samedi 25 avril 2020

#Mescasesenstock 6 : Pain amour et fusées par Jaime et Gilbert Hernandez

Humanoïdes associés, collection Pieds jaloux, 1983


En mars 1983 paraissait un album étrange aux Humanoïdes d'associés, intitulé Pain amour et fusées (quel album de l'éditeur de la revue Métal hurlant n'était pas étrange ?). Une traduction du Love and Rockets des 3 frères Hernandez, jeunes auteurs des quartiers chicanos de Los Angeles, qui avaient été repérés et édités depuis peu par Gary Groth, d’après leur premier comics auto édité. C'est sur ce riche terreau d'ailleurs que naquirent les éditions américaines Fantagraphics. 
Cependant, en mars 1983, un adolescent comme moi, ne lisant pas encore des comics en VO, s'est contenté d'acheter ce grand album cartonné, les yeux fermés, confiant, sur les simples attestations « d'œuvre culte » rapportées par les différents chroniqueurs de l'époque. Oui, Pain amour et fusées valait le coup, et a fait partie de ces bouquins aux univers tellement personnels et originaux que j'ai vite été moi aussi contaminé par le charme émanant à la fois des histoires, mais surtout du dessin classieux en noir et blanc de l’un des frères concernés : Jaime Hernandez, qui développait en plus, ça et là, de multiples références à la culture Punk Rock m'étant si chère. 




Par contre, comment comprendre cet album et comment le resituer, alors qu'il faisait, mais le savais-je à l'époque, partie d'une série et d’un « tout », qui avait débuté quelques mois plus tôt, et plus précisément un an, puisque les frères Hernandez, Jaime, Gilbert (Béto, ou Bert) et Mario avaient lancé leur comics en 1981 avant que Fantagraphics donc leur propose la réédition de leur premier numéro avec couverture couleur, ainsi que les autres à venir. Sauf que le début de la galère pour les lecteurs français commençait juste…
Aussi étrange que cela puisse paraître, au moment de la parution de cet album, en mars 1983 donc, deux  numéros du comics avaient paru aux états unis. Des numéros d'ailleurs assez incroyables, de 65 pages chacun, (au lieu des 32 habituelles). Mais aucun autre "recueil" - aurait-on pu croire - ne verrait le jour aux Humanoïdes d'associés. Pourquoi ? Il fallu attendre 1986 pour avoir droit au mini album Mister X, chez Aedena, qui ne faisait même pas partie de la série, et enfin, Fershid Barucha vola à notre secours en nous proposant, dés 1985, dans la revue Spécial USA quelques planches de la suite de ce comics. Maggie contre Maniaks (Spécial USA #17) était paru dans L&R #3 (9p.), les numéros 23 à 30 de la revue prépublièrent l'intégralité de Mechanics, aventures dans le désert, avec en bonus une planche de Penny Century, et enfin dans les numéros 28/29 et 31, 11 pages des épisodes "Rocky", un petit robot. (Rocky et le monstre tiré du comics #4 et 
Rétro Rocky tiré du #5). C'est d'ailleurs au numéro 5 que le comics passa bi mensuel et à 32 pages.


Le premier L&R "original"
L'avant propos de Gary groth dans le #1




















En décembre 1987 l'album Mechanics, constitué de 72 pages en couleurs (alors que les comics étaient en noir et blanc), regroupa tout cela. En gros, on pourrait quasiment le comparer au recueil des numéros originaux de Love & Rockets #2 et 3, puisque l'épisode Toyo's Request (issu de L&R #3) y avait été ajouté, mais moins Radio Zéro (20p.) de Mario et Bert, au style très manga d'ailleurs, et  Music for Monsters (4p) de Bert. Autant dire que l'on avait déjà un peu perçu que c'était surtout l'oeuvre (les dessins) de Jaime, dont l'encrage était si agréable, qui lui valaient cette  reconnaissance et donc cette faveur de publication. 
Ensuite Albin Michel s'y colla, en proposant l'épisode de la mort de Speedy, correspondant (on fait un saut) aux épisodes des comics #20 à 30. Un album de 75 pages noir et blanc, sans doute le plus beau en français de cette époque, intitulé Modern Sex (pourquoi pas ?, c'est vrai qu'il est abordé de manière assez libre). Et puis après...cela ne s'est pas arrangé, quoi que Rackam a fait l'effort d'éditer en 2000 un épisode de Gilbert (Love and Rockets X), mais la série dût attendre 2005 et les éditions du Seuil pour voir enfin une sorte d'intégrale proposée. Mais là encore le tome 1 est déjà épuisé et il est donc à nouveau impossible de lire la série dans l'ordre en français.  

