lundi 25 mai 2009

Alerte au Nimbus !

En amateur et collectionneur de Formule 1, (voir les descriptif de cette revue sur BDoubliées) je suis particulièrement heureux depuis longtemps de pouvoir me replonger dans les histoires d'un auteur quelque peu oublié : Koernig. (Pierre Koernig)

Il se trouve que l'une de ses meilleures histoires (située à Java) et mettant en scène un volcan et d'étranges extraterrestres n'a jamais été publiée (en album) à ma connaissance.

C'est pourquoi très bientôt, ici ou sur 1caseenmoins, vous pourrez lire un article abondamment illustré sur cette saga.
Celle-ci a commencée en 1976, (n°22) en noir et blanc via des épisodes courts : "Rififi à Titlitotli", "Nuage sur le Kundalunping"... "Alerte au Nimbus"... "La nuit du triangle"... puis a été interrompue une bonne partie de l'année 1978 avant de reprendre à partir du n° 40 de F1 (Octobre 1978), et en couleur, pour se terminer dans le n° 50.

Un chef-d'oeuvre très méconnu qui méritait une exhumation.

A très bientôt donc.

samedi 23 mai 2009

Alix : la citée vraiment engloutie ?

Alix 28 : La cité engloutie
Jacques Martin, Ferry, Patrick Weber
Casterman
13 Mai 2009

La parution d'un Alix est toujours chose attendue, surtout lorsque que l'on est fan et suit la série depuis de nombreuses années.
Mais ... "qui aime bien châtie bien" on le sait.
Aussi, voilà après réflexion une critique de cet album tout chaud.


Tout d'abord, la couverture
:

Il s'en dégage un je ne sais quoi d'ambivalent. D'un côté une atmosphère mystérieuse, plutôt bien rendue par l'attitude craintive de nos deux héros ligotés et l'agressivité et la détermination apparentes des celtes tirant sur les liens. Une mer agitée et un ciel sombre en arrière plan renforcent l'inquiétude.
De l'autre, un druide au look très "Panoramix", peu dérangé apparemment par cette violence, ainsi qu'un visage d'Alix assez peu habituel en terme de dessin il faut le reconnaître, éléments qui "cassent" quelque peu la scène.
D'autant plus que c'est Enak qui est au premier plan, avec une couleur de Geai dans les cheveux et une position centrale de sa tête qui attirent obligatoirement le regard. La masse bleue de sa tunique oriente aussi l'oeil sur lui.
Le fait qu'Enak soit ainsi mis en avant n'est pas dû au hasard. On va voir qu'au delà de cette "mise en bouche", notre second héros va prendre une place particulière dans ce nouveau récit.

Mais la poésie ?

Celui-ci débute à brûle-pour-point avec ce texte : "Après une longue marche, la troupe commandée par le centurion Caius Curion parvient devant une immense forêt armoricaine dont la généreuse frondaison paraît s'étendre à l'infini".



On a été habitué à des histoires ne se suivant pas directement dans la série d'Alix, mais la formulation souvent poétique de textes d'introduction permettait de créer une sorte de "Palier" entre chacune, nous resituant dans tel ou tel nouveau contexte.
Ici, on est quand même interpellé par la brutalité du saut (mental) que l'on doit opérer entre l'Alexandrie du précédent album ("Le Démon du Pharos") et l'ambiance romaine guerrière d'une troupe pénétrant dans une forêt celtique.

Premier malaise qui, une fois le regret des poésies martiniennes de la grande époque passé, se dissipe avec l'arrivée de l'inquiétude d'Enak. On comprend à cet instant que le danger va venir des arbres et que oui, Enak va certainement jouer un rôle prépondérant dans cet album. Ses attitudes cependant quelque peu enfantines (accentuées par des expressions graphiques ad-hoc) : "Alix, j'ai cru voir quelque chose luire dans le noir" (...) "Tu as vu Alix ? le sommet des arbres bouge sans que le vent se fasse entendre. Curieux !" et les réponses d'Alix, à l'inverse complètement inadaptées : "Calme toi Enak, ce type de forêt recèle des mystères que nous connaissons sans doute mal (...) " le font néanmoins passer pour un demeuré, ce qui n'a jamais été souligné à ce point auparavant.


L'auteur aurait voulu nous suggérer que l'attaque allait venir des arbres qu'il ne s'y serait pas aussi mal pris.

... Un peu facile... un peu rapide...


Un découpage trop étroit.

