour être au courant des parutions, les diverses feuilles d'information, les catalogues, sites internet et autres forums offrant un service "avant vente" aux petits oignons.
Reste une question cependant :
... "Who watches the watchmen ? " (Qui garde les gardiens ? (du temple)
.... Peut-être Dave Gibbons, ...voir la vidéo *
Ps : Au fait : "Alors, The Watchmen, le film " ??
Une totale réussite. Incroyable et hallucinante adaptation, largement au dessus de beaucoup d'oeuvres modernes du 7eme art. Réalisé de plus dans un contexte aujourd'hui temporellement inversé. (Une science-fiction se passant en 1985, écrite à l'époque !!).
Alan Moore prouve donc à nouveau, à l'image de "V pour Vendetta", et même s'il refuse d'apparaître à chaque fois aux génériques, que ses scénarios sont diablement intelligents et efficaces.
Un film qui devrait faire date dans l'histoire du cinéma, comme le comic book d'origine l'a fait auprès de ses pairs il y déjà 23 ans.
Chapeau bas.
Bibliographie :
*Cahiers de la Bande dessinée # 79 (Janvier 1988), avec Watchmen : le crépuscule des faux dieux : Un très complet dossier avec 12 pages d'analyses par Paul Gravett, Thierry Smolderen, Jean Paul Jennequin; un entretien avec Jean Patrick Manchette et des extraits d'interview d'Alan Moore tirés du Comics journal.
*Cbd #66 (nov-dec 1985), special USA, avec entre autre une découverte des auteurs : Frank Miller, Harvey Pekar, Les Frères Hernandez, Howard Chaykin, Steve Gerber et des entretiens avec Jeff Jones, Berni Wrightson...par Thierry Groensteen.
*Cbd #73 , (janv-fev 1987) avec Batman/Elektra asssassin "Qui se cache derrière le masque" (5 p de T. SmolderenScarce Annual 1990 spécial UK : interviews d'Alan Davis, Neil Gaiman et Dave McKean, Simon Bisley, Kevin O'Neill, David Lloyd, Hunt Emerson
# Scarce 32 : interview Archie Goodwin, dossier sur les justiciers des années 90 (the Spider, Deathstroke, Ghost Rider, Nomad, Watchmen, Marshal Law), articles sur la carrière d'Alfredo Alcala, Lobo's back, Jaime Hernandez, Calvin et Hobbes
Panini comics
Voir le site web.Swof #28 Hiver 2000 : Alan Moore
Swof #11 : Mazzuchelli; Swof # 18/19 : Matt Wagner/Alan Moore;
Swof #25 : Frank Miller
Voir le site web
Mais aussi :Comic box HS1 (Fev/Mars 2000) : "Retour vers le passé , 40 ans de comics en France" :
Où l'on pouvait lire en conclusion (...) Le prochain siècle (...) sera donc rempli de comic-books. On ne pouvait pas rêver mieux." (2 pages par Eva Roggante)
Comic box #22 (Avril 2000) : Les scénaristes (enfin) au pouvoir ? (4 p. de Fabrice Sapolksy)Wizard #4 (Oct 2000) : "Rétro comics les années 80", Interview Frank Miller, Neil Gaiman, Kurt Busiek, Mark Waid, et Les dix plus grands créateurs de comics. On peut y lire entre autre : "La meilleure année de la décennie pour les comics ? Sûrement 1986. Marvel et DC battent tous les records de ventes, l'engouement des fans est au plus haut et les médias commencent enfin à reparler des comics. " Suivi d'un récapitulatif des points forts (Watchmen, Batman Year one, Dark knight returns, Shadow de Chaykin, les 25 ans de Marvel, Daredevil born again de Miller, Maus de Spiegelman, Man of Steel de Byrne...
