mercredi 3 octobre 2012

Enemy mine : l'autre.. c'est nous.


Enemy mine
1985
Wolfgang Petersen

De Wolfgang Petersen, on n'aura davantage retenu "Das boot ("le bateau), film de guerre, "l'Histoire dans fin" , étrange film de fantasy, "Dans la ligne de mire" thriller avec Eastwood, ou encore "Troie", avec Brad Pitt, plutôt que ce film de SF étrange.
C'est sans doute parce que cette oeuvre de science fiction, qui n'avait pas soulevé l'enthousiasme des critiques à l'époque(1) est sortit au mauvais moment.
Enemy mine a atterri sur les écrans il faut dire à une période où le E.T de Steven Spielbreg (1982) était encore dans toutes les mémoires, tout comme la saga Star wars originelle, dont le troisième épisode "Le retour du jedi" était sorti deux ans plus tôt (1983.)
Ce film à l'atmosphère assez ennuyeuse : l'essentiel du film se déroulant en huis clos sur une planète quasi désertique, fera plus penser  au début de la Planète de singes (1968) qu'à un space opéra de qualité. Les premières minutes mettant en scène une poursuite de chasseurs (vaisseaux) des deux parties en présence : les humains et les Dracs, ne suffisent pas non plus à  vraiment retenir l'attention, car un peu datées dans la réalisation, tout comme les décors/costumes. Les combinaisons des militaires/spacionautes, ainsi que leurs dialogues machistes nous font aussi doucement sourir aujourd'hui.
Ce n'est cependant que passé ce début grotesque, et une fois les deux pilotes écrasés sur la planète inexplorée Fyrine IV que  le sujet du film prend toute son ampleur.

Comme le sous-titre anglais le suggère, il s'agit du rapprochement de deux créatures de races différentes, dans un milieu hostile. Ces deux créatures se sont affrontées durant des dizaine d'années, pour des raisons purement économiques et territoriales, et là, face à elles-mêmes, elles vont être obligées de se rapprocher (pour s'affronter tout d'abord). Le destin va ensuite les forcer à se révéler à elles mêmes, et à l'autre.

Sans dévoiler l'essentiel du scénario, et surtout sa fin et ses nombreux rebondissements, on remarquera l' aspect très poétique du film, et très original dans son sujet, peu abordé en SF au cinéma ces trente dernières années, ou alors sous des formes baucoup plus légères, tel Avatar. Ennemy mime propose en effet ici une problématique plus humaine, et terre à terre, dans la difficulté de vivre ensemble (et les responsabiltés que cela entraîne...), qui fait d'ailleurs aujourd'hui étrangement écho aux problèmes de guerre (de religion) dont chacun est témoin chaque jour, entre autre au moyen orient, mais aussi dans  divers pays d'Europe , d'Afrique, ... au Mexique... 
Le décor désertique(2) et l'ambiance de solitude qui pèse sur ces deux y est ausi pour beaucoup.

Enemy mine, qui dans son titre fait résonner une sorte de jeu de mot (entre "mon ennemi privé" et mon "ennemi/ami"), développe de plus une morale très forte, sous couvert du difficile apprentissage d'une langue étrangère, et du lignage familial, autres points forts peu abordés au cinéma.
Tout cela pour se rendre compe au final, que l'autre.. c'est nous.

Un film qui nécessite d'être réhabilité.
> Visible dés dix ans, que l'on conseillera vivement aux CDI, et ce malgré quelques scènes un peu dures à la fin, relatives au mauvais traitement d'enfants.

(2) Le village El Golfo avec sa fameuse lagune verte et le Parc national de Timanfaya sur l'île de Lanzarote dans l'archipel des îles Canaries (Wikipedia)

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