mercredi 4 janvier 2012

Billy James, Stevenson, Hugo Pratt et les Humanos

Pour faire suite à la note "Ticonderoga, Robert Louis Stevenson et Hugo Pratt" (1caseenmoins), et pour illustrer notre discussion du Forum de Raymond sur le thème de la poésie dans la bande dessinée, voilà la reproduction du texte poétique de "Billy James" (Humanoides associés, 1980, Hugo Pratt), ainsi que deux ou trois illustrations photographiées d'après ces pages "spéciales".

Rappel : Billy James, en plus des récits : "L'attaque du fort", Légendes indiennes et Billy James",  comprend 16 pages d'introduction mêlant textes (une "Préface" de 2 pages de Jean-Pierre Dionnet et Philippe Manoeuvre, et "Des pères pèlerins à l'indépendance" (3 pages par Hugo Pratt, traduction Michaël Gluck) et des aquarelles : (deux double pages "Mohicans of Stockebridge1759", plus 20 autres pleines pages, dont 11 légendées, et 14 rehaussées en haut à gauche de ces paragraphes en proses faisant un tout.


Poème (auteur et titre inconnus)

Abenaki wabunaki Passamaquoddy
Penobscot Norridgewock Arosaguntacook
Pequat et Pequot
Malecite et Kennebuc
Narragansett et Kennebec
Terre du matin Des eaux houleuses
L'eau stagnante au milieu des rapides
Bifurque entre les pierres blanches 
Où les multiples rochers
Les Destructeurs nom interdit
Poissons dans le courant

Loup chat noir ours serpent
Castor de Saint Francis
Rat musqué et caribou
Porc-épic et rouge-gorge
Algonquin terre du milieu
Algonquin brodeurs


Cerfs et crevettes
Résines maritimes et baleines
Anse de de sable clair
Houle de l'Atlantique
Voiles blanches de Verrazzano
Fleur de Lis de Champlain
Evangiles de jésuites
Bibles de pères pélerins
Psaumes et neige Dindon et maïs
Fête de grace arquebusiers et flèches Noirs
Hennins Boucles d'argent
Sorcières de Salem et Quackers
Nouvelle Amsterdam puis New York
Indiens sur le sentier du soleil couchant
Fifres et tambour
Adolescents sonnant
Battant le rappel pour mourir

On peut mourir en portant sur le dos
La couleur que l'on veut
Courir d'un côté de l'autre
Les plus nombreux meurent en rouge
Ou en bleu
On meurt aussi en vert chasseur du roi
En vert garni de rouge
Rangers de la reine
En blanc français La Fayette
En cuir et bleu de prusse
Avec 7000 Hanovriers
Ou bien avec Rubans blancs et pompons jaunes
Fusilers de Hesse
Mourir mourir
Crack crack ! Bang bang !

Boston Lexington Oriskany
Crown Point Saratoga
Bennington Chadds Ford Germantown
Unadilla
Dans les champs de blé et de pavot
Dans la neige  avec les aiguilles de pin
La couleur de la mort
On la pense noire
Généraux va-nu-pieds
Il n'y a plus de talc pour les perruques
Mais on se sert des scalps blonds
Des flles de Geran flats
Pour les faire

Elles coûtent 200 sterlings
Ou 400 dollars d'argent d'autre part
Les animaux à fourrure
Se multiplient
Durant les années de guerre
Les chasseurs Gagnent plus en chassant colons et enfants
L'intérieur du scalp est peint
Cercle noir pour la nuit
Cercle rouge pour le jour
Une hachette en son milieu l'arme employée
Autrement
Ombre de pistolet de fusil de couteau
Guerre et mort
Des conservateurs et des rebelles
On meurt en rouge en bleu
Mais aussi en habit d'harlequin
Tous pestent contre tous
Vont et viennent
Et la forêt est pleine de héros.
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 A voir absolument : les Archives de Pratt
et son blog archives de Pratt (pour voir plein plein de belles choses !)


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