Ah oui, au fait, pour celles et ceux qui comme moi, voudraient tout de même savoir où commence le tome 2 de cette intégrale du Seuil concrètement, (une des deux les plus obligatoires, et encore trouvable pas cher) et bien ils s'agit de l'épisode #30 du comics original, en tous cas en ce qui concerne la partie de Jaime : Loca, puisque vous avez sans doute compris que le principe de ce comics était de mélanger les histoires des trois frangins, ce qui rend la publication et sa compréhension un rien compliquées.  L'épisode s'intitule 93 million miles from the sun. 
Tout un symbole...

FG



Les plus accrocs pourront se référer avec intérêt aux précédents articles sur la série publiés ici :
Locas VS Modern Sex : http://leblogd-hectorvadair.blogspot.com/2007/08/locas-vs-modern-sex.html

Ici : http://leblogd-hectorvadair.blogspot.com/2006/01/du-nouveau-du-ct-de-love-and-rockets.html

ici : http://nebular-store.blogspot.com/2010/06/love-and-rockets-stories-of-life-and.html

ou bien encore sur le blog de l'ami Maze (Meantime42) et via le fanzine TrashTimes, où il a consacré de belles pages à la série dans le numéro 17 si je ne m'abuse.




lundi 20 avril 2020

#Mescasesenstock #5 : Foc, les mangeurs d'espoir

Foc, les mangeurs d'espoir de René Durand et Yves Bordes

C'est en juin 1983, dans le numéro 15 de Charlie mensuel, à l'âge de 14 ans, que j'ai été confronté aux planches hyper violentes de cette histoire moyenageuse fantastique. Un scénario étrange et ambitieux de René Durand, auteur d'autres séries fantastiques ou de science fiction très originales (dont certaines feront d'ailleurs l'objet d'un autre focus), qui a pris au fil du temps une couleur d'œuvre culte. Il semblerait que l'auteur, né a l'Aspira de l'Agly, sur les contreforts des Corbières, (66) et donc non loin des châteaux Cathares, a du baigner dans ces ambiance chargées d'histoire et de légendes dans sa jeunesse, ceci expliquant sans doute les tonalités violentes et rustiques de ses récits.
Ce dernier, contant les tortures imposées par le seigneur Serge de Manges au petit peuple et la rébellion de ces derniers suite au supplice ignoble imposé à l'un d'entre eux, Vigo, poète on l'imagine, est l'objet, en introduction, des scènes précitées, parmi les plus glauques jamais vu en BD. L'aspect déjà surprenant du scénario est en plus rehaussé par une ambiance fantastique très forte, puisqu'une entité extraterrestre fragile, mi ectoplasme - mi chouette, mais pouvant passer d'un corps à l'autre : Xuonha, est en effet au coeur de cette rébellion, apportant un peu d’espoir dans cette désolation. Une idée absolument géniale, que le dessin à l'encrage très rond et aux couleurs chaudes d'Yves Bordes met joliment en valeur et exacerbe.
Je n'ai curieusement jamais acheté la série en album, étant pourtant fasciné par l'ensemble des numéros de la revue proposant ce premier chapitre et alors que quatre tomes, dont le dernier dessiné par Patrick Amblevert ont paru. Longtemps je suis resté apeuré face à cette oeuvre, et la considère, à bien des égards, comme un incontournable des années quatre-vingt, et du fantastique, plus que du récit historique d'ailleurs, dont on nous montre finalement pas tant de choses que ça au niveau documentaire, en tous cas dans ce premier chapitre. Les Tours de Bois Maury d'Hermann, restant à cet endroit-là une référence bien plus légitime.