Le découpage des planches en petites cases de 4 bandes, au lieu de 3 dans les "classiques" martinien, et même dans "L'Ibère" accentue là encore le rendu "moderne" mais dans le sens péjoratif du terme du dessin. On croirait être en train de lire un "Vae vitcis" ou une mauvaise BD "Vécu". Je place personnellement Alix bien au dessus de la majorité de ces titres, et cela fait un peu mal, même si la politique des équipes de dessinateurs "à la chaîne", à l'image des Blake et Mortimer peut avoir son intérêt.

D'un côté cela peut permettre d'avoir moins à patienter entre deux albums, mais de l'autre, les différences graphiques sont souvent déconcertantes, et on sent bien que le temps de réflexion qui était passé auparavant par l'auteur à construire, gommer, mettre au monde une bonne histoire est maintenant diminué, de fait, puisque bénéficiant à deux albums au lieu d'un seul.

Les points positifs arrivent en page 12 avec un changement d'encrage abrupt, qui "sauve" in extrémis le dessin de cet album. Un encrage qui n'en est plus un puisque le trait charbonneux du crayon apparaît, donnant soudainement d'avantage de relief et de vie aux personnages. (*) Et c'est étrange, car c'est à cet instant aussi que l'aventure (d'Alix perdu en forêt) commence vraiment et atteint son paroxysme.
(* Encrage qui réapparaîtra au gré de certaines pages jusqu'à la fin.)


Un trait charbonneux bienvenu, et sans doute l'une des plus belles planches (ici tronquée)

Ensuite, l'arrivée dans le camp romain de Labienus et la révélation d'une malédiction qui ronge la légion isolée permet de re-dynamiser le scénario. Enak, qui était jusqu'à présent faire-valoir, va prendre alors une dimension assez inédite, jusqu'à ce que le rétablissement d'Alix retrouvé lui rende malheureusement à nouveau sa position initiale. ...Dommage. Il y avait là un élément intéressant à développer.
La capture du duo d'amis et leur mise en danger réelle permet néanmoins d'apporter une pincée de tragédie supplémentaire peu commune.


Un Enak combatif et motivé ... jusqu'au retour d'Alix !

De l'Aventure bon sang !!

J'avais déjà critiqué sur "Le Démon du Pharos" la tendance à traiter d'avantage l'histoire d'un point de vue documentaire et à laisser un peu de côté l'Aventure.
On va retrouver ici et de la même manière ce principe :
Description de la vie des Celtes, de leurs croyances, les conflits politiques qui agitent leur tribu, tout comme leur culture.
A ce sujet, l'épisode des rouleaux de parchemin tenus cachés dans la bibliothèque de Méléda tombe comme un couperet documentaire, que l'on jugera soit du plus bel effet révélateur au niveau historique, soit comme une sorte d'imposture justifiant le mystère de cette île et de tout l'album...
On aura pu aussi, au passage, se gausser quelque peu de l'épisode mettant en scène la peur des celtes face à l'orage et l'éclair qui enflamme un arbre dans la forêt, permettant à Alix de s'échapper. ("Par Belenos, le feu du ciel !! ")
Cela rappelle bien sûr d'autres gaulois d'Armorique qui n'ont peur que d'une chose... c'est que "le ciel.... .... .... ..... ...."
Vous avez compris l'allusion, et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'humour est quand même souvent déclenché dans cet album de manière involontaire, il est à craindre cependant, ...par les auteurs.


Alix ridiculisé, mais...comique !

En conclusion, et en ajoutant que la fin de la cité (bientôt engloutie d'après le titre !, mais quelle hideuse vignette en attendant !) rappellera beaucoup un autre récit dessiné traitant du même sujet (ou presque, mais en beaucoup mieux, cf. : "Bran Ruz" d'Auclair et Deschamps, Casterman 1981) on ressortira de ce 28eme tome d'Alix assez déçu, avec la désagréable impression que dorénavant, ces albums se suivront, et... se ressembleront, ..... mais... pour le pire ?
J'espère que non.

..Industrie quand tu nous tiens ! (...)

Continuez la discussion sur le Forum : "Alix, Lefranc, Jhen et les autres..."

Tous © Casterman/Martin/Weber/Ferry

lundi 11 mai 2009

Tintin, les vrais fac-similés 1942 : enfin !!

