Deux semaines après visionné le film au cinéma, je pense avoir sufisamment de recul pour pouvoir en tirer des conclusions.
La dernière légion restera donc en ce qui me concerne un bon nanard antique, qui aura eu le mérite de situer son action, comme je le disais dans la note précédente, dans les âges sombres.
A part ça, .... et bien... pas mal de regrets et un peu d'incompréhension face à la liberté qui a été prise avec l'histoire.
1) Sentiment de frustration importante lors du voyage de la troupe poursuivie . Partant de l'île fortifiée de Capri, notre bande dans le livre traverse toute la Gaule et cela dure de nombreuses pages. C'est même l'essentiel du roman, avec pas mal de péripéties à la clef. Dans le film : une simple carte qui nous montre le trajet, et nous voilà au bord des falaises de l'Angleterre. Hérésie !!
Le mur d'Hadrien.
(photo extraite de l'intéressant site Présence de l'antiquité APLG
(association des Professeurs de Latin et de Grec de l'Académie de Nantes)
(photo extraite de l'intéressant site Présence de l'antiquité APLG
(association des Professeurs de Latin et de Grec de l'Académie de Nantes)
2) La jeune femme : dans le livre toujours, elle est liée au soldat principal par une sombre histoire du passé, faisant de ce même soldat (plus ou moins amnésique face à cette histoire) un personnage bien plus trouble que dans le film. Sans compter que la demoiselle n'est pas du tout originaire d'orient. (mais là, on comprend bien que pour les scènes de batailles un peu kung-fu, il fallait trouver une décale...).
3) Et là, c'est le point qui enterre le film : on nous explique que l'épée de Jules César a été forgée par les Chalybes, (ok jusque là), mais des Chalybes qui seraient des forgerons de l'île de Grande bretagne ! (?). Tout cela pour expliquer (valider) le fait que la troupe doit retourner là bas. (!??)
C'est n'importe quoi. Les Chalybes, et il suffit d'aller vérifier dans n'importe quelle encyclopédie sont issus d'une région orientale de l'Europe !!
(cf Universalis : "Les premières traces de l'industrie du fer sont attestées vers 1700 à 1500 avant J.-C. dans le sud du Caucase. À cette époque, les forgerons chalybes faisaient chauffer un mélange de minerai de fer et de charbon de bois dans un simple trou. Chez les Hittites, ce procédé primitif évolue vers le bas foyer, sorte de four semi-enterré dans lequel la combustion est activée par l'air insufflé au moyen d'un soufflet manuel.(...)")
Voir aussi paragraphe 20 de cet article des écrits de Strabon sur Méditerranées.net
Le trajet vers la Bretagne n'est en fait expliqué dans le livre que par les origines du druide, précepteur de Romulus, et parceque c'est là-bas que le troupe est censée trouver un dernier secours en retrouvant la fameuse dernière légion du mur D'Hadrien.
... Bref... ces quelques détails et surtout le dernier font voler en éclat le peu de sérieux du film, tiré pourtant d'évènements historiques et/ou validés par certains professionnels archéologiquement parlant..
... Trop bête. Alors... lisez le livre, même si le film reste tout de même un sympathique divertissement.
Surprenant !
3 commentaires:
tout à fait d'accord avec ta critique du film. Comme ils écrivent dans Telerama, il fait un peu cheap. Cela n'empêche pas que ta critique m'a donné envie de lire le livre.
J'avais peur en voyant qu'ils adaptaient ce livre et surtout les dernières critiques qui expliquaient que le public visé était jeune... Incohérence, liberté quant à l'adaptation historique, quand donc les ricains arrêteront de jouer avec les mythes et l'histoire pour faire du fric et pondre des navés? Le débat continue...
Merci pour ces commentaires.N'empêche que l'épisode (les épisodes) historique(s) reste(nt) quand même fichtrement intéressant(s).
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