dimanche 18 janvier 2015

La famille Bélier : une incursion bienvenue dans le monde des malentendants

La vie de Lycée.
Louane Emera et la belle et talentueuse Roxane Durand
 Vu hier au soir La famille Bélier, un peu trainé par ma fille de 14 ans, j'avoue.
J'ai été cependant heureux et ému par ce film aux multiples atouts.

Tout d'abord : une révélation avec Louane Emera, une demoiselle plutôt timide découverte dans le télé crochet "The Voice", qui est pleinement révélée dans ce film d' Eric Lartigau, aux côtés des superbes acteurs Karin Viard, (exubérante), François Damien (Emouvant), et Eric Elmosnino, en professeur de chant un peu timbré, fan de variété française seventies,  succulent. Sans oublier Roxane Durand, la copine mutine aux longs cheveux roux, Lucas Gelberg, le jeune frère qui découvre l'amour de façon un peu traumatisante (avec une allergie au latex :-)), et Stephan Wojtowicz, le maire du village, politicien en pleine campagne municipale, croqué dans toute sa splendeur.

BB et Gainsbard ? (Louane et Eric Elmosnino)
Une comédie qui fait le pari d'aborder des thème sociaux actuels et originaux, comme la vie à la ferme, la démocratie (avec l'investissement de toute la famille (moins une) dans la campagne électorale du village), l'univers des malentendants, la vie au Lycée, et son club chorale !, les amours adolescentes. Sur ce dernier point, c'est un bon pendant à "Chante ton bac d'abord" sorti aussi cette année.
Pour l'aspect "vie à la ferme", on a l'impression d'une minimisation de la réalité de la dureté des travaux. Mais la raison en réside sans doute dans le nombre de vaches réduit qui sert à ces fromagers dans leur quotidien. Pour développer le sujet, on pourra sans doute conseiller la lecture d'ouvrages intelligents comme le roman graphique "Rural" d'Etienne Davodeau. C'est la première référence qui me vient à l'esprit.

Pour l'aspect politique, il est indéniable que "La Famille Bélier" s'inscrit dans une dynamique de réappropriation de l'implication politique par le citoyen de base, et il est intéressant de voir cette famille, pourtant "handicapée", se lancer dans une bataille qui semble perdue d'avance. Les rouages, sinon démontés, sont en tous cas mis en surface. Mais cette incursion dans le domaine politique ajoute une thématique peut-être de trop au film, qui hésite alors sur sa dramaturgie, bien que ces évènements soit la raison qui sépare la famille un temps.
...Celui de se recentrer sur la destinée de notre entendante, qui se révèle à elle même par… le chant. Beau retournement, qui nous permet alors de nous concentrer sur le monde des malentendants.

Une scène forte, pleine de "vibrations"
Celui-ci, abordé avec humour tout au long du film, (avec ses exagérations, qui peuvent nous paraître, à nous, entendants, un peu exubérantes), l'est aussi à certains moment avec une belle justesse. J'ai remarqué par exemple ces premières scènes à la maison, où l'héroïne, la seule entendante, déjeune en compagnie de sa famille, dans un silence uniquement sabordé par les bruits "exagérés" de son entourage, (casseroles, portes de placard…), qu'elle seule entend. Elle ne dit rien, ..mais cela participe à sa différence et nous la fait partager. Elle ponctue d'ailleurs à chaque fois son départ ou son arrivée dans la maison par un "Salut les enfoirés" clin d’œil, que eux n'entendent pas. (Comme une petite vengeance personnelle sans méchanceté.)
D'autres scènes sont plus émouvantes, comme celle où le père "ressent" pour la première fois le chant de sa fille grâce au toucher de ses cordes vocales. (Image ci-dessus)
Le film mettra au final en lumière la toute jeune actrice Louane Emera, par le biais d'une mise en abime avec son récent "métier" de chanteuse, qu'elle transforme ici, avec le beau "Je vole" de Michel Sardou.
(Qui eu crut que je pleurerai devant cette chanson chantée et signée de concert, dans les studios de la maîtrise de Radio France?)

Bref, n’hésitez pas à allez voir "la famille bélier". C'est l'occasion de passer un moment savoureux.

Une interview de Louane Emera, actrice au réel talent, que l'on va certainement revoir :
http://www.leparisien.fr/cinema/actualite-cinema/videos-louane-emera-la-famille-belier-a-change-ma-vie-18-01-2015-4456655.php

lundi 12 janvier 2015

Sortir... ça fait du bien.




Comment en est-on arrivé là ?

> A force d'isolement, de chacun pour soi... d'individualisme.

Que disent les rassemblements de ces derniers jours, et la plupart des témoignages :

"ça fait du bien".

...Ah bon ?