Enfin !
L'info vient de tomber en fin de semaine dernière :
Après la réédition de la plupart des formats que Tintin a pu connaître (et il y en a, voir le site Tintinpassion) en fac-similés chez Casterman, que se soit les éditions noir et blanc 124 pages (avec ou sans hors-texte couleur, ou en format 62 pages couleur plus connu), il ne restait plus pour les amateurs que LES pièces de collection que tout amateur rêve de posséder (*) :

- Les Cigares du pharaon "grande image" 1942
- Le Sceptre d'Ottokar "grande image" 1942


Ces deux éditions sont les plus belles et rares, pour deux raisons simples :
ce sont celles qui ont été tirées au plus petit nombre d'exemplaires au moment où Hergé s'est attelé à la refonte des couvertures de la série, (4000 ex. pour les Cigares, 5000 pour le Sceptre (1) !!) et leurs images sont restées inédites depuis, puisque les éditions couleur suivantes n'ont pas gardées les mêmes dessins !
Ce sont des pièces qui s'arrachent en bon état aux enchères lorsqu'il en apparaît. (Les Cigares étaient par exemple estimés entre 2000 et 3000 € à la vente Rops qui a eu lieu ce 10 Mai à Namur !!)

De source directe de Casterman, on annonce donc la réédition de ces deux albums pour Septembre 2009. ... Il faudra vite réagir !!

(1) In : Les Amis de Hergé #34 (2002)
* Un coffret proposant ces deux éditions parmi 6 autres titres de 1942 est cependant sortit en Novembre 2000, mais proposait malheureusement les albums dans une maquette globale, en ne reprenant pas l'originale avec image pleine page, ni le dos toilé.


dimanche 10 mai 2009

STAR TREK XI : un trou noir bien pratique

Au moins 3 façons différentes d'aborder ce nouveau blockbuster de façon positive :

1) Vous êtes fan de la série, moribonde depuis quelques années et vous avez entendu dire que ce redémarrage valait le coup.

2) Vous êtes amateur de blockbusters américains auquel cas ce nouveau film de SF pourra peut-être vous attirer. Avec un peu de pop-corn, les élucubrations de cadets d'une école spatiale en 2233 doivent offrir leur lot d'effets spéciaux sympas.

3) Un peu de l'un et l'autre : STAR TREK est un nom qui vous est familier, mais sans plus : Vous avez encore en tête certains épisodes passés à la TV à la fin des années 70/début des années 80, et vous savez qu'il y a eu quelques films réalisés au cinéma, mais vous ne les avez pas vus, et que le dernier a été un flop.

Star trek, pour vous, c'est : le vaisseau USS Entreprise, le docteur Spock aux oreilles pointues, un équipage en tuniques tissu jaune et bleues, son capitaine Kirk, et un générique culte :
"Espace, frontière infinie, vers laquelle voyagent notre vaisseau spatial. Sa mission : explorer de nouveaux mondes étranges, découvrir de nouvelles vies, d'autres civilisations, et au mépris du danger, reculer l'impossible".

Star trek, enfin, reconnaissons-le, en plus de scènes étonnantes a aussi et surtout popularisé une théorie et une technique futuriste : la TELEPORTATION. C'est un des éléments clef de chaque scénario.

Alors... savoir que celui-ci est réalisé et produit par J. J. Abrams (Mission impossible 3) et coproduit par Damon Lindelof et Bryan Burk, qui avaient travaillé avec Abrams sur la série Lost, les disparus afin de remettre au goût du jour cette licence, ne manque pas d'intérêt, surtout lorsque les premières critiques font état d'une réussite.

Dans un contexte cinématographique du premier trimestre 2009 où le nombre de bons films américains se mesure à peine sur les doigts d'une main, et où les scénarios de science-fiction ne sont plus composés que d'adaptation de comics grand public, la promesse d'un vrai film futuriste 'spatial" au budget (1) et aux ambitions généreux à de quoi séduire.
Et cette séduction est confirmée dés les premières images :

La photo est de qualité, le casting est réussi.
Le futur dessiné des les premières scènes est crédible et enivrant.
Mêlant habitudes visuelles terriennes (routes poussiéreuses du sud de l'ouest des Etats-unis, canyons, adolescents voyous, moto, bars et alcool...) et images futuristes ou imaginaires (vaisseaux, bases spatiales, figures extraterrestres...) celui-ci a cependant quelque chose d'étrangement familier.

image tirée d'une vidéo du site officiel.

Plus le fil du récit se déroule, plus cette histoire de trou noir, d'élève doué, d 'école spatiale et de bond vers le futur ramène un autre scénario à la surface...
Voilà, c'est ça !! : Le nouveau Star Trek possède tellement de points communs avec la série UNIVERSAL WAR ONE (6 tomes d'une bande dessinée de Bajram publiée chez Soleil de 1998 à 2006) que l'on peut se demander dans quelle mesure celle-ci a pu l'influencer !
Ca ne serait pas la première fois que des auteurs de bande dessinée européens participent volontairement ou malgré eux à des blockbusters (cf. Dune de Jodorowsky et Moebius, Le cinquième élément via les séries Valérian de Mézières et Christin, ou John Difool de Moebius...etc.) Alors ?


