mardi 2 novembre 2010

Au fond des bois... l'amour ?

Vu ce soir le beau film de Benoit Jacquot "Au fond des bois", tiré d'une chronique judiciaire de 1865 rapportée par Marcella Lacub .
Lire un article détaillant l'origine.

Ce qui fait de ce film une vraie oeuvre cinématographique à mon sens passe d'abord par sa musique, due à Bruno Coulais, qui amplifie à l'aide d'une partition toute en puissance et trémolos terrifiques de violons l'atmosphère fantastique et dramatique du récit.

... Joséphine est une jeune femme de bonne famille, belle, mais fragile mentalement, et c'est sûrement ce qui expique l'emprise que peut avoir ce jeune bohémien qui un soir décide de faire irruption dans sa vie.
A l'aide de (réels ?) talents de magnétisme, il parvient à abuser d'elle et la soumet à son désir.
Elle le suit donc, aveuglèment, même si des soubresauts de conscience (ou de remords) lui font parfois tourner les talons..

A droite : Du moment où elle tourne le regard vers lui, le petit chaperon blanc ne pourra plus lui résister...

Un film pas "sec", mais contraignant dans sa poésie, dans la mesure où, malgré qu'il se déroule quasiment durant toute sa durée en extérieur, (forêts, chemins, campagnes..) on ressent un sentiment d'enfermement.
Le même certainement que celui que doit ressentir le personnage d'Isild le Bescot dans son fort intérieur (Magnifique interprète, avec des scènes à assumer quand même dures...), puisqu'elle subit de la part cet homme un envoutement la réduisant en esclavage.
"Envouteur" qui ne lui en voudra même pas au final de le faire accuser ... alors que l'ambiguité plane sur les responsabilités de chacun...

Belle scène d'ailleurs que celle de l'interrogatoire avec l'officier de police militaire, (et le buste de Napoléon 3 à ses côtés), très digne et épris de justice, où l'on tente de nous monter que cette dernière n'a pas toujours été magnée par des scélérats, ou des policiers véreux dans des commissariats racistes ?
... Un message certainement adressé à nos responsables contemporains, dans une société où justice rime beaucoup avec argent et corruption.

Plus légèrement : un film où les souvenirs du Pinocchio de Comencini (l'époque et l'image du bohémien), et du "Parfum" de Suskind, (pour l'envoutement d'une belle jeune femme par un vagabond plein de ressources) flottent...

Envoutant !

La fiche du film sur le site de l'éditeur Filmsdulosange.

2 commentaires:

Raymond a dit…

Jamais entendu parler de ce film ! Ce que tu écris donne effectivement envie de le voir, mais sera t-il assez largement diffusé pour arriver dans nos petites villes ?

Hectorvadair a dit…

Oooh, tu ais, peu de choses suffisent : un ptit cinéma Art et essai par exemple. Parce que Roanne (42), on ne peut pas dire que ce soit une grande commune !..
Merci de ton passage Raymond .

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