lundi 25 juin 2012

Aliens chez Zenda : 22 ans déjà !

Aliens T 1 & 2
Mark Verheiden / Denis Beauvais
Zenda collec Ecran total
1991

On continue, après Aliens l"intrus", et alors que Soleil s'est décidé à publier la licence, rééditant des titres au passage, à parler des anciens albums de la saga.

...Suite directe du premier film après le carnage du Nostromos, la bataille sur Achiron, la terre est tombée sous le joug des aliens.
Quelques humains survivants se sont réfugiés dans des stations orbitales.
Mute et le marine Hicks sortent de leur appareil cryogénique. Ils ont été abandonné sans explication par Ripley dans un vaisseau cargo et sont accompagnés d'un androïde : Butler.
Ils se dirigent vers une destination inconnue.

Ce récit est plutôt intéressant, puisqu'on nous montre en parallèle de l'action à venir ce qui est arrivé à la terre, complètement envahie.

Les protagonistes s'aperçoivent qu'ils transportent une cargaison d'aliens dans leur soute. Ils finissent par atterrir sur une station où les attend le général Spears.
Celui-ci est complètement fou. Il a capturé une reine xénomorphe et tente de dresser de manière cruelle les aliens en bons fantassins pour reprendre le contrôle de la terre.
On trouve donc déjà dans cette idée de deux "tribus" de xénomorphes celle que l'on retrouvera ensuite dans la série "Génocide".
Le premier tome se termine par une rebellion de quelques protagonistes, dont nos héros, vis à vis du général. Rebellion qui fait long feu.

Le deuxième volume est de très bonne facture aussi, avec davantage d'action et de combats au sein du vaisseau. Le projet du general semble se goupiller malgré les efforts des "rebelles", sauf que...
A la toute fin, que je ne devoilerai pas, on note le retour de Ripley.
...La suite directe de ced 2 albums sera : "Aliens guerre sur terre".

Les dessins de ces deux grands formats ne sont pas à négliger. Denis Beauvais, canadien qui a apparemment réalisé uniquement cette bande dessinée en France, est depuis passé à d'autres projets, qui l'ont tenu éloigné du comics ces dernières années.
Le découpage est fluide, assez classique, et marqué "années quatre-vingt", mais avec quelques pleines pages saisissantes.
On peut imaginer que ce style "au trait" aurait évolué de belle manière aujourd'hui.
La colorisation est agréable, même si en aplats. Et les couvertures, des peintures, réussies.
Bref, deux volumes plutôt conseillés dans la (maintenant longue) saga Aliens.

Retour sur la fête de la musique à Roanne

lundi 11 juin 2012

Tchernobyl : la zone

Tchernobyl : la zone
Francisco Sanchez/Natacha Bustos
Des ronds dans l'eau
Juin 2011

Autant la catastrophe Hiroshima a connu des adaptations en bande dessinée (plutôt manga) très tôt, dont la plus connue reste "Gen d'Hiroshima" (Humanos 1983; Vertige graphic 2003-2007, mais paru au japon en 1974), autant son pendant civil européen a fait me semble t-il couler bien moins d'encre chez les artistes BD.
On peut se remémorer pas mal de bandes dans les années 70 traitant du nucléaire (Entre autres celles de Gébé,... celles de Auclair "Simon du fleuve"...etc.), mais c'est davantage Chantal Montellier, habituée aux récits socio-politiques qui a la mieux participé à mon sens à faire ressentir les effets sociaux d'une société en déconfiture.
D'ailleurs, sur le sujet plus précis de la catastrophe russe, elle a publié "Tchernobyl mon amour" en 2006. (Avec une maquette de couverture sensiblement identique au premier coup d'oeil.)
C'est donc avec émotion et intérêt que l'on accueille aujourd'hui le "Tchernobyl zone" de deux auteurs moins connus, et leur vision politique et sociale moderne du drame.

Francisco Sanchez est espagnol, tout comme Natacha Bustos, et vient plutôt du milieu cinématographique. Il a fait un important travail de recherche sur l'évènement, et c'est l'exposition de 2006 à Barcelone sur les vingt ans de la catastophe qui l'a motivé.
Nathacha de son côté est d'habitude illustratrice jeunesse, mais cette première incursion dans la bande dessiée et le roman graphique nous fait découvrir une jeune auteure de trés grande qualité, dont le beau trait noir et blanc pourra faire penser à celui de Frederic Peeters.