« Ta tête ouverte pour que l’inspiration te visite plus facilement, et tes mains plombées pour qu’elles ne glissent pas sur ton écritoire, ha ! ha ! ha ! »

lundi 13 avril 2020

Lucky Glauque

En Mai 1975, dans la revue Actuel, on pouvait lire, dans ce numéro "violent", à la couverture si polémique, quatre pages très spéciales du gentil héros cowboy (qui titre plus vite que son ombre), intitulées : Lucky Glauque : "Pour une pognée de tripes".

Un hommage non seulement au western spaghetti et à Sergio Leone, mais vous le verrez aussi, à un autre genre de cinéma et de culture populaire.
Bonne lecture.

ps : La Bd n'étant pas signée, et le sommaire du numéro, ainsi que l'ours, tout sauf clair, on ne pourra que supposer l'auteur des bandes.






mardi 7 avril 2020

#MescasesenStock 4 Les Yeux du chat

Comparaison des tailles d'une carte de l'exposition
Moebius-Miyazaki (2004),  et de l'album
Les Yeux du chat par Moebius et Jodorowski.
Édition petit format dit "aux fidèles" (ou aux libraires) 1978

En 2003, nous vivions une chose assez terrible et en même temps belle à Roanne. Après 24 ans de bons et loyaux services, le festival de science-fiction organisé par le passionné Jo Taboulet et une équipe réduite mais motivée était contrainte de s'expatrier à 30 km du centre ville, sur le site du beau Château de la Roche, en bord de la serpentante Loire, à cause de la décision malheureuse d'une nouvelle équipe municipale peut encline à défendre les cultures populaires.
Décision dont le festival ne se remettrait d'ailleurs jamais, même si deux autres éditions auront lieu ensuite, un peu laborieusement au même endroit.



Cette année là, deux invités de choix : Philippe Adamov, pour une exposition d'originaux , et Marc Antoine Mathieu, pour une installation liée à son album de l'époque. J'eus d'ailleurs l'honneur d'interviewer ce dernier pour le fanzine de BD Onabok que des amis et moi -même réalisions depuis trois ans. Ce weekend là, un chapiteau installé sur le plateau surplombant l'accès au château accueillait le salon du livre où divers libraires d'occasion et de neufs proposaient romans SF, et BD de genre. Les auteurs invités assurant des dédicaces à l'occasion.
C'est là que sur le stand de la librairie lyonnaise historique la Proue, qui avait fermée malheureusement deux ans plus tôt, le vénérable George Peju (*), co fondateur, me proposa ce superbe "Yeux du chat", dans cette édition en superbe état, que je n'imaginais même pas pouvoir trouver. Celle-ci était en effet parue en 78 et n'avait pas été commercialisée, mais offerte à la discrétion des libraires à leurs meilleurs clients. Je ne connaissais son existence que par des pages d'annonce parues dans la revue Metal Hurlant, que je collectionnais. Non seulement ce petit album était là, disponible sous mes yeux et proposé à un prix très attractif, mais en plus, personne autour de moi (nous n'étions alors pas nombreux) ne semblait vraiment prêter attention à tout cela. Petit format cartonné sous jaquette magnifique. Pages d'un jaune "Canari Bandol, série Mistral" de plus bel effet, et récit poétique muet (avec une voix off) culte ...cette édition 2003 du festival me laissa vraiment un goût spécial.
Lire un article sur la librairie La Proue.
https://lyonnais.hypotheses.org/1533
(*) George Peju qui décéda trois ans plus tard. (Voir Livres Hebdo du 26 avril 2018).



lundi 6 avril 2020

Mes Cases en stock 3 : Jonathan Cartland dyptique (tryptique?) de la rivière du vent

Jonathan Cartland dyptique (tryptique?) de la rivière du vent 1982-83


Les années quatre vingt ont été marquées par bien des albums étranges voire saugrenus, et l'on aura l'occasion d'y revenir. Toujours est il qu'en 1985, alors que déjà lecteur de la série Jonathan Cartland, découvert en 1978 dans la collection souple 16/22, et marqué par les tous premiers épisodes de ce western aux fortes connotations fantastiques, je me suis décidé à acheter le nouvel album : Silver Canyon, découvert dans Pilote mensuel et paru déjà deux ans plus tôt. Cependant, à l'époque, mino que j'étais, l'achat des BD était encore grandement lié aux seuls anniversaires et cadeaux de Noël.