Rendez-vous sur le site consacré à la bande dessinée, (2) qui reste l'une des meilleures de Science-fiction des dix dernières années et a été reconnue comme une série culte lors de sa parution. Ce site très bien fait récapitule les théories abordées dans le récit et permet à chacun de se faire une idée des points communs. (Trou noir : le « mur »; destruction d'une planète entière par un rayon destructeur, quoi qu'on l'avait déjà vu dans Star Wars; personnage doué sortant dune école spécialisée...etc.)
Cette hypothèse n'est juste qu'une question soulevée pour l'instant, ne possédant pas d'indications spécifiques étayant « l'emprunt ».
Mais à vous lecteurs de réagir...

La plateforme de Nero et son rayon mortel forant la croute terrestre. (image issue d'une vidéo officielle)

A côté de ces points importants de « similitude » qui forment néanmoins, il faut le reconnaître, une bonne partie de l'attrait du film, l'atout « téléportation » n'est cependant pas en reste et c'est un réel plaisir que de retrouver ce « gadget » très cinématographique et magique, qui a eu tendance ces 15 dernières années à être beaucoup remplacé par la « porte des étoiles ». (La fameuse « stargate », usée à toutes les sauces dans diverses séries B de télévision.)

Bons effets spéciaux, assez bien dosés, méchants juste comme il faut, batailles assez crédibles...On regrettera alors juste de n'avoir pas croisé au bout de deux heures d'avantage de créatures extraterrestres intéressantes dans une série qui se faisait pourtant un devoir de nous en présenter à la grande époque . Tout juste quelques « tronches » vues dans un bar ou dans des vaisseaux, façon créatures Star wars sur Tatouine.
Tant pis, on se dit que ça sera pour la prochaine fois, car il faudrait qu'il y ait une suite. Ce nouveau film nous contant l'ascension du jeune James T Kirk à son poste de capitaine du USS entreprise,ainsi que l'origine de tout son équipage, il serait en effet dommage de ne pas retrouver l'ensemble de ces acteurs dans d'autres aventures.

L'espace est infini... ne reste plus qu'à trouver un très bon scénario.


Les regrets, (et oui, il y en a quand même) :

Un plongeon à 40.000 m d'altitude ? (image issue d'une vidéo)

1) La superbe scène de saut en parachute à 40.000m d'altitude sur une plateforme de forage et les combats qui s'en suivent auraient mérité un peu plus de réalisme. Il semble en effet qu'à une telle hauteur, située dans la stratosphère (entre 8 et 50 km), où la couche d'ozone est présente, le port d'un casque ou d'un masque à oxygène soit nécessaire... (?)Image issue d'une vidéo officielle

Image issue de : wikipédia

2) La tradition de l'équipage en petites tenues kitsch assis sur des fauteuils à l'intérieur du vaisseau passant en vitesse supraluminique (phénomène de distorsion) a du mal à tenir la route de nos jours.
On aurait bien aimé quelques détails techniques permettant de saisir comment ces humains peuvent supporter une telle vitesse dans cette décontraction. (…) 3 Des scénarios sur le web parlent aussi de la téléportation. 4

Image issue d'une vidéo

3) Le générique de fin, avec ses images façon diapo se superposant est raté. Il casse le reste de la réalisation du film, sans grands reproches.

4) On pourrait rajouter la scène de torture du capitaine Pike dans le vaisseau de Nero, à l'aide d'un insecte limace qui s'accroche au canal rachidien, en passant par la bouche (...) dont l'homme à l'air de se tirer assez bien au final...lors de sa libération. Ah si, on le retrouve sur une chaise roulante à la fin. (Paralysie ?) Donc, ...pourquoi pas ?...

En conclusion, peu d'éléments vraiment négatifs. On avait de toutes façons pas vu de film de science-fiction « spatial » de ce niveau depuis longtemps au cinéma (Star wars ?, Riddick ?, Planète rouge ?) .. et rien que pour cela, le salut était de mise.
Ne boudons pas notre plaisir.

Notes :

- 1 : (160 millions de $)
- 2 : Le site d'Universal War One
- 3 : Le Voyage interstellaire sur Wikipedia
- 4 : L'arbre des possibles.com

Le site du film STAR TREK XI

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