9eme Art # 6 (Janv 2001) : Enooorme dossier Alan Moore
Comic box annual #2 (Avril 2003) : "My comic book is rich . Le poids des auteurs anglais dans les comics américains." (Deux pages par Xavier Fournier)
Bang #5 (Hiver 2004) : Le retour des super-héros
Comic box (NF) #1 (Ete 2005) : "Les comics en France , la nouvelle donne". 4 pages concernant la seconde révolution du marché français en dix ans. Panini héberge désormais DC en plus de Marvel, l'arrivée en kiosque de Delcourt avec les catalogues d'Aspen, TMP (Spawn) et d'une partie de Top Cow. Quant à Semic, il se recentre sur les librairies. Plus l'entrée en scène de Wetta, Bamboo et Kymera.
(Dossier de Fabrice Sapolsky, XavierFournier, Antoine Maurel et Nicolas Lambret.)
Liens :
* L'excellent site de Comic box, avec en ce moment la vidéo de Dave Gibbons on Watchmen. Où l'on entend l'auteur dire entre autre que Alan Moore est très structuré. Qu'"il est un mozart du comic. Il vient avec la mélodie mais aussi toute l'orchestration" (...)
Mon précédent article sur "V pour vendetta" (Le Blog d'Hector)
Les Watchmen sur wikipedia
Cette note est humblement dédicacée à Jean Tristan Manchette (Doug Headline) des Éditions Zenda ainsi qu'aux Cahiers de la bande dessinée, sans qui ...
jeudi 5 mars 2009
Alix : le démon du Pharos
Alix 27
Le demon du Pharos
Jacques Martin
Christophe Simon/ Patrick Weber
Casterman 2009
Jacques Martin a déjà eu l'occasion d'amener son héros à Alexandrie. Cette fois ci, il a souhaité nous parler plus en détail de deux éléments clé de l'ancienne Egypte : la grande bibliothèque d'Alexandrie, et son Phare.
D'un côté un symbole puissant de la culture antique, havre des connaissances et de la transmission du savoir, installé en plein coeur de la capitale; c'est d'ailleurs dans ce lieu sacré que le "savant/bibliothécaire" Cristène garde discrètement nos héros.
De l'autre un symbole éloquent des lumières : une tour majestueuse, sensée aider les marins et éclairer le monde plus poétiquement... qui malheureusement va être utilisée comme instrument d'une conspiration machiavélique...
Ce phare d'Alexandrie, et plus précisément de Pharos, du nom de l'îlot où il a été construit (et qui a donné le nom du bâtiment ensuite) est l'élément central de cette nouvelle histoire, au même titre qu'un personnage autour duquel l'intrigue pourrait se nouer.
Le démon auquel il est fait allusion n'est cependant pas le phare lui-même. L'aspect politique étant un autre élément essentiel de ce tome, c'est à un bras droit de Ptolémé que ce sobriquet est adressé.
...D'aucuns se souviendront des précédentes aventures d'Alix enEgypte (Le Sphynx d'or, et le Prince du Nil) ou des complots politiques avaient déjà été déjoués. Mais les personnages étaient différents. A cet instant, c'est Ptolémé II, fils de Ptolémé premier, de la dynastie des Lagides et frère cadet de Cléopatre qui est le nouveau pharaon. Or cette dernière soutenue par César lui fait de l'ombre. Il a donc accepté de s'allier avec quelques ministres peu scrupuleux afin de l'éliminer définitivement. Mais est-ce bien un Ptolémé que l'on souhaite garder sur le trône ?...
On sentait chez Jacques Martin le désir d'explorer les relations aux différentes civilisations ou peuplades depuis quelques albums, et ce blog avait déjà pu à l'occasion des 60 ans d'Alix faire ressortir l'aspect politique grandissant de ses relations aux différents protagonistes : Alix et César, Alix et les Ibères...
Soit comme intermédiaire, soit comme partisan... (voir la note.)