 

Cette superbe couverture orange mettant en avant une ravissante femme en nuisette avait tout pour charmer l'adolescent que j'étais. J'avais déjà eu l'occasion d'être surpris, voire même choqué par le ton particulièrement engagé du binôme Laurence Harlé - Michel Blanc-Dumont dans le premier album, (avec la pendaison d'un indien, puis par la mort de Petit nuage, la femme Oglala de Cartland dans "Dernier convois pour l'Oregon", mais aussi les visages peints pour la guerre, effrayants, des différentes tribus, les coup de feu puissants et meurtriers des armes à feu, les scalps divers et la violente folie de certains hommes (rouges ou blancs). Tout cela m'avait  fait prendre conscience de l'originalité exacerbée de celle-ci, aussi étais-je attentif à la prochaine parution. Cependant, en achetant cet album, quelle ne fut pas ma surprise de constater que Silver Canyon n'avait pas du tout la tonalité de ces albums. (Je n'avais pas eu l'occasion de dénicher les deux précédents tomes en bibliothèque.)

Cet album en huis clôt pourrait-on dire, sorte de "Bijoux de la Castafiore" pour Harlé, m'apporta quand-même une sacré dose de surprise et de plaisir, de part son cadre : un cirque rocailleux perdu dans le désert, et sa trame : un flash back effectué à partir d'un bureau militaire, où Cartland doit répondre d'événements dramatiques s'étant déroulés quelques jours plus tôt, et où des gens ont été tués par balle. Une sorte d'enquête policière, mêlée à des souvenirs et une histoire d'amour (avec de belles scènes charnelles) entre Cartland et Emily. Cette très belle femme brune d'une bonne famille semblait sortir là comme d'un rêve, et d'ailleurs il planait sur l'ensemble de l'album une sorte de voile étrange, comme charié par le vent, ou une rivière... c'est à partir de cet album que je me suis donc décidé à acheter de manière systématique et rétroactive  l'ensemble des tomes manquant de la série. C'est là que j'ai découvert le dyptique "La rivière du vent" , avec 1) l'Indien Cheyenne "Honhuké" (contraire) Anskoninis, ayant capturé Cartland. Cet indien, ayant eu un jour une révélation, a décidé de vivre en faisant et disant tout à l'envers (on retrouvera cette étrangeté dans le film Little Big Man d'Athur Penn et dans l'album Quatre doigts de Milo Manara) et cette histoire étrange de construction d'un château perché dans un cirque rocheux, par un comte allemand : Wilhelm, pour son amie Cécilia. Une lubie quelque peu démente, avec barrage à la clef, détournant la rivière du vent, sacrée pour les tribus alentours, ayant comme but final de créer un lac artificiel au pied de la demeure bourgeoise. 

Cartland, qui avait au départ servi de guide chasseur a la troupe, passe l'essentiel du premier tome dans le village cheyenne, comme esclave, tandis que le second "Les Doigts du chaos", rajoute  un élément déclencheur en l'arrivée d'une bande de frères et soeur mormons, qu'une lettre, apportée par Cartland lors de sa fuite, trouvée sur le corps d'un jeune homme agonisant de la variole, lui ayant supplié de la transmettre, va mettre en branle. A la clef : une mine d'or...
Tout cela est bien compliqué me direz vous ? Peut-être. 
Cela pourra certainement, dès lors, vous faire prendre conscience de l'originalité de ce dyptique, de cette série en général, et de pourquoi, au final, j'ai associé longtemps ces deux tomes à Silver Canyon, qui reprenait assez bizarrement des thématiques et un décor proches, un an après seulement, en y ajoutant une relation amoureuse avec une belle jeune femme, comme si la blonde diaphane et malade Cécilia des deux précédents tomes n'avait fait que passer, tel un fantôme, (ou n'avait pas pris sur le papier argenté du canyon sus-cité ?), et n'avait contenté personne...
Beaucoup de finesse et d'émotions rendues possible par une écriture peu commune, due à une scénariste de talent, Laurence Harlé, disparue trop tôt, en 2005, à l'âge de 56 ans. 