Et bien, tout simplement, il va suffire de continuer à descendre en bas de chez soi, d'échanger avec les voisins, de faire attention un peu aux autres, de s'engager dans le tissu associatif, bref, de reprendre un peu SA société en main, pour ne plus la laisser aux seules mains des politiques (les pauvres, que peuvent-ils faire tout seuls, à part se chamailler ?), et aux abrutis de tous bords.


Amen.

#Jesuischarlie

mercredi 7 janvier 2015

07 Janvier 2015... Paris brûle t'il ?


Nos hérauts sont morts aujourd'hui.
Nos héros sont morts aujourd'hui.

Ceux qui portaient la voix de la liberté et qui dénonçaient chaque jour la bêtise et l'obscurantisme.


C'est un attaque contre notre démocratie.
C'est une attaque contre notre culture.


Charlie hebdo va t-il pouvoir s'en remettre ?

Il va falloir trouver d'autres dessinateurs, je pense que les talents ne manquent pas.
L'urgence appelle la résistance; et la réactivité.

Nul doute que Charlie va rebondir...
Il le faut !

Nous sommes tous Charlie !

mardi 6 janvier 2015

Meilleurs voeux 2015, et un épisode de Daredevil.

Une des meilleurs (courtes) aventures de Daredevil me donne l'occasion de vous souhaiter
à toutes et à tous mes :

Dans cet épisode de Daredevil scénarisé par Denny O'Neil, et dessiné par David Mazzucchelli :
"La dernière tue" in Strange 206, Lug 1987 (original : "And then you die, Daredevil #205, 1985), c'est le Vautour le personnage principal.

Ce personnage de vilain est ici abordé par un dessinateur qui a fait ses preuves dans le style comics mainstream, (cf ses Batman et Daredevil chez Comics USA), mais qu'on retrouvera et remarquera d'autant plus dans les années 2000 dans des albums au style beaucoup plus indépendant et adapté à sa personnalité : cf "Big man, La géométrie de l'obsession, ou Asterios Polyp" (traduits chez nous chez Cornélius, ou Casterman)… Ces épisodes possèdent un charme donc particulier, et cette époque, marquée aussi par le passage de Frank Miller/Klaus Janson sera aussi retenue pour les scénarios d'Anne Nocenti juste après.

Le Vautour est un ennemi de Daredevil et de Spider-man, entre autres, qui fait partie de la bande des Sinister six, mais qui a je l'avoue une aura assez spéciale et étrange au demeurant, ne serait-ce que par son aspect de vieillard. Cette histoire extrapole sur son côté fantastique et morbide :
En effet, dans la première case, celui-ci est vouté, sous un abri à pigeons, sur un toit.
Il pleut, et tel un vrai vautour qui attend sa proie (si possible facile), il se met en tête d'aller piller la tombe de l'ex de notre héros avocat : Heather, afin de récupérer ses bijoux. Quelle drôle d'idée.

Or Matt murdock passant non loin du cimetière en taxi décide d'y faire un saut, lui qui n'a pas pris le temps de s'y rendre depuis ses derniers voyages à l'étranger.
Là, il tombe donc sur le rapace, prêt à piller la tombe. Il s'en suit un combat rapide, mais à l'avantage de l'oiseau, très puissant, qui finit par assommer notre héros, trainé dans les arbres. Comique de situation...

Retour dans la "réalité" : Lorsque ce dernier revient à son bureau, c'est pour voir un ouvrier décrocher son nom et celui de son collègue Foggy Nelson du mur, et s'entendre dire combien il a été absent et loin des affaires...
Son cabinet n'a donc plus de clients... et Foggy, son meilleur ami, frise la dépression.
Il s'éloigne alors sur le toit, pour réfléchir, et peut-être se suicider…et tombe  sur.. le Vautour, qui a semble t-il fait un rapprochement entre toutes les morts des proches de Matt Murdock et le cabinet d'avocat. (Suspens….)
La première case : toute une ambiance...

L'oiseau nettoyeur fait ici office de symbole de mort, et suit la scène avec attention.
Il pleut à nouveau, la scène est déprimante.. et le vieil oiseau qui est alors rejoint par le collègue de Foggy l'entraine dans les airs, pour un accrochage de haute voltige qui semble encore au désavantage du diable rouge. Le Vautour est vraiment à l'aise dans cet élément. Et cela renforce le sentiment de prestige d'un oiseau pourtant misérable à première vue.

S'écrasant dans un bureau via une fenêtre, la bataille se poursuit le long des câbles d'un ascenseur, fracassé, puis au sous-sol non éclairé, où Daredevil entraine son ennemi, (sur son terrain !) le frappant et le laissant inconscient.

Un oiseau blanc qui a suivi le combat sur le toit et que l'homme à corne a "ressenti", s'envole alors, pour rejoindre un désert, dans un état du sud indépendant.. où il se pose.. et se transforme en homme (...)
L'épisode suivant se nommera : "Le retour du Gladiateur". (A suivre ?)

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