Tous deux ont été publié par Glénat espagne, et c'est la petite maison indépendante Des ronds dans l'eau qui a assuré cette traduction.

Le livre est scindé en trois parties qui racontent l'après immédiat catastrophe sur place, le pendant et le futur, vingt ans après, en se servant des mêmes personnages. Une belle manière sensible de nous faire comprendre l'indiscible.
Il est agrémenté de nombreuses pages de reportage et de dessins préparatoires.

Une réussite, recommandée, lisible par un public très large, à partir de 10 ans.

Voir la page consacrée au bouquin (et des planches) sur le site de l'éditeur : http://www.desrondsdanslo.com/Tchernobyl.html

Une interview sur ActuaBD : http://www.actuabd.com/Natacha-Bustos-Plus-que-le

Thirst : soif de (1ere) foi.

Thirst
Park Chan-Wook

2009 Wild side DVD

A la suite d'une transfusion sanguine d'origine inconnue, un jeune prêtre devient vampire. (C'est à dire qu'il a besoin de sang pour ne pas se couvrir de pustules et mourir !)

Il retrouve peu après un ancien ami d'enfance, malade, qui vit avec sa mère et sa jeune épouse et s'installe chez eux.
Il succombe alors à l'attirance de cette dernière.

Sous-titré "l'amour est éternel", on se demande de prime abord ce que ce film coréen peut apporter de plus aux nombreux films de genre déjà sortis depuis quelques années, et ce bien que le réalisateur, nous ait déjà donné de très bons films, dont "Old boy" en 2003.
Le romantisme que l'on nous promet à pourtant plus à voir avec le "Let the right one in" suédois particulièrement réussi de Thomas Alfredson (2008), qu'à un Twilight pour pré-adolescents.

Les thématiques religieuse et érotique de ce fim asiatique doivent être prises comme les atouts majeurs de cette fiction fantastique; au ton donc très adulte.
Réaliste au départ, puis passant rapidement dans le fantastique, le film flirte aussi avec  le style Polar par moment.
La religion chrétienne abordée de manière frontale, surprend dans un film coréen, et participe à donner une vision décalée des habitudes culturelles attendues, et le casting de la poignée d'acteurs principaux réussi à nous emmener dans une histoire somme toute assez sordide, mais bien écrite.

La fin très romantique justifie à elle seule le sous-titre.
Un très bon film.

samedi 9 juin 2012

J'habite Renaison, j'habitais Roanne, je viens de Grenoble.

Le nouveau livre "J'habitais Roanne", de l'auteur local Christian Chavassieux vient de paraître chez Thoba's éditions, et comme j'ai pu l'écrire dans le numéro 31 de la Muse le mois dernier, c'est un ouvrage qui mérite toute votre attention.

Il aborde de manière originale la vision d'une ville (la mienne en l'occurrence), avec tout ce que ce sentiment d'appartenance peut avoir de relatif.
En effet, en ce qui me concerne je suis savoyard de souche, ai immigré à Roanne il y a plus de 40 ans, y travaille, mais habite en périphérie depuis plus de dix ans.
...Quel sentiment ai-je de Roanne ? ai-je l'impression d'être roannais, renaisonnais, plus que savoyard ?...ou l'inverse ? ...et pourquoi ?

Je ne saurais vous affirmer que Christian a répondu à ce genre de question dans son ouvrage, mais c'est justement en le lisant que vous trouverez sans doute la (une des) réponse(s).
Moi, je l'ai beaucoup aimé.

Je me permets de reproduire ici ces deux pages de la Muse (paix à son âme), et invite tout ceux qui n'auraient pas trop accroché aux précédents livres de l'auteur, à passer outre leurs réticences pour serait-ce ne jeter qu'un oeil à l'occasion de ses nombreuses séances de dédicaces :

Vendredi 08 Juin : soirée : Librairie Mayol, Roanne
Samedi 09 Juin : 16 h , espace culturel Leclerc, Riorges
Samedi  16 Juin : 10 h : libraire Ballansat, Renaison
Samedi 23 Juin : librairie le carnet à spirale, Charlieu , à partir de 09 h...
Samedi 30 Juin : cour d'honneur du Lycée Jean Puy (Dialogues et humanités)

mardi 5 juin 2012

On nous promettait l'aculturation... (retour sur Prometheus, et la science-fiction en général)

De retour après diverses lectures sur des forums web...