dimanche 5 avril 2020

#Mescasesenstock 2 Le Combat des chefs - Astérix

Le Combat des chefs - Astérix édition 1972
(édition originale parue en 1966)
Comme beaucoup d'albums franco belge, celui-ci a fait partie, il me semble d'un des 2 dons d'une tante, faisant dans les années 70 des extras dans un restaurant et qui récupérait dans les poubelles les livres déchirés et peu entretenus des enfants des patrons. On a récupéré ainsi, mes frère et soeur et moi deux gros cartons de Dargaud, en majorité.
Cette couverture m'a tout d'abord marquée par sa violence assez rare dans des BD "jeunesse". Pensez, un vieillard écrabouillé sous une pierre de cette taille...je me souviens avoir été assez choqué. Ensuite, ce druide devenu fou, alors que tout le monde a grandement besoin de lui, et son seul soignant, rendu inopérant par un bête accident. Et tout ça au milieu d'une guerre de pouvoir...vous avez dit criant d'actualité ???

Et puis encore (ou surtout), pour l'enfant que j'étais, il y a cette incroyable histoire d'amitié entre un légionnaire romain sentant le poisson, se cachant dans un tronc vide, avec un (tout petit) hibou. Le légionnaire, petit bonhomme sympathique, va goûter un ersatz de potion "magique" qui va lui donner des ailes...lui permettant de voler aux côtés de son nouvel ami, avec lequel il tente de communiquer. "Hou hou". "Hou ?" ...Il faudra même l'accrocher au pied pour ne pas qu'il disparaisse.

Comment se pouvait-il que dans une BD familiale et française, une telle idée, un tel prodige fusse possible ? Et quel scénariste aurait imaginé cela ? Nous étions au milieu des années soixante-dix, et au delà du fait qu'un vent nouveau soufflait depuis une dizaine d'années, au sein du journal Pilote, Goscinny volait très haut en termes d’idées...pour notre plus grand plaisir d'ouverture culturelle. Cocasse...et culte. La magie Goscinny Uderzo à son apogée.

samedi 4 avril 2020

#Mescasesenstock 1 Buddy Longway : l'Ennemi

Buddy Longway : l'Ennemi, par Derib
1975 Dargaud 

Buddy Longway, si je ne m'abuse, semble être la première série BD que j'ai suivi entièrement et achetée de mes propres deniers (ou commandée en cadeau), à partir de 1976. Mon frère possédait les deux premiers tomes, dont celui-ci donc, et j'ai été si marqué par l'originalité de ce western, transmettant tellement de valeurs humaines, dans une atmosphère graphique mêlant univers jeunesse et adulte, que lorsque j'ai vu cette couverture, à la fois morbide et intrigante, l'effet a été immédiat. Il faut dire qu'enfant, j'étais, comme beaucoup d'autres garçons, amateurs de culture indienne et ne manquait pas une occasion de me déguiser et prendre leur défense. Puis j'ai ensuite acheté un tas d'ouvrages sur le sujet.
Derib était à l'époque un des rares auteurs à aborder avec autant de documentation, de sincérité et de passion la culture des tribus des plaines, qu'il était difficile de ne pas être séduit.
Dans l'Ennemi, le tour de force est de nous faire croire jusqu'à la presque fin de l'album à une histoire de genre horreur, ou fantastique,...alors qu'il n'en est (presque) rien. Du grand art narratif, mettant, et pour longtemps encore, la psychologie humaine au coeur de la série. J'ai ensuite acheté "3 Hommes sont passés", ai pris une grosse claque, puis n'ai plus lâché jusqu'au dernier tome de la série, qui a accompagné ma propre vie familiale, et a peut-être influencé à sa façon les valeurs que je défends.
Autant dire qu'elle a une place de choix dans ma bibliothèque, et dans mon coeur.

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