Ce nouvel album ne dément pas cette tendance. Appuyant sur cette période trouble de l'Egypte, où Cléôpatre vit telle une recluse se méfiant de tout le monde et surtout de sa famille, l'auteur ne nous propose pas de chevauchés fantastiques ou des échappées dans des contrées lointaines. Non, ce huit clos au sein d'Alexandrie analyse seulement un conflit politique tout en proposant néanmoins une parfaite tragédie antique.
L'attitude du savant humaniste, qui, rongé par la peur et l'amour qu'il porte à son meilleur élève et qui va sacrifier un moment ses valeurs malgré lui apporte aussi une belle réflexion philosophique. L'aspect culturel de l'ensemble de l'album n'échappera d'ailleurs à aucun lecteur attentif, et on citera à ce sujet pour finir la visite par Alix et Enak de l'atelier du sculpteur Demosthène chargé de composer la statue qui orne le phare. Nos héros ressortiront d'ailleurs émerveillés par tant de talent.
Bref, le "Demon du Pharos" confirme la direction adulte de la série amorcée par Martin depuis quelques albums et son aspect beaucoup plus documentaire développé par ailleurs dans la série parallèle : "Les voyages d'Alix".
Associée aux dessins plutôt corrects de Christophe Simon* (et Patrick Weber au scénario), cette histoire (on ne parlera pas ici d'aventure) offre au final un 27eme album tout à fait honorable, même si certains atouts d'un "Prince du Nil" font néanmoins défaut. On a en effet tous en tête les magnifiques scènes de désert et la poésie intrinsèque de ce précédent album, ou d'autres aussi anciens, où le ton des finals à chaque fois nous laissait un goût de mélancolie doux-amer (...)
Deux questions resteront donc posée à la fin de ce dernier tome :
1) Est-il possible de retrouver un héros plus combatif et moins spectateur dans cette série... dans un environnement au passage d'avantage porté sur la poésie ?
2) Alix laissera t-il dorénavant les "grands" s'occuper de politique comme le lui suggère Cléopatre en fin de cette histoire, ou bien continuera t-il à intriguer et à nous priver au passage de vraies aventures ?
Un challenge que l'on l'espère en tous cas Jacques Martin ou ses collaborateurs capablent de relever pour le prochaine volume.
(*) Le dessin de couverture représentant Alix et Cléôpatre figés dans une pose théâtrale aurait put être vraiment réussi, mais la statue de Nikanor chutant du haut du phare démontre une action qui casse quelque peu cette belle image. Une couverture n'est pas une case et ce petit détail est dommage. On ne s'attardera pas non plus sur les quelques détails anatomiques parfois peu esthétiques de certains dessins (La main de la "reine" page 12 case 5 par exemple).
A lire pour en savoir plus sur notre héros : le mag d'Alix : Alixmag.com
Le demon du Pharos
Jacques Martin
Christophe Simon/ Patrick Weber
Casterman 2009
Jacques Martin a déjà eu l'occasion d'amener son héros à Alexandrie. Cette fois ci, il a souhaité nous parler plus en détail de deux éléments clé de l'ancienne Egypte : la grande bibliothèque d'Alexandrie, et son Phare.
D'un côté un symbole puissant de la culture antique, havre des connaissances et de la transmission du savoir, installé en plein coeur de la capitale; c'est d'ailleurs dans ce lieu sacré que le "savant/bibliothécaire" Cristène garde discrètement nos héros.
De l'autre un symbole éloquent des lumières : une tour majestueuse, sensée aider les marins et éclairer le monde plus poétiquement... qui malheureusement va être utilisée comme instrument d'une conspiration machiavélique...
Ce phare d'Alexandrie, et plus précisément de Pharos, du nom de l'îlot où il a été construit (et qui a donné le nom du bâtiment ensuite) est l'élément central de cette nouvelle histoire, au même titre qu'un personnage autour duquel l'intrigue pourrait se nouer.
Le démon auquel il est fait allusion n'est cependant pas le phare lui-même. L'aspect politique étant un autre élément essentiel de ce tome, c'est à un bras droit de Ptolémé que ce sobriquet est adressé.
