Que se passerait-il
si un laboratoire pouvait nous permette de se « glisser »
littéralement dans le corps de quelqu'un ? Le trio formé par Zac
Thompson, Lonnie Nadler et par Piotr Kowalski dérange, avec une mini
série à tendance horrifique se déroulant dans le milieu clinique.
Froid mais fascinant...
Les expériences du
professeur Sebastian Quinn l'ont mené à mettre au point Inbeing, un système permettant à deux personnes de partager le même corps.
Cela se fait dans un hôpital privé, avec des personnes volontaires,
par paires consentantes. Or Becky, une jeune femme seule, demande à
tester la méthode, moyennant une forte somme d’argent. Le
professeur Quinn accepte et se propose comme « Hôte ». Cependant,
Becky décède peu après d’un cancer qu’elle avait caché, tout en étant maintenue en état de coma artificiel au sein de l'hôpital. Comment les
choses vont-elles alors évoluer... à l’intérieur de Sebastian ?
Les amateurs de
David Cronenberg (« Videodrome »,
« Faux semblants », « Crash » , « ExistenZ »....) ne seront pas déroutés par le ton et le scénario de cette mini série. Les couvertures de Piotr Kowalsky disent d'entrée l'horreur et le malaise de ce comics alternatif. Le principe même de « connexion » du professeur, une gaine à apparence biologique, terminée par une sorte de couteau, s'enfonçant dans le tronc cérébral à l'arrière du coup, rappelle fortement le film « ExistenZ ».
« Faux semblants », « Crash » , « ExistenZ »....) ne seront pas déroutés par le ton et le scénario de cette mini série. Les couvertures de Piotr Kowalsky disent d'entrée l'horreur et le malaise de ce comics alternatif. Le principe même de « connexion » du professeur, une gaine à apparence biologique, terminée par une sorte de couteau, s'enfonçant dans le tronc cérébral à l'arrière du coup, rappelle fortement le film « ExistenZ ».
Les thèmes chers à
ce réalisateur se retrouvent dans cette histoire assez glauque mais
bien écrite, où le rêve d'un praticien se transforme en cauchemar
éveillé. Les frontières entre réalité et perceptions de son être
disparaissent, laissant la place à un déclenchement monstrueux,
hors de tout contrôle. L’occasion de scènes oniriques et «
psychédéliques » particulièrement saisissantes.
Si le découpage des
scénaristes est suffisamment clair pour nous emmener jusqu'au bout
de leur histoire, l'idée de génie du trio créatif à été de
donner un aspect flou au graphisme de certaines cases, comme un
scannage d'image qui aurait bougé, afin de mieux « rendre »
l'effet de déphasage de la réalité. Le procédé est assez rare,
voire inédit, et il confère un atout majeur au comics. On est
d'abord désemparé et étonné, croyant à une erreur d'impression,
puis on comprend le stratagème.
« Come Into Me
» est un comics indépendant osé, dérangeant, glauque, mais
réussi. Il nous permet de découvrir le travail de cette équipe
d'artiste, tout comme le label Black Mask (1). À suivre donc
assurément de près.
FG
(1) Black
Mask studios, créés entre autre par Brett Gurewitz, Steve Niles, et
Matt Pizzolo, affirment sur leur site « apporter
l’éthique punk rock dans les comics. Black Mask aide
les créateurs racontant des histoires incroyables et importantes.»
« Come Into
Me 1-4 » par Zac Thompson et
Lonnie Nadler (scénario), dessiné par Piotr Kowalski
Black Mask studios,
2018
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