dimanche 5 juillet 2009

God save JOHN BOLTON !

"Elles vivent dans les ombres jetées par vos feux, font tourner votre lait, volent vos bébés, et avec de fausses lumières, vous égarent loin du chemin. Bien avant que nous ne décidions qu'elles étaient mignonnes, nous avions une autre image des fées". (Epilogue de God save the queen)

On a déjà eu l'occasion de dire du bien du dessinateur britannique John Bolton lors d'une ancienne note parue sur le site de feu "Onabok éditions", à propos du comics "User", et c'était pourtant bien peu au regard de son énoooorme talent.

Cet artiste surdoué de la "vieille école" graphique dessine les bandes dessinées auxquelles il collabore comme des toiles de maître, à l'image d'autres grands noms tels : Bill Sienckiewicz, Scott Hampton ou Dave Mc Kean, pour n'en citer que trois parmi les plus connus, et ce depuis une bonne vingtaine d'années.
Mais si un auteur anglais comme Neil Gaiman (au scénario sur certains titres) a réussi à se faire un nom en France avec des séries comme Sandman et ses divers romans adultes (American gods) ou enfants, ce n'est malheureusement pas le cas pour ses collègues dessinateurs traitant du même registre, peu ou quasiment pas traduit par chez nous, et en tous cas pas sur les plus intéressants titres. (Mais cela va t'il peut-être changer un jour prochain ?) (1)

On se reportera donc utilement sur le web aux chroniques (en anglais) de quelques bons comics de Bolton : "Gifts of the night", par exemple (Paul Chadwyck au scénario) ou "Books of magic", (Neil Gaiman) , ce dernier titre étant considéré par tous les amateurs comme un classique dans ce domaine d' "heroic faery" en bande dessinée et ce, bien avant l'arrivée de Harry le Potter, puisque paru en 1990. Ce pavé est le berceau de nombreux autres univers, dont ceux d'Hellblazer, de Stardust,...etc., et le nom de Bolton est mêlé à ceux de Charles Vess, un autre grand, ainsi que Scott Hampton et Paul Johnson, puisque chacun dessine une partie de l'histoire (...)


Très bonne surprise donc que ce "God save the queen", écrit par Mike Carey ("Hellblazer", ou encore "Voodoo child" chez Virgin comics), et publié en Décembre 2008 de belle manière par Panini France.
On ne remerciera jamais assez cette maison d'édition pour nous offrire depuis maintenant une poignée d'années et de façon régulière une ribambelle de traductions des plus grands labels de comics adultes de qualité : Vertigo ou Dark Horse, parmi d'autres.
Linda en boite de nuit.
Comme à l'accoutumée, l'univers de ce comics est féérique, mais à la différence près que ces fées là sont ici reines malfaisantes et que le moyen de rejoindre leur royaume est de s'envoyer un mélange de sang de Changeon (un être mi-humain mi-féérique).... et d'héroïne dans les veines. C'est l'expérience qu'en fera Linda , belle jeune fille brune un peu gothique afin de tenter d'aller sauver son ami overdosé.
Mais peut-on voyager dans un tel royaume et en revenir indemne ?
Les portes s'ouvrent...
Les thèmes de la double personnalité et des vies parallèles avaient déjà été abordés via l'univers du jeu dans "User", et les apparences semblent donc intéresser notre auteur. Ici cependant, la mort, la souffrance ainsi que l'irreversibilité de certaines situations sont montrées de façon crue et violente, le tout étant raconté dans un mélange de modernité et de féérie "chevaleresque", comme c'est souvent le cas de ces univers. Les horribles reines ou leur démons n'étant là que pour rendre plus crédible la monstruosité du "cheval rouge" (Red Horse = l'héroine)
Deux univers s'affrontent...

Une belle réussite, mais cela n'est pas franchement étonnant quand on connait les précédentes références de John Bolton.

Rappel : God save the Queen : John Bolton/Mike Carey, Vertigo/Panini France 2008

(1) La bibliographie de Bolton en France sur BDgest
© Toutes images : DC comics/Vertigo/John Bolton/Mike Carey



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