...D'aucuns se souviendront des précédentes aventures d'Alix enEgypte (Le Sphynx d'or, et le Prince du Nil) ou des complots politiques avaient déjà été déjoués. Mais les personnages étaient différents. A cet instant, c'est Ptolémé II, fils de Ptolémé premier, de la dynastie des Lagides et frère cadet de Cléopatre qui est le nouveau pharaon. Or cette dernière soutenue par César lui fait de l'ombre. Il a donc accepté de s'allier avec quelques ministres peu scrupuleux afin de l'éliminer définitivement. Mais est-ce bien un Ptolémé que l'on souhaite garder sur le trône ?...
On sentait chez Jacques Martin le désir d'explorer les relations aux différentes civilisations ou peuplades depuis quelques albums, et ce blog avait déjà pu à l'occasion des 60 ans d'Alix faire ressortir l'aspect politique grandissant de ses relations aux différents protagonistes : Alix et César, Alix et les Ibères...
Soit comme intermédiaire, soit comme partisan... (voir la note.)
Ce nouvel album ne dément pas cette tendance. Appuyant sur cette période trouble de l'Egypte, où Cléôpatre vit telle une recluse se méfiant de tout le monde et surtout de sa famille, l'auteur ne nous propose pas de chevauchés fantastiques ou des échappées dans des contrées lointaines. Non, ce huit clos au sein d'Alexandrie analyse seulement un conflit politique tout en proposant néanmoins une parfaite tragédie antique.
Le scénario ne manque d'ailleurs pas d'intérêt et de réalisme historique. Les relations entre Alix, Enak et Philippos, l'autre étudiant de Cistène au sein de la bibliothèque où ils ont été accueilli pour leur enquête et d'ailleurs sans aucun doute l'élément le plus judicieux de ce dernier : Jalousie, suspicions de trahison... apportent le plus nécessaire au fil historique, sans lequel ce scénario aurait sensiblement manqué de sel.
Philippos au mileu de nos deux hérosBref, le "Demon du Pharos" confirme la direction adulte de la série amorcée par Martin depuis quelques albums et son aspect beaucoup plus documentaire développé par ailleurs dans la série parallèle : "Les voyages d'Alix".
Associée aux dessins plutôt corrects de Christophe Simon* (et Patrick Weber au scénario), cette histoire (on ne parlera pas ici d'aventure) offre au final un 27eme album tout à fait honorable, même si certains atouts d'un "Prince du Nil" font néanmoins défaut. On a en effet tous en tête les magnifiques scènes de désert et la poésie intrinsèque de ce précédent album, ou d'autres aussi anciens, où le ton des finals à chaque fois nous laissait un goût de mélancolie doux-amer (...)
Deux questions resteront donc posée à la fin de ce dernier tome :
1) Est-il possible de retrouver un héros plus combatif et moins spectateur dans cette série... dans un environnement au passage d'avantage porté sur la poésie ?
2) Alix laissera t-il dorénavant les "grands" s'occuper de politique comme le lui suggère Cléopatre en fin de cette histoire, ou bien continuera t-il à intriguer et à nous priver au passage de vraies aventures ?
Un challenge que l'on l'espère en tous cas Jacques Martin ou ses collaborateurs capablent de relever pour le prochaine volume.
(*) Le dessin de couverture représentant Alix et Cléôpatre figés dans une pose théâtrale aurait put être vraiment réussi, mais la statue de Nikanor chutant du haut du phare démontre une action qui casse quelque peu cette belle image. Une couverture n'est pas une case et ce petit détail est dommage. On ne s'attardera pas non plus sur les quelques détails anatomiques parfois peu esthétiques de certains dessins (La main de la "reine" page 12 case 5 par exemple).
A lire pour en savoir plus sur notre héros : le mag d'Alix : Alixmag.com
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