lundi 27 juin 2011

Ceci n'est pas de la propagande pro BD !

La propagande dans la BD un siècle de manipulation en images
Fredrik Strömberg, préface de Peter Kuper
Eyrolles
Janvier 2011

Superbe et indispensable ouvrage que ce pavé à format carré de 176 pages !
On connaissait le travail des éditions Eyrolles pour la bande dessinée grâce aux précédents livres thématiques en direction des auteurs en herbe, écrits par Jean marc Lainé ou Stéphane Baril, ("Colorisation de BD : du traditionnel au numérique", La réalisation du story board," "L'encrage", "La création d'un univers de fiction"...etc.), pour n'en citer que quelques uns.
Celui-ci se place d'office dans une catégorie plus patrimoniale et documentaire, et s'adresse en cela à un public un peu plus amateur (et curieux).

L'auteur à affectué un travail remarquable de recherche, allant dépoussiérer des histoires anciennes ou provenant de pays étrangers peu connus pour leur culture BD, afin d'en extraire les exemples de récits s'étant mis au service d'une quelconque propagande.
Que ce soit les stéréotypes raciaux, la guerre, la chasse aux sorcières (communistes), le crime, la drogue, le sexe, le nucléaire, les religions, le Pape, Hitler et le nazisme, ou la politique (ancienne et récente), on est surpris du nombre de titres qui ont surfé allégrement sur l'actualité de leur époque pour servir (ou au contraire se moquer) de tel ou tel homme ou sujet.

L'iconographie est très riche et permet de découvrir des dizaine de bandes dessinées souvent très rares, que l'absence d'un tel ouvrage n'aurait pas permis.

Une diversité de styles et de noms d'auteurs défile au long de ces pages... faisant de "La propagande dans la BD" un livre indispensable pour toute bibliothèque bdphile.

Fredrik Stromberg est un journaliste suédois spécialiste des comics, auteur et historien. Il est rédacteur pour Bild & Bubbla, le plus important magazine Scandinave dédié aux comics (et l'un des plus anciens à l'échelle mondiale). Il est également président de la Swedish Comics Association. Il dirige la Comic Art School of Sweden et collabore à l'International Journal of Comic Art.
Blog : http://www.sekventiellt.se/
(Tiré du site de Eyrolles)

Peter Kuper quant à lui est un des fondateurs en 1979 de la revue de bande dessinée World War 3 illustrated. Il dispense également depuis 1986 des cours d'illustration et bande dessinée. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Peter_Kuper)

lundi 20 juin 2011

Le paradis pour Sergio Toppi à Thiers (mais l'enfer n'est pas loin)

Déjà quelques jours que nous avons visité l'exposition Toppi à Thiers, au musée de l'aventure industrielle, à l'occasion du tremplin d'écoles de cirque organisé par la Maison des Loisirs et de la Culture de Billom , et ... le moins que l'on puisse dire c'est que Thiers possède des atouts que j'avais largement sous-estimé.

Il faut dire qu'originaire de Roanne, et ayant plutôt l'habitude d'arriver par le col St Thomas, (le Nord donc), j'avais gardé une image négative et noire de la ville.

Et bien que les années 80-90 aient été marquées par de fameux concerts au club le Balthazard (rock garage), il faut reconnaître que lorsque l'on a la chance (ou l'opportunité) d'arriver par la plaine du côté de Billom par exemple, on a affaire à un tout autre paysage, qui mérite largement le détour. Plaine aux collines parsemées de châteaux et villages aux deux églises (souvent des beffrois en fait), ce qui est assez peu courant part chez nous pour être signalé.
A ce sujet, la ville même de Billom possède un grand quartier moyenâgeux aux ruelles pavées magnifiques (ainsi qu'un beau beffroi), et j'invite tous les amateurs d'histoire et de moyen-âge à s'y rendre. (ci à droite une des ruelles du village)

Arrivant donc sur Thiers par la plaine et du côté de la Durole, la rivière tumultueuse qui a permis aux industries papetières et coutelières de se développer au XIX eme siècle, on a un tout autre aperçu de cette ville.

C'est justement dans l'une des anciennes usines superbement ré-aménagée en musée (Musé de l'aventure industrielle) que la ville de Thiers propose jusqu'à fin Août l'exposition de Sergio Toppi, maître italien illustrateur et auteur de bande dessinée.
Ce dessinateur (aujourd'hui âgé de de 82 ans) révélé dans les années 60 et 70 par la presse catholique italienne et française a été redécouvert à l'aube des années 2000 par la maison d'édition iséroise Mosquito, qui le publie depuis autant en traduisant ses albums principaux qu'en éditant de nouveaux chefs d'oeuvres.
Voir leur site et les photos de l'inauguration de l'expo ici.

Le rez de chaussée et le premier étage nous présentent l'industrie XIX eme de manière remarquable, utilisant pour cela des technologies de pointe multimédia (images de synthèse sur écran Led, enceinte sous coupole, rétro projection sur écran suspendus à lancement automatique...) que bien des musées rêveraient de posséder, et c'est le troisième étage qui sert d'écrin à la scénographie de l'artiste.

Rajoutons que le cadre idyllique du musée, au pied de la rivière, permet aussi en remontant le long de la rive d'apprécier le charme et la tranquillité des anciens jardins ouvriers jusqu'à la vieille ville à découvrir. Le centre d'art contemporain ("le Creux de l'Enfer") adjacent mérite aussi le détour.

Je vous laisse vous faire une idée avec mon album personnel "reportage"en ligne, et vous invite à visiter ce (ces) lieux d'exception, trésors de notre région.
Bravo en tous cas à la municipalité de Thiers et à Yves Polèse, son Adjoint en charge du tourisme et de l’habitat, à l’initiative du projet.
Une consécration amplement méritée pour l'artiste et une exposition que Paris "nous" envie.
http://www.ville-thiers.fr/Evenement-2011-Expo-Sergio-Toppi,293

Photos de l'article : © F Guigue, sauf affiche (Mosquito)

vendredi 3 juin 2011

Hauts plateaux perdus

Je survolais de hautes jungles.

Leurs frondaisons si denses
courraient jusqu'à l'horizon.

Seulement tenu par une courte toile,
tirant sur des cordelettes pour la diriger,
j'allais franchir un gouffre immense,
et aborder le plateau opposé.

Or qu'allait-il m'advenir,
si un courant d'air survenait ?
Le risque était grand que ma toile se déchire,
me précipitant en bas, où je m'écraserais.

Mais les vents furent favorables,
et j'abordais un sommet pelé
où la splendeur des montagnes
ravît enfin ma curiosité.

D'en haut je voyais des citées antiques
d'amérindiens encore inconnues.
Une, deux puis trois jamais découvertes,
soudain violées dans leur intimité.

Etranger dérivant venu du ciel,
je tentais lors de me poser
sur quelque pierre sacrificielle
richement ornée de signes gravés.

Mais la crainte d'une fâcheuse rencontre
me faisait vite remonter
par les courants ascensionnels
qui m'avaient ici amenés.


...Quelle sensation, quelle belle extase !
quand pourrais-je donc y retourner ?
Nul homme sans doute, blanc de peau,
ces hauts plateaux ne verront plus jamais.

01/06/2011

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