lundi 1 décembre 2025

Werewolf Jones et fils par Simon Hanselmann : ça passe ou ça casse !?

Un numéro spécial été de la série trash d'un auteur qui ose tout. Dégoutant, mais hilarant ?

Pendant que papa Jones ours se fait défoncer le c... dans sa chambre et que ses potes se droguent sans se cacher dans le salon, devant ses enfants, presque nus, sales et mal nourris, réclamant de sortir au parc, la vie du voisinage suit bon an mal an son cours. Mais même les virées au Mc Do ou la collecte de bonbons dans la rue pour Halloween peuvent se transformer très rapidement en catastrophe avec une famille aussi dysfonctionnelle. Il faut dire qu'un adulte déguisé en enfant avec une couche sale, menaçant et insultant les gens, ou posant des etrons sur le trottoir, n'est pas vraiment rassurant et ne sert pas d'exemple à ses progenitures. Jusqu'où ira Werewolf Jones, sans perdre tout ce qu'il a, c'est à dire pas grand chose ?

Pourquoi j'ai acheté ce bouquin moyen format souple, dos carré collé avec rabats en revenant de vacances chez mon libraire? Parce qu'il a eu l'outrecuidance de le mettre en rayon, s'imaginant qu'il y aurait des gens suffisamment dérangés dans sa clientelle pour lire ce genre de littérature dégénérée, scabreuse et scatologique !? Sans doute. Une sorte de challenge, de saut vers l'extrême alternatif, là où toutes les barrières ont sauté ou presque, et où le simple feuilletage en public de ce genre d'ouvrage peut vous cataloguer à vie, voire vous emmener en prison pour apologie de crime ou de la pédophilie. 
Rien que ça ? Et bien oui. Il faut le dire, Simon Hanselmann n'y va pas avec des pincettes, et même si l'on est familier de son univers, celui de Megg, Mogg and Owl, sept volumes plus une poignée de HS, déjà édités en France depuis 2014 dans des bouquins cartonnés ou souples, chez Misma ou Hubert, à chaque fois, le recul est nécessaire afin de ne pas trop culpabiliser de rire bêtement devant les dérives apocalyptiques de cette "famille" de dégénérés psychopathes.
Créée en miroir trash d'une série enfantine littéraire seventies anglaise : Megg and Mogg, ce condensé d'interdits sociétaux durement mis à l'épreuve et de tabous ouvertement défoncés à coups de latte, n'est non seulement pas à mettre entre toutes les mains, mais nécessite un sacré recul pour ne pas être tenté d'enfermer directement ses auteurs. Car tout ici est fait pour dégoûter. Des dialogues, tombereaux d'insultes, aux actes, totalement répréhensibles, en passant par la morale, flouée dans les grandes largeurs. Bref, à ce stade, où plus aucun repère ne tient, il ne reste plus que la blague, l'humour, l'éclate. Et comme il ne s'agit que de papier, on se marre, mais jaune tout de même. D'ailleurs, cela est symptomatique, il m'aura personnellement fallu presque quatre mois pour accéder enfin à la lecture de l'album mis de côté, un peu caché, que j'ai cela dit avalé en en rien de temps. Enfin, quand je dis avaler, le terme est peut-être mal choisi. C'est pour toutes ces raisons que l'on surveillera le prochaines parutions de Simon Hanselmann, afin de juger si le délire souffré des origines n'a pas définitivement laissé place à une diatribe nauséeuse.
 
Werewolf Jones et fils par Simon Hanselmann, avec les participations de Josh Pettinger, HTML Flowers, et Nate Garcia. 
Éditions Hubert, août 2025 

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