lundi 7 octobre 2019

« Buzzkill » : juste un doigt alors !

Un titre paru fin août, qui m'est parvenu trop tard pour être chroniqué à la rentrée.

« Buzzkill », sous un concept scénaristique osé : associer le super-héroïque à la prise de drogues, permet de retrouver Donny Cates, auteur ayant le vent en poupe depuis quelques temps dans l'écurie Marvel. Que ce soit sur des licences ou en alternatif. On a d'ailleurs déjà eu l'occasion de dire du bien d'au moins quatre de ses dernières créations : « God Country », « Baby Teeth », (sur ce blog) « Ghost Fleet » et « RedNeck » (BDZoom), sans parler de l'étonnant (et enthousiasmant) « Cosmic Ghost Rider », lu chez Panini.

Dans cette histoire mettant en scène le jeune Reuben, toxico de son état, (alcool, cigarette), aux prises avec une malédiction lui octroyant des pouvoirs surhumains lorsqu'il "consomme", on a un peu de mal à voir où l'auteur souhaite nous conduire, ou en tous cas dans quel sens. En effet, si l'objectif de cette mini série en quatre épisodes est de dénoncer les ravages de la drogue sur soi-même et son entourage, cela est plutôt réussi.



L'aspect dramatique joue à plein, avec de nombreuses scènes violentes, plutôt bien mises en images par le trait fin et tranchant de Geoff Shaw et les couleurs de Laurent Affe. On apprécie aussi le travail de trame des scènes du passé. Cependant, le récit débutant sur les chapeaux de roue, nous plongeant dans le constat d'un personnage déjà en rupture avec sa petite amie (Nikki) et son (ex) équipe de super héros, on a un peu le sentiment que l'on a loupé un épisode...finalement, les scènes du quotidien de Reuben résonnent avec davantage de force que celles présentant ces héros dont on ne sait pas grand chose, et le dénouement semble nous donner raison, en suggérant, à l'aide d'une métaphore à peine voilée, que ces histoires de super pouvoirs ne seraient que foutaises, laissant l'unique responsabilité de ses méfaits à l'homme "normal", le citoyen ayant abandonné...


C'est un constat que Donny Cates a déjà abordé, d'une autre manière dans « Country God », et si l'on devait faire un parallèle, je citerai bien, à la fois « The Cape » de Joe Hill, pour l'aspect dévastateur, et le poids de la culpabilité que l'on souhaite déverser sur autrui, mais aussi : « The Mask », car il est facile de se cacher derrière un "alibi". (1)
« Buzzkill » est intéressant, mais mélange trop les genres et aurait sans doute gagné à aller plus droit au but.


FG

(1) « The Mask » dont on parlera très bientôt sur BDzoom, puisque les éditions Délirium ont eu l'excellente idée d'éditer les premiers épisodes du comics. (Album à paraitre le 18 octobre.)


« Buzkill » par Donny Cates, Mark Reznicek et Geoff Shaw
Éditions Delcourt (15,95 €)- EAN : 978-2-413-01661-8

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