dimanche 18 juillet 2021

Locke and Key in Pale Battalions Go 3/3



Cette chronique fait suite à celle, précédente, ayant présentée les deux premiers épisodes. 

Conclusion brutale mais grandiose de ce spinof de la série culte de Joe Hill et Gabriel Rodriguez se déroulant au moment des évènements de la guerre d'Ypres, dans les Flandres. 
Blessé au combat, John Locke se réfugie grâce à l'une de ses clefs dans sa maison de KeyHouse mais est rattrapé par la brigade du lieutenant allemand Erich Murnau. Dans l'affolement, le plus jeune soldat blesse mortellement Fiona, la maîtresse de maison, tandis que John est placé dans la commode "réparatrice". Le reste de la famille lutte plus ou moins à armes égales avec les trois autres soldats, et alors que Murnau s'est coiffé de la couronne dirigeant l'armée des ombres...


Au final, les intrus seront chassés, et John sauvé, tandis que Fiona périra. Conscient de sa culpabilité, John ira la rejoindre en s'immergeant avec la clé de téléportation dans les bas fonds où repose le Titanic. La scène finale où son père reçoit dans la boîte aux lettres magique un courrier de lui venant de l'enfer est poignante à souhait et digne des meilleurs récits imaginables. Joe Hill arrive à nous emporter très loin avec cet épisode de la guerre de 14-18, dont les deux premiers numéros avaient installés un climat oppressant. Dans ce dénouement, rien n'est laissé au hasard, et les clefs, une fois encore, démontrent leur pouvoir destructeur.  Le romantisme affleure pourtant, dans les décors comme dans les textes lus, au milieu d'un drame intense. Du grand art et une mini série sublime. 
La suite, très vite ici, dans le crossover L&K Hell and Gone a Sandman Universe.

dimanche 11 juillet 2021

We Only Find Them when They're Dead : à l'abordage des dieux !

Hicomics défraie une nouvelle fois la chronique avec un comics magique tout de fureur retenue, au synopsis incroyablement original.

2323, l'espèce humaine qui a conquis une partie de l'espace a cependant épuisé toutes les ressources terriennes. Sa seule issue : dépouiller les corps de dieux géants et morts dérivant dans le vide galactique. 2367 : le Vihaan est un vaisseau nécropsique participant à une virée spatiale de curée. Celle-ci, très organisée, est surveillée par Paula Richter, à bord de l'Escort1, astronef de combat faisant partie d'une escouade, repartissant les zones opérables par vaisseau et empêchant toute tentative d'ex filtration avec de la matière aux fins de vente au marché noir. Le Vihaan, conduit par le capitaine Malik, sorte d'Albator au cache œil caractéristique des pirates, et vieille connaissance de Paula, envisage une fuite d'un autre genre : découvrir un dieu...vivant. Il sera pris en chasse par Escort 1...

 

Pour celles et ceux n'ayant pas eu vent de ce comics en version originale, parmi toutes les parutions alternatives de qualité inondant le marché, autant affirmer tout de suite que ces cinq premiers numéros parus chez Boom studios et regroupés ici dans ce tome 1, constituent sans aucun doute l'une des meilleures parutions du genre de ces cinq, voire dix dernières années.
Un titre en forme de Punch Line, intriguant à souhait et des planches magnifiques, rappelant l'univers Transformers dans son aspect numérique et d'armures métalliques géantes...il n'en fallait pas bien plus pour créer l'évènement. Se rendre compte cependant que le synopsis, déjà particulièrement original et ambitieux, est assuré par un scénario maîtrisé, rassure sur la faculté d'Al Ewing, créateur d'Immortal Hulk, à nous emmener dans une histoire plus que savoureuse. Pour cela, il se sert d'un déroulé fractionné en divers flashbacks et flash forwards, entre 2367 où les évènements se déroulent en direct et des sauts dans le temps. Le génie de Al Ewing consistant à introduire, et l'on ne pourra s'empêcher de penser à cet

égard à Universal War One -  des passages où la psychologie des personnages, surtout Malik et Paula, est mise en exergue,  tous deux ruminant un incident familial ancien, et vivant en direct une aventure spatio-temporelle. Le tout sur fond de découverte "fortuite" de dieux vivants, mais cela sera abordé dans le prochain tome. 

Simone Di Meo, jeune dessinateur italien apprécié entre autre sur Loki, agent d’Asgard, mais aussi présent sur d’autres titres Marvel, nous régale de planches rigoureuses, qui, si elles sont entièrement réalisées sur ordinateur, bénéficient d'une mise en page à la fois moderne et d'une grande liberté, enchaînant les essais géométriques variés a des pleines pages ou double pages de toute beauté. Les couleurs crépusculaire du vide spatial dans des tons verts, mais aussi  orangés, magentas et rouge pour la violence des combats et sentiments, de Mariasara Miotti, apportant la couche sublimant le régal de nos yeux. Nul doute que cet artiste réalise là la série qui va le propulser au niveau des grands. Un premier tome époustouflant, portant haut les couleurs du comics de Space opera, d’ailleurs nominé trois fois au Eisner Awards 2021.

FG

Toutes images : Simone Di Meo, Al Ewing, Boom Studios.

We Only Find Them When they're Dead : le voyageur par Al Ewing et Simone Di Meo.
Éditions Hi comics (17,90€) ISBN : 9782378872779 


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