dimanche 29 juin 2014

Fu Manchu, du grand Bressy à (re) découvrir.

Fu Manchu
Robert Bressy, Juliette Benzony, d'après Sax Rohmer ILV Edition 282 pages (996 premières bandes, sur 3673) Juin 2013

Pour tout ceux qui apprécient les histoires policières, l'aventure, le suspens, le roman noir, et la bande dessinée dite classique, la découverte des bandes de Fu manchu, personnage maléfique créé par l'auteur anglais Sax Rohmer en 1913 et adaptées par le dessinateur français Robert Bressy en feuilleton dans le Parisien libéré de 1962 à 1973 est une expérience incontournable.


Non seulement Bressy, connu aussi pour son adaptation, mais là en récit illustré, des Navigateurs de l'infini de Rosny Ainé mérite d'être redécouvert et reconnu comme un grand dessinateur classique, car celui-ci n'a jamais eu de publications en albums au niveau de son talent, (voir ma précédente note à son sujet sur ce blog), mais les scénarios de Juliette Benzony sur lesquels il a travaillé durant 12 ans sont de vrais bijoux.
On pourrait même affirmer que, si on considère la date de l'invention de ce personnage chinois machiavélique au début du XXeme siècle, et qu'on la compare à celle de la création des récits plus connus d'une série comme Blake et Mortimer par Edgar Pierre Jacobs (l'épisodes du Secret de l'espadon par exemple : 1950, avec sa menace "jaune"), l'un a très fortement du influencer l'autre.
©ILV/Robert Bressy/J. Benzoni
C'est donc une aubaine si aujourd'hui, et pour la seconde fois*, une association d'amateur propose la réédition de ces bandes, dans un bel album souple mais épais, au format carré, avec une belle qualité d'impression, qui rend pleinement justice au trait noir et banc tramé de toute beauté du dessinateur.

Quel régal que de se plonger dans les péripéties de l'inspecteur Wayland Smith, de son acolyte le docteur Petrie (un air de Holmes et Watson), de Karamaneh, la belle assistante de Fu Manchu, future fiancée du docteur, du super intendant Weymouth, et de leurs amis de la bourgeoisie londonienne début du XXe siècle). Le tout dans une ambiance colonialiste encore très marquée, avec ses Dacoîts, ses Thugs, ses attaques nocturnes sur les quais, ses fouilles archéologiques en Egypte… Un environnement propice à l'occultisme, et aux plus étranges des récits.

Les Etats-unis ont les Ec comics, et Flash Gordon d'Alex Raymond, nous avons Fu manchu de Robert Bressy !


Merci ILV.

Voir l'article de BDzoom consacré à cette parution.

(*) Les éditions Regards ont déjà proposé en 2009 en tirage réduit de l'intégrale, dont 5 volumes sur 7 ont déjà paru. Les éditions Hachette on proposé un album cartonné couleur des bandes 1 à 156 en 1978. Cette présente intégrale est prévue en 4 volumes.
On peut la commander et/ou la lire en ligne sur : http://www.inlibroveritas.net/oeuvres/29360/dr-fu-manchu-1

samedi 7 juin 2014

Floc'h : un inventaire un peu long

Comme l'écrit très bien Leblogdemoon :

"Tout est prévisible chez Floc'h. Son personnage : fils de l'imprimeur des éditions Gallimard, il est l'image du dessinateur dandy par excellence,(...)
Ses thèmes : l'amateur d'art, le bon vieux whisky écossais, les classiques du cinéma, de la peinture, de la sculpture, de la photographie, les vieilles dames de la littérature anglaise…
Rien qui ne soit issu de la bonne société ou qui détonne dans la production de cet aristocrate du dessin très "comme il faut"…" 

Et si on ne peut s'empêcher d'être attiré par ces dessins "très comme il faut", compilés ici dans une maquette agréable de Valérie Gautier, on se lasse malheureusement avant la fin de l'ouvrage.


Personnellement, je retiendrais néanmoins  cette phrase, du chapitre "
Où mène la vie" :



""Il n'y a pas d'existence pour moi sans la pleine conscience d'être unique, sans le développement de son utopie personnelle. Ce "royaume immense, incomparable et presque indécouvert dont je suis l'irremplaçable roi" d'Henri Michaux, c'est là que je veux être, en toute modestie, en toute prétention""


et l'envie de me replonger dans  la trilogie anglaise de cet artiste, réalisé en compagnie de son ami Rivière, puisque malgré lui, le style "ligne claire" qu'il n'a pas souhaité poursuivre, lui colle quand-même bien à la peau, et a fait l'objet d'albums remarquables.

Floch'  :  "Inventaire", (Ed. la Martinière, 2013)

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