Il n'est pas inutile je pense de rappeler que la Science-fiction (au cinéma) n'est pas uniquement fait d'adaptation de comics Marvel et que toutes celles et ceux qui déclarent n'avoir rien compris au dernier film de Ridley Scott seraient avisés de lire une anthologie de ce courant littéraire.(1)


Le but de la science-fiction n'est pas d'amuser les foules ou de proposer (uniquement) de l'entertainement, ...mais bien de réfléchir aussi à la société dans laquelle on vit. De très grands noms d'auteurs en font partie, et ce depuis le début du 20e siècle.

L'aculturation généralisée (2) de notre époque amène malheureusement à n'attendre des films qu'un brouet de références (très) récemment acquises, (une poignée d'annés, dix maximum), et de l'humour potache, matiné d'un peu d'action pétéradante.
Comment alors s'étonner qu'une mise en abîme dés le prologue d'un film, et un clin d'oeil à un classique du cinéma de 1962 puisse suffire à faire perdre les pédales à une partie du public ?
A l'inverse, on pourrait être tenter de lire de la SF pour rattraper son retard, ou consulter les nombreux sites web de références afin de re-situer les contextes.

... Je crains que la science-fiction ne reste malheureusement encore quelques temps auprès du grand public une littérature "difficile" ("de second zone" diront certains).


(1) Le lien vers Sci-Fi Universe : la référence sur le web. (ou une de plus intéressantes)

(2) http://www.telerama.fr/idees/la-culture-generale-en-danger-le-point-de-vue-de-l-ecrivain-philippe-forest,82401.php

Bonus du 10 Juin : a parcourir : le très bon site Res Futurae


lundi 4 juin 2012

Prometheus : à l'ombre des derricks d'or noir

Deuxième affiche : superbe
Prometheus
Ridley Scott

On y va l'esprit excité, comme lorsqu'on sait que l'on va assister à un évènement majeur.
Rien n'a trop transpiré du scénario, et tout juste savions nous qu'il s'agissait d'un morceau de l'univers Aliens, au départ créé en 1979 par le même réalisateur.

Une statue de space jockey
...S'honorent -ils ?
...Ça commence comme un super film naturaliste, et si l'on voit que  l'on est dans la fantasy, avec un humanoïde à la couleur blanchâtre, très grand et musclé (à la Den diront certains avec référence (1)), il faut la présence d'un énorme vaisseau dans le ciel pour se sentir dans un film de Science fiction.
Cascade africaine aujourd'hui :
grande ressemblance
En effet, rien ne laisse paraître un temps chronologique quelconque, à peine reconnait-on notre planète, grâce à la beauté de ces paysages (islandais ?) tout en plateaux, hautes montagnes enneigées, et cascade immense. D'ailleurs, cette grande cascade n'est-elle pas plutôt typiquement africaine ? Mais une Afrique alors très ancienne, avant tout ses déserts que nous connaissons,... de mémoire d'homme.

Car c'est bien de cela dont
il s'agit dans Prometheus : de l'homme, et de ses origines, avant qu'un quelconque Alien Xenomorphe, ou qu'un préquel à quelque film que ce soit.

Humanoïde donc, d'une race inconnue, qui aussi étrange que cela puisse paraître, ouvre une sorte d'urne et boit la substance acqueuse qui s'en échappe, avant d'être parcouru par des spasms violents, qui le détruisent, ...et de se laisser tomber dans la cascade tumultueuse...
La, son corps s'effrite, ne laissant plus dans l'eau courante qu'une branche d'ADN, en cours de (re) construction.
Fin du prologue.

2091, en Écosse, un équipe archéologique découvre des fresques rupestres datant de 35000 ans, montrant de grands êtres désignants aux peuplades autochtones une série d'étoiles. Ce dessin est déjà connu sur d'autres fresques, ailleurs et à d'autres époques. (2)

2094, dans l'espace...un superbe vaisseau traverse l'infini vers une destination encore inconnue. A son bord veille David, un androïde dernière génération, humain en apparence.
A la sonnerie alertant l'arrivée imminente vers leur destination, il réveille l'équipage en hibernation spatiale. Il est temps de connaître leur exacte mission.
A son bord, on retrouve entre autres deux scientifiques chargés de la mission archéologique.



Si ce genre de début nous parait quelque peu familier, la suite le sera moins :

L'arrivée sur LV 223, la fameuse lune censée être celle des "ingénieurs", c'est ainsi qu'on a nomme ces êtres désigant les étoiles, et qui nous auraient donc créés, nous, humains, est par exemple très réaliste, et en même temps impressionnante :
Quelle beauté dans sa découverte. Beauté des ses constructions architecturales basiques, de type antique, et en même temps si étranges...

Première réaction : faut-il se précipiter ou au contraire avancer avec circonspection ? On a vu au travers des quelques expéditions terriennes réelles que les chose semblent se faire beaucoup plus posément, réfléchies. Alors oui, aucune de forme de vie n'a été détectée avant d'atterir (pas de sources de chaleurs indique t'on), mais cela interdit-il la prudence ?

Et la majeure partie de l'équipage de débarquer, tonitruant, avec véhicule motorisés et fronderie, comme s'il était chez lui. "Tout l'homme" se dit-on, bien imbu de ses certitudes...
Et ce qui doit arriver arrivera...

Sans révéler toutes les ficelles et ressorts du film, on peut en tirer les substentifiques atouts :

Une superbe héroine/actrice : Noomi Rapace, vue récemment dans Millenium de Niels Arden Oplev. Rôle tout d'abord assumé tout en tendresse et discrétion, puis décapant dans l'aptitude du personnage à survivre.
> Sigourney Weaver est "oubliée" !
Un casting complet très sympathique, où chaque personnage est en place, sans trop de débordement de jeu. On remarquera celui tout en finesse de David (Michael Fassbender), rappelant bien sur le role de Bishop à venir plus tard dans Alien.(3)

La révélation de mystères laissés longtemps comme tels, dans cette première approche du sujet, en 1979, dont la description précise de cet être extraterrestre intriguant, figé dans une sorte de carapace et aux commandes d'un étrange canon, au début du même film. .. (le "space jockey")
Comparaison entre 1979 et 2012 space jokey's canon "fighter"

Et, si la réponse n'est pas définitive, un début d'explication sur la raison de la présence de ces Xenomorphes sur cette planète et à l'intérieur de ce vaisseau en forme d'anneau, que l'on a (nous, connaisseurs de la saga Alien) pris l'habitude de reconnaitre.
Le vaisseau en forme d'anneau

Le liquide noir récupéré par David... de l'or, ou la mort !
Une goutte de ce que des milliers d'urnes renferment...
 Ps du 09 Juin : Ah oui, j'oublie aussi évidemment un élément essentiel : la superbe photographie (Dariusz Wolski, directeur, vu sur des clips musicaux et responsable de la photo sur Pirate de caraïbes, the Crow...), qui donne de très belles images et ce dés les premières secondes du film.

Conclusion : En fait, s'il s'agit bien d'un préquel d'Alien, Ridley Scott a cependant réalisé un excellent travail, et replacé la barre assez haut pour permettre à un large public amateur de science fiction d'avoir dores et déjà accès à un film de grande qualité, et de nous laisser espérer une nouvelle saga de grande ampleur, à la hauteur de son concurrent George Lucas avec Star Wars. (Et non Avatar, pour moi, auprès duquel Ridley Scott a voulu semble t-il néanmoins s'aligner, d'après certaines interviews**.)

Magnifique... et terrifiant.

(1) Den de Richard Corben, personnage de comics. Voir la bibliographie française.
(2) Extraterrestres et ovnis dans l'art Voir : http://secretebase.free.fr/ovni/histoire/art/art.htm
(3)
Les sympathiques clins d'oeil à Lawrence of arabia et à Peter O Toole resteront à élucider. (Sur les forums ?)



(**) la plupart des sources sont retrouvables sur l'incontournable  Forum dédié au film :
http://www.prometheusfrance.com/chronologie-de-la-saga-alien-2050-a-2381.php


Pour les origines du premier film de la saga et le rôle de Giger (entre autre) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Alien_%28film%29#Autour